Red Rising T1 de Pierce BROWN

Extrait en guise de mise en bouche :


— Surveille ton langage. Les Ors ne s’abaissent pas à ce genre de vocabulaire. Tu dois dire « fichu » au lieu de « foutu ». De la même façon, tu dois utiliser une « traînée » plutôt qu’une « salope », et ainsi de suite. D’ailleurs, à chaque fois que tu diras « foutu », je te collerai une gifle. Et si tu oses dire « bordel » ou « bon sang de merde », je te frapperai dans les parties. Et je vise bien. Quant à ton accent… Darrow, tu pourrais t’inonder des meilleurs parfums du monde, tu auras toujours une odeur d’égout tant que tu parleras comme ça. (Les sourcils froncés, il pose les mains sur ses hanches étroites.) Il va falloir que je t’apprenne les bonnes manières. Et que j’essaie de te cultiver, mon bonsieur.

— Je suis cultivé.

— Le créateur ait pitié de moi ! On dirait que tu mâches des excréments.

Il m’enfonce son index dans les côtes. Je gronde.

— Fais gaffe à tes propres manières, enfoiré.

Il s’empare d’un de mes gants, qui traînent sur mes genoux, et me gifle avec.

Mon avis :

Une excellente lecture, un presque coup de cœur!

Ce livre est tout simplement surprenant : par son écriture, par l’histoire, par ses personnages. Tout ça est simplement original.

Une histoire addictive!

Darrow est un Rouge soit un mineur qui passe son temps dans les mines de Mars. Sa seule préoccupation est d’avoir assez à manger pour sa femme Eo, d’être le meilleur et gagner le laurier « la récompense ultime ». Mais un événement va tout changer !!! Sa vie va en être bouleversée et un nouveau Darrow est né. Il est combatif et je me suis attaché à lui en deux secondes.

En quelques pages, le décor est posé, impossible de lâcher le livre. Plusieurs fois, je me suis dit : «plus qu’un chapitre, il faut que je dorme » et puis un chapitre plus tard : «aller encore un petit».

Une écriture pas commune!

L’auteur emploie un style courant voir familier qui au début m’a un petit peu désarçonnée. Il est parfait pour l’histoire. Sa plume est agréable et fluide, les phrases sont variables pas trop longue non plus. Cette variabilité des phrases surligne bien l’action et donne une impression de mouvement et de rapidité. Les chapitres sont de longueur variable en moyenne dans la dizaine de pages.

La seule chose me retient de lui mettre : 20/20. C’est que j’ai trouvé la fin un peu longue.

Le final est plein de surprises et elle m’a laissée sur le cul. Pardonnez-moi l’expression. J’ai trop hâte de lire la suite. Et ça tombe bien, elle est à la bibliothèque.

Des personnages attachants!

Les personnages sont tellement surprenants, même si parfois, ils sont sombres, et même bestiaux, dus aux mœurs et aux événements. Je les ai adorés surtout Roque, le poète, le plus humain de tous. J’ai un petit faible pour ce personnage. Sevro est un enfant sauvage, loyal, mais empreint de liberté. Mustang est légèrement prétentieuse, mais non sans raison, elle est intelligente et malicieuse. Darrow est un garçon terre à terre, intégré quand ça lui chante, sensible et un maître de l’ironie. Il est très complexe et attachiant (côté terre à terre, voire buté).

Pour certains personnages, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à Hunger Games, sans que cela fasse plagié. Il y a une légère ressemblance au niveau des personnages secondaires.

Bref, vous l’aurez compris. J’ai eu pas mal d’atomes crochus avec eux… Et les « méchants » ont vraiment de la gueule comme on dit.

En résumé : Un début de saga prometteur, addictif, très rythmé tout cela accompagné d’une plume assez déroutante, mais tellement adaptée.

Notation :

18/20


Pendant ma lecture, j’ai eu l’occasion d’échanger avec une amie de ma promo (vous pouvez la retrouvez ICI sur booknode). Je lui avais demandé si elle était d’accord pour partager avec vous, un court avis sur sa lecture. Voilà son avis :


« Personnellement, je n’ai jamais voulu faire de toi un homme. Les hommes sont tellement fragiles. Les hommes se brisent. Les hommes meurent. Non, j’ai toujours voulu faire un Dieu. »  

J’ai lu Red rising en 2016 et j’en garde un excellent souvenir. Je me rappelle l’avoir lu en 1 ou 2 jours. Les pages défilaient à une vitesse folle.
Red rising est une histoire pleine d’adrénaline, de politique et de violence. C’est une quête pour la liberté et contre l’injustice. 
Ce monde est brillamment ficelé et l’intrigue contient des rebondissements à tout les coins. 
Je conseille pleinement 
Ps: la suite est tout aussi géniale  🙂 
 

Tome suivant :

Des fleurs pour Algernon de Daniel KEYES

Extrait audio :

J’espère que cet extrait vous plaira. ♥

Mon avis :

C’est une belle découverte livresque et une belle découverte de l’auteur. Je suis très contente de ma lecture. C’est une excellente lecture icon_love . 

J’ai lu l’édition augmenté en Lecture commune avec Les lectures d’Anneso

Est-ce que je conseille l’édition augmentée ? 

