Sirem et l’oiseau maudit d’Yasmine DJEBEL
Anecdote de lecture :
C’est la première fois que je rencontre l’auteure avant de lire son livre. Cette rencontre m’a donné une furieuse envie de lire son livre. Qu’est-ce qui, finalement, chez l’auteur, m’a marquée, donné envie de découvrir son univers, sa plume ?
Je l’ai rencontrée à la librairie « un livre, une tasse de thé », elle parlait avec un ami et je travaillais à côté. J’ai d’abord cru que l’ami en question était l’auteur du livre. Leur échange enthousiaste a attiré mon attention, puis la conversation s’est lancée toute seule. Nous nous sommes rendu compte que nous travaillons dans le domaine médical. Elle est kinésithérapeute dans une structure d’accueil d’enfant handicapé, je suis pharmacienne. Elle est soucieuse de leur bien-être. C’est peut-être cette bienveillance et cette sensibilité qui m’ont le plus plu chez l’auteure. Un trait de personnalité qui se reflète bien dans son récit. Je soupçonne même que ces petits patients et son milieu professionnel ont influencé son histoire. C’est top, car l’inclusion du handicap dans la littérature reste encore très peu présente. C’est un point qui me tient énormément à cœur et une force de ce roman jeunesse.
Mon avis
Si ce n’est pas un coup de cœur, mais cela reste une excellente lecture. Je l’ai dévorée. J’ai aimé l’univers qui fait un petit peu penser aux contes des mille et une nuits. J’ai aimé le personnage principal qui, finalement, est assez timide. Sirem n’ose pas, elle est casanière, ces livres sont univers. Cela ne l’empêche pas d’être foncièrement bonne. Malgré les épreuves, la rancœur n’a jamais noirci son cœur. Seule l’injustice la prend à la gorge. Elle a blessé son âme.
Elle s’est finalement creusé un trou dans la vie de Ziri. Elle s’est recréé une famille avec ce vieil homme. Lui est un ancien militaire, il est dégoûté par la guerre, c’est naturellement qu’elle se renferme dans les livres. Elle prend soin des livres. Elle m’a fait penser à « Magus of Library ». Cela m’a clairement aidé à me représenter certaines scènes dans ma tête, notamment quand Sirem répare un livre.
Sirem se réfugie dans les livres plutôt que de vivre sa vie. Seulement, elle fait partie des déconstellés dans son royaume. Ça veut dire ne pas avoir beaucoup de droits, ne pas pouvoir travailler ou gagner sa vie. Puis, quand Ziri est arrêté, la vie de Sirem est toute chamboulée. Cet événement la force à prendre son courage à deux mains. Elle se lance dans une quête beaucoup plus grande qu’elle.
Ce périple est comme un voyage qui va l’aider à grandir. Elle évolue, prend de l’assurance, se défait un peu de son anxiété. Elle reste de ces héros de tous les jours, atteignables. Elle est humaine, les aventures se sont immiscées dans sa vie. Elle réalise des choses exceptionnelles avec ses capacités et ses défauts.
Les éléments magiques sont originaux, plaisants et assez surprenants. C’est un mélange d’Azur et Asmar de Michel Oslo et Les Contes des Mille et une Nuits. Difficile à décrire, la magie ne réside pas seulement dans les événements ou éléments extraordinaires et surnaturels. Elle a plutôt quelque chose d’onirique, qui vient d’ailleurs, qui s’immisce passivement quand on s’y attend le moins.
En plus de Sirem, d’autres personnages peuplent le récit. Ils sont tous attachants à leur manière, entre pudeur et fraîcheur. Mon petit préféré restera le petit mécano débrouillard, courageux et optimiste. Son handicap est tourné en force. Nadjim est admirable et drôle. Son handicap ne l’éteint pas, il reste espiègle et sourit à l’adversité comme tout enfant. C’est un régal. Kamil est plus une présence rassurante, un apprenti sorcier aux multiples facettes, une présence tranquille et réconfortante.
En résumé
C’est une excellente lecture, une plume addictive, descriptive, mais pas trop, une bonne dose entre les dialogues, actions et contemplations. Un monde merveilleux, dur, adouci par la magie et l’inattendu. Cette quête est remplie d’aventures, de paillettes et de désert. Une ambiance de mille et une nuits pour sauver un homme, un père et une vie tranquille. Sirem réussira-t-elle à accomplir ce miracle ?
Note
Citation
_ Pourtant, certains ont découvert un moyen de la contacter, insista Sirem.
– Oui, et pas une personne pour se souvenir com-nent, répondit le vieillard. Une drôle d’histoire, ça.
Son adversaire frappa la table d’une de ses pièces.
– Un jour, les Veilleurs viendront y mettre leur nez, dans cette histoire, grommela-t-il. Voilà tout ce que le village aura gagné!
Déçue, Sirem remercia les deux joueurs et décida de faire une pause pour déjeuner. Toute cette marche avait eu raison de ses pieds. Elle repéra un endroit à l’abri des oreilles indiscrètes, où l’oiseau pourrait la rejoindre, derrière la paroi abrupte d’un petit plateau rocheux qui chapeautait le village. Au sommet de celui-ci, des cèdres avaient poussé à l’horizontale, et leurs troncs tordus penchaient au-dessus du vide.
Synopsis
Si vous avez aimé vous aimerez
Magus of Library T1 de Mitsu IZUMI
D’autres avis sur la toile
D’autres livres de l’auteure
Non c’est son premier mais j’ai bien envie de lire un autre livre d’elle, et si je ne me trompe pas un deuxième est en préparation.
Résumé en vidéo
Lu dans le cadre du #shinysummerchallenge2023 dans le menu #sablechaud pour la sous-catégorie #unedansesurlesablechaud
Temps de lecture
Bonne lecture !
[…] Sirem et l’oiseau maudit d’Yasmine DJEBEL […]
[…] Sirem et l’oiseau maudit d’Yasmine DJEBEL […]
Il me tardait de lire ton retour lorsque je l’avais vu dans ton rendez-vous et je dois dire que je ne suis pas déçue, c’est un roman qui me fait très envie !