L’amour des grands de Caroline MICHEL

Mon avis

Ce livre a été une surprise totale, une très belle découverte. La plume de Caroline Michel est belle et poétique. Je me suis envolée avec elle. Ce récit m’a touchée. Le mariage de sa petite sœur réveille une foule de souvenirs, Emmanuelle en est toute chamboulée. Elle est demoiselle d’honneur de la mariée et son premier amour est témoin du marié. Vincent est le frère de celui-ci.

Ces 2 familles étaient voisines et elles se sont côtoyées pendant longtemps. Les enfants étaient amis et les parents aussi. Emmanuelle était amoureuse de l’aîné, sa petite sœur du cadet. Les liens entre Emmanuelle et Vincent se sont simplement rompus, mais les plus jeunes sont conservés en contact.

Emmanuelle retrace l’histoire de cet amour fini.

C’est comme une blessure encore ouverte. Le sparadrap est encore bien fixé sur cette vieille blessure.

Ce mariage remue les souvenirs. Le regard de Vincent lui remue les tripes. Une question qu’il lui adresse semble empruntée de regret. Avec Emmanuelle, j’ai replongé dans le passé. Avec elle, j’ai revécu ses premiers émois, ses incertitudes et ses difficultés à assumer ses émotions et sentiments. Et si… Elle s’était battue, ce serait peut-être son mariage à elle qu’on fêterait aujourd’hui ?

A-t-elle fait le bon choix ? Pourquoi est-ce que leur relation a pris fin ? Était-ce de sa faute à elle ? À lui ? Pourquoi se sont-ils éloignés ? Ont-ils bien fait de s’éloigner ? 

C’est un moment d’introspection, mais c’est également de beaux souvenirs d’insouciance. Transformeront-ils le présent ? A-t-elle des regrets ? Quoi qu’il advienne, elle n’aura pas de regrets. Peut-être qu’elle a besoin de lire les doutes dans les yeux de Vincent pour pouvoir enfin avancer dans sa vie amoureuse.

Les flashbacks sont parfois intempestifs, pourtant ils ne sont pas brouillons. Ils nous arrivent dans le passé. D’un seul coup, le lecteur réémerge dans le présent. La fin du flashback est un vrai cliffhanger. Je n’attendais qu’une chose : replonger dans le passé et connaître la suite de cette relation naissante, de cet amour fébrile, mais aussi malhabile.

Emmanuelle m’a touchée et chamboulée. Cette lecture m’a transportée. Je n’ai pas eu de coup de cœur, mais j’y suis passée tout près. Je ne saurais vous dire s’il manquait vraiment quelque chose. J’ai plus l’impression que je me suis tenue parfois en retrait pour ne pas souffrir d’une déconvenue avec intensité, car je sentais que cela pouvait arriver. L’histoire d’Emmanuelle m’a tour à tour tracassée et travaillée. Ses sentiments et émotions m’impliquaient dans son récit et ses souvenirs.

La fin de l’auteure est douce et amère, positive et pleine de bonnes ondes. Ça fait du bien au moral. Emmanuelle a eu besoin de quelques heures pour repenser aux passés et préparer son avenir. Il m’a semblé que le chemin emprunté avait duré des années. Pourtant, ce changement a duré le temps d’une cérémonie de mariage.

J’ai adoré cette danse entre présent et passé. Elle sonne comme nostalgique, apaisée et urgente. Ce mélange est détonnant et surprenant, c’est un juste écho au titre du roman.

Ce livre invite à l’introspection, mais également à faire la paix avec soi-même.

Caroline Michel a fait bien plus qu’écrire, elle s’est livrée à son lectorat. Elle m’a fait basculer entre nostalgie, bonheur et tristesse avec efficacité et poésie. L’amour des grands est-il différent de celui de nos jeunes années ? Plus mature ou simplement moins passionnée ?

En résumé

Si vous avez envie de tenter l’aventure avec « L’amour des grands », lancez-vous. Il invite à l’introspection, mais c’est également un regard adulte sur un amour d’enfance. Cet amour tantôt tendre, tantôt comme un oisillon sans défense ou encore comme un colosse aux pieds d’argiles. Caroline Michel décrit ses émotions et ses élans du cœur avec justesse. Son roman en est que plus fort avec une foule de sentiments et un brin de nostalgie.

Perd-on la passion en grandissant ? Aimons-nous plus justement et avec moins d’intensité ? Notre amour peut-il se transformer ou se manifester autrement en fonction de la personne aimée ? Emmanuelle est en plein dans ses réflexions. Les réponses obtenues pourront nous surprendre.

Note

Citation

« J’ai découvert, lors du premier cours, que je pouvais me mettre à pleurer pour un rien, ou disons pour autre chose que Vincent. Ce rien, c’était le schéma du cœur qu’un prof dessinait sur le tableau avec des craies de couleur. C’était magnifique, du grand art, et moi j’essayais de recopier son chef-d’œuvre à toute vitesse sur mes feuilles blanches, mais c’était impossible, je n’y arrivais pas, je ne voyais rien, je griffonnais n’importe quoi, je me disais que j’étais foutue, que c’était le pire choix de ma vie. Si c’était ça, devenir adulte, j’étais prête à passer mon tour. Le soir venu, je n’avais qu’une envie, appeler mes parents, leur demander de venir me récupérer »

Synopsis

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Bonne lecture !