
Extrait pour vous donner un avant goût :
A leur arrivée devant chez elle, He Wuji prit la parole :
– Je t’attends depuis tôt ce matin et j’étais prêt à t’attendre toute la journée. Si tu n’étais pas revenue, je t’aurais attendue demain, je tenais à s’accueillir.
– Grand nigaud, lança-t-elle sur un ton de reproche.
– Depuis l’autre soir, je suis un grand nigaud. Quand tu es partie à la ville, je ne pensais qu’à une chose : est-ce que je la reverrai ? En fait, je peux te voir quand je veux, les yeux ouverts je vois ton visage, les yeux fermés ton corps.
– Moi aussi…
Peut-être pour masquer sa peine, He Wuji se baissa et cueillit quelques fleurs bleues. Il les présenta devant les yeux de Yang Fenfang.
– Cela fait longtemps que je les observe, ces fleurs ne s’ouvrent jamais en même temps que les autres. Elles le font toujours à part. Et elles ne peuvent pas être transplantées non plus. Ces fleurs, elles sont comme moi.
Mon avis :
Ce livre est une vraie pépite. Je suis bien contente de l’avoir emprunté. Je vous avoue que si les bibliothécaires ne l’avaient pas mis en avant, je ne m’y serais sans doute pas intéressé.
Il est beau, tragique et poétique. Il est question d’un amour empêché par les événements, dont un mariage forcé. Rien que ça ! Ce n’est pas une mince affaire. L’amour est-il plus fort que tout ? Plus fort que les lois ? La pression des classes ? Ce roman aborde ces points et biens plus encore. Il est magique et semble irréel. Et en même temps, ça sent le vécu.
Ce roman montre la condition féminine dans la Chine des années soixante avec franchise et sans essayer de nous tirer des larmes.
Il aborde aussi le sujet de la prison pour les femmes. Leurs conditions de détention sont floues et absurdes ainsi que la justice chinoise. Si l’on peut parler de justice, en tout cas ce livre est très instructif. Yang Fenfang est une victime de la politique chinoise. C’est révoltant, on a envie qu’elle s’en sorte. J’ai eu envie que les vrais coupables payent et de les couvrir d’injures (oui, oui, il m’arrive de jurer).
L’auteur a une plume simple, vive et fluide. Elle m’a happée dès les premières pages. Elle m’a rendue complètement addict à son histoire. C’est un vrai plaisir. J’ai eu un vrai coup de cœur pour ce livre.
En résumé : C’est un coup de cœur, un livre poétique, tragique et instructif.

3 réponses à “Madame Yang de Zhang YIHE”
[…] Chronique ICI […]
[…] Madame Yang de Zhang Yihe […]
Bonjour !
J’étais tenté par ce livre. Ton enthousiasme m’incite à franchir le pas ! Il sera lu !