L’édition augmenté contient 3 parties : le roman, l’histoire de son écriture (autobiographie de l’auteur), et la nouvelle dont est issue le roman. Le roman m’a énormément plu. La nouvelle un peu moins car justement elle est moins développée. Cependant, il est très instructif de voir le travail de l’auteur : la transformation d’une nouvelle en roman. L’histoire de l’écriture de son roman envers et contre tous m’a beaucoup fait penser à Martin Eden et ses difficultés à publier. J’ai beaucoup accroché à ce récit autobiographique, l’auteur est sensible et attachant. Il fait preuve d’humanité

Le roman et son originalité !

En tant que lecteur, on suit Charlie : un homme de plus de 30 ans atteint de crétinisme. C’est un terme encore utilisé aujourd’hui pour désigner un Homme qui a QI faible. C’est assez affreux qu’on ait gardé ce terme surtout que l’évaluation du QI n’est pas une science exacte! 

Charlie participe à une opération qui le rendra peut-être plus intelligent. Est-ce qu’elle va marcher, telle est la question ? Charlie est tout en innocence, en gentillesse un peu à la manière de Forest Gump. Il m’a également beaucoup fait penser à Martin Eden dans son envie de découvrir le monde et d’évoluer. Je me suis beaucoup attachée à Charlie. Sa vision du monde change. J’ai un peu redouté ce changement car il voyait un monde si beau, j’aurais voulu qu’il le reste.

Une lecture qui interroge et fait réfléchir !103980 Dans ce livre, il ressort deux sujets principaux: les expériences scientifiques  et l’évaluation que l’on fait de l’intelligence. Prend-elle en compte tous les facteurs ? Est-ce que quand on est plus intelligent n’y perd-t-on pas au change ? Est-ce seulement le cas pour tout le monde?  En tout cas, si on évaluait ma sœur avec les méthodes actuelles, sont QI serait de 0. Or pour moi, elle a une intelligence qui lui est propre. Améliorer l’intelligence est-ce améliorer l’humanité ou la détruire ? 103980

Ensuite, il y a pas mal de choses du monde scientifique qui sont remises en question : comme le fait qu’il faille publier pour être un bon scientifique, que les scientifiques font preuves de détachement (sorte de protection ?) vis à vis de leur patient? Et l’expérimentation animale : je vais peut-être paraître insensible mais l’expérimentation animal pour le moment est inévitable car sinon les expériences scientifiques se baseraient sur des extrapolations. On se retrouverait alors avec des scandales pires que celui des thalidomides à tire larigot.

Certains scientifiques se sont lancés dans la modélisation pour éviter l’expérimentation sur l’animal mais malheureusement et bien heureusement, ils n’ont pour l’instant réussi qu’à modéliser les cellules (à l’aide des mathématiciens de chez Michelin). Peut être un jour arriverons-nous à l’organisme humain en entier, mais pour ça il faudrait plus de financement dans la recherche public. Car les chercheurs, dans les universités, sont payés un peu plus que le SMIC. Certains plus car ils ne sont pas que chercheur mais aussi universitaire et/ou hospitalier.

L’expérimentation animale est aujourd’hui régit par la règle des 3R :

* Reduce (Réduire) le nombre d’animaux en expérimentation.

* Refine (Raffiner) la méthodologie utilisée, ce qui implique la notion de points limites (critères d’interruption, ou « end-points »).

* Replace (Remplacer) les modèles animaux.

Une plume sensible et direct !

Les descriptions de l’auteur montre une sensibilité de l’auteur sans pour autant tourné autour du pot. Elle est fluide, précise et concise

Pour montrer l’évolution de Charlie, l’auteur a décidé d’écrire son récit sous forme de compte rendu or les premiers sont remplis de fautes d’orthographe. Puis elles vont se faire plus rare. C’est un peu déroutant au début, mais ça sert l’histoire : montre l’évolution de l’intelligence de Charlie. Ce procédé est intéressant et original. 🙂    

C’est passé à deux doigts du coup de cœur, mais quelque chose m’a manquée. Cependant, je ne serais pas vous dire quoi !  103980

En résumé : Un très bon livre! Il nous happe, nous interroge et nous instruit que demander de plus !!

Notation : 18/20

Point de vue de ma mere, une psychiatre sur ce livre : 

Des fleurs pour Algernon est un livre intéressant voire fascinant car même s’il a été écrit dans les années 50, il reste très contemporain. Il pose la question du regard des Autres sur Soi, la question de l’intelligence (et du QI), de la discrimination, de la connaissance anticipée de son destin (question hautement d’actualité avec l’augmentation des démences séniles)…

Sans avoir de formation en psychologie, en dehors d’avoir effectué une psychanalyse classique, l’auteur nous fait vivre dans la peau du déficient mental comme du génie avec un sens aigu de l’humain, de l ‘empathie ou du cynisme. En tant que psychiatre, j’ai apprécié particulièrement cette capacité « à se mettre à la place de » et de se regarder faire (Charlie le déficient qui regarde Charlie le génie, dans des moments qui ont pu être compliqués auparavant pour lui).

Même s’il y a quelques clichés (un déficient mental est aussi un détraqué sexuel), ils sont traités avec finesse et humanité. C’est la question de l’incompréhension de l’acte dû à des pulsions plutôt que de la perversité (acte subi et non pervers). D’ailleurs, la perversité requiert un QI supérieur à 70 !

Enfin, l’autre cliché important du livre (pour nous aujourd’hui) est la question du QI (Quotient INTELLECTUEL) qui ne peut résumer un être humain car il ne mesure rien en terme d’émotion et d’affect. Et l’auteur nous rappelle avec force (et ce n’est plus un cliché) que tout être humain quel qu’il soit, déficient ou génie, capable d’empathie ou non, a une dimension humaine à prendre en compte et à respecter….