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Ce que disent les silences de Laure MANEL

Mon avis

C’est une très bonne lecture, même si j’avoue qu’elle a été un petit peu gâchée par la narratrice que je n’ai pas appréciée.

Noemie Bianco a une bonne diction, un changement d’intonation pour chaque personnage, un rythme soutenu, etc. Sur le papier, c’est une bonne narratrice, rien à dire, mais le timbre de sa voix ne me correspond pas. Elle me laisse indifférente et m’agace légèrement. C’est simplement une question de goût. Ceci explique peut-être que j’ai eu du mal à rentrer dans l’histoire.

Laure Manel est une amoureuse de la Bretagne.

Celle-ci est souvent le théâtre de ses romans. L’auteure est bretonne et amoureuse de sa région. Pourquoi une telle digression ? Cet amour et cette passion se sentent, ressentent entre ses pages. Elle nous donne envie de nous lancer à la découverte d’Ouessant. Une envie de voyage m’a clairement titillée durant ma lecture.

Le début de l’histoire est un vrai chamboulement.

Adèle notre protagoniste est en déroute. Le décès de son père ouvre des blessures et un flux de questions. Il n’y a plus de personne pour endiguer le flux. Elle ne risque de bénir personne, car elle n’a personne. Elle est prête à poser les questions qui fâchent. Sa mère est décédée, il y a des années maintenant. Elle va retourner à Ouessant et renouer avec les gens du coin pour faire la lumière sur cette histoire. Elle en a besoin.

J’avais eu un gros coup de cœur pour son roman « la délicatesse du homard ». Je n’ai pas pu m’empêcher de les comparer. L’intrigue de celui-ci m’a tout de suite paru plus banale, dans l’air du temps. Elle faisait drôlement écho à mon écoute précédente « L’heure des femmes d’Adèle Bréau », pourtant celle-ci était plus poignante. Ce que distinguer les silences a un peu souffert de la comparaison !

J’ai pris plaisir à retrouver les portraits de Laure Manel, des êtres humains taillés dans la serpe, beaux dans leur imperfection. Adèle ne fait pas exception. J’ai moins accroché à son âme solitaire, son besoin de tenir le monde à l’écart et pourtant, je l’ai comprise, j’avais envie qu’elle s’en sorte. J’avais certes moins d’atomes crochus pour elle, mais j’avais bien envie d’être un ange sur son épaule et la pousser à retrouver Olivier, son ami d’enfance. Elle est handicapée des émotions, sur le moment, je l’ai pris pour de l’indifférence puis plus on rentre dans le récit, plus j’ai eu envie de la câliner.

Pour les raisons citées ci-dessus, je me suis sentie peu impliquée dans son histoire.

Je n’étais pas bouleversée ou aussi perdue qu’elle après le décès de son père. Mais, j’avais clairement envie de secouer cette petite communauté ouessantine et leur ouvrir la bouche pour qu’il dévoile leur passé, dont il parle. Le silence avait déjà fait assez de mal. Qu’est-ce que ça m’a exaspéré ! A posteriori, j’ai compris les raisons de ce silence. Mais grrr, comme c’était frustrant !

Les révélations sont claires et limpides.

L’intrigue est bien ficelée. Je les ai vus venir. La surprise n’était pas au rendez-vous. Par contre, l’implication émotive et la passion qui se cachaient derrière ses secrets et ses silences ont su me toucher malgré une voix peu à mon goût.

Adèle est un personnage froid, distant, s’attacher à elle peut-être difficile,…

…mais son attachement à sa mère est authentique. Adèle le crie comme un besoin de la retrouver et de panser une plaie encore ouverte. Elle pourra compter sur l’aide d’Olivier, ancien compagnon de jeu, infirmier au grand cœur… Peut-être aura-t-elle des réponses à ses questions, mais elle a un ami sur lequel elle peut compter. Ça, c’est sûr. Cependant, elle ne sait plus ce que signifie le mot : « ami », ni la signification d’être là pour l’autre et le don de soi. Heureusement pour elle, Olivier est patient.

Olivier est un personnage coup de cœur, un vrai caramel mou. Il est plein d’espoir, ouvert et touchant. Adèle apparaît mesquine avec lui, pourtant elle sera franche. La franchise rime-t-elle avec mesquinerie ? Ils se sont retrouvés. L’amitié entre un homme et une femme est-il possible, non ?

Adèle a un coup de cœur pour un photographe comme elle, Philippe. Il aime la nature et une peu brute de décoffrage. Son aspect est neutre et bourru, l’attire tout de suite. Leur relation est magnétique, elle m’a fait penser à la romance dans « La délicatesse du homard ». Pourtant, j’ai eu l’impression que ce personnage masculin était plus imperméable.

Adèle le tient à distance, mais… Ce n’est pas que je n’ai pas adhéré à la romance, simplement j’aurais aimé en savoir plus sur la douce moitié d’Adèle. À côté d’Olivier, son portrait à lui est plein de trous, son histoire reste à découvrir. Il représente l’attrait du mystère, mais il reste trop dans l’ombre selon moi. Je n’ai pas pu adhérer complètement à la romance.

En résumé

C’est une bonne écoute malgré que je n’ai pas accroché plus que ça à la voix de Noémie Bianco, l’histoire a fini par me happer. Je l’ai aimé malgré ses imperfections. Cette lecture ne détrônera pas « La délicatesse du homard », mais j’ai pris plaisir à observer Adèle dans son enquête, mais aussi son apprentissage de la vie et de ses relations aux autres. Cet apprentissage est loin d’être doux, mais elle a envie de l’entreprendre, même si elle recule parfois.

Je l’écoutais en conduisant, c’était très sympa.

Note

Note : 3.5 sur 5.

Citation

La dernière soirée chez les deux Michel.èle avait été à leur image : chaleureuse et sympathique. Adèle avait laissé sa valise chez eux, le temps de dénicher un point de chute pour la nuit suivante, et se trouvait à présent là, dans ce lieu et cette situation tout à fait insolites. Elle ne l’avait pas prémédité, mais l’évidence l’avait frappée au réveil, en réalisant qu’on était le jour de la Toussaint. Elle avait toutes les chances de repérer Marie Malgorn à l’église, c’était la meilleure manière de la voir sans être vue, avant de débarquer chez elle à l’improviste. Elle éprouvait cette envie étrange de savoir à quoi elle ressemblait, de pouvoir se la figurer avant de se confronter à elle. Parce qu’elle n’envisageait que cela : une confrontation. Et puis elle n’avait en tête que le visage de sa grand-mère sur les photos. D’une femme d’il y a trente ans au moins. En noir et blanc, ou en vieilles couleurs passées. À quoi ressemblait-elle aujourd’hui ? Adèle imaginait une femme dure, aux traits durs, au regard dur. Une femme d’ici, une Ouessantine à l’ancienne, marquée par les caprices du temps, par les épreuves de l’autre temps qui sillonnent la peau et façonnent les êtres.

Synopsis

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Résumé en image

Temps de lecture

6 minutes

Bonne lecture !

Les paravers de Millina

Passionnée de livre... Fantasy, Policier et Romance :)

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6 commentaires

  1. […] Ce que disent les silences de Laure MANEL […]

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