Le Charles de Gaulle : Immersion à bord du porte-avion nucléaire de Raynal PELLICER et Titwane

Mon avis

C’est toujours un ravissement de parcourir les planches de Titwane. Elles sont juste merveilleuses. Ce roman graphique explore les portraits comme le dessin technique. Le sujet humain ou les moteurs ou le réacteur nucléaire sont étonnants de détail et de réalisme. Les mouvements de catapultage ou d’appontage valent tous deux le détour.

Explication de vocabulaire, l’appontage désigne la manœuvre d’atterrissage de l’avion sur le porte-avion Charles de Gaulle.

Certains enchaînements de mouvement sont dignes d’une chorégraphie pointilleuse. Comme un danseur, tout est millimétré. Un simple geste de travers, et le catapultage peut échouer. Titwane arrive à souligner l’importance et la précision de cette étape. Les remarques et les questions pertinentes de Raynal Pellicer font le reste.

J’avoue que sans le nom de Raynal Pellicer et les dessins de Titwane, je ne me serais jamais lancé dans la lecture d’un ouvrage sur le porte-avion nucléaire. Pourtant, ils ont su rendre ce sujet passionnant malgré tout, je suis bluffée. C’est fascinant.

Leur précision est leur sens du détail et de la répartie, trouve un écho amusant dans l’esprit de camaraderie et d’entraide qui règne dans la marine militaire. Leur solidarité et leur altruisme me donnent presque envie de rejoindre la marine. Un esprit de corps nécessaire, car comme le dit l’expression, ils sont tous dans le même bateau. Ils vont se côtoyer pendant quatre mois. Ils seront isolés de leur famille, apprendre des nouvelles de leur famille qui sont parfois compliquées a géré à distance. Personne n’est laissé pour compte, car personne ne doit flancher. Cela les pousse à être à l’écoute et attentif aux autres. Une vraie fraternité ! j’ai presque envie d’embarquer dans la marine et de faire partie de cette grande famille, bien que l’isolement pourrait me faire fuir. Je sais que ce n’est pas pour moi, mais ils m’ont tenté. 

Les auteurs transmettent une sensation de calme et de mécanique bien huilée et maîtrisée, pourtant le danger plane tout de même.

Si parfois, j’ai eu l’impression de lire un article dithyrambique et utopique de la marine française, les mises en garde et les inconvénients ne sont pas pour autant passés au silence.

« On est à distance de la famille, on les voit très peu. » Ainsi que l’exemple d’un problème familial. Les officiers sont souvent tiraillés entre impuissances et l’envient de continuer la mission, entre terre et mer.

Si le Charles de Gaulle est un bateau impressionnant, les dangers sont aussi présents. La route dans les eaux internationales n’est pas toujours de tout repos. Par exemple, le passage du détroit de Malacca, c’est une étape clé. La piraterie représente un danger important même pour un bateau aussi grand. Le moral et le physique sont éprouvés par la chaleur, 40° à bord, et vous avez sur le dos, une combinaison à manches longues. Rien que d’y penser, j’ai chaud. 

Ensuite, l’esprit de corps, c’est bien, mais imaginé : dormir dans un dortoir pendant 4 mois avec pour seul espace personnel sa couchette. Alors certes, on est entouré, mais parfois j’ai besoin de me retrouver et dans ses conditions c’est difficile. Puis, tu es confiné. Heureusement, le dimanche, c’est le jour de récréation, il n’y a pas d’appontage ou de catapultage. Tout le monde se retrouve sur le pont pour faire leur sport, lire, jouer aux cartes, etc. L’ambiance fait l’effet d’une croisière. C’est différent. 

Un métier a retenu mon attention. L’aumônier à bord a une mission fine, il voit tout le monde, quelles que soient la religion et les croyances. Il mesure l’état moral des troupes. C’est le psychologue des troupes. Le médecin soigne les corps et lui l’esprit. Chacun est essentiel pour le capitaine du navire. L’aumônier m’a fait fort impressionner. C’est un vrai nounours.

J’ai vraiment assimilé les informations et c’est toujours un style très journalistique, factuel, mais aussi, ils vulgarisent les propos. Ils expliquent le vocabulaire très technique. Le saviez-vous, mais on n’utilise pas « babord » et « tribord » comme sur certains bateaux. Le Charles de Gaulle a son propre vocabulaire. Je vous laisse le découvrir avec Raynal Pellicer et Titwane, vous êtes bien accompagné pour cette immersion en mer inconnue.

En résumé

C’est des milliers d’aventures dans une routine bien huilée. Pourtant, l’imprévu a aussi sa place sur le bateau. Heureusement, l’esprit de groupe et la solidarité sont un vrai soutien. Cela fait rêver, même pour quelqu’un qui n’aime pas beaucoup les milieux militaires. Ils sont vraiment doués, Raynal Pellicer et Titwane, où nous conduirez-vous la prochaine fois ?

Note

Note : 4.5 sur 5.

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Lu dans le cadre du Shiny Summer Challenge :

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Temps de lecture

5 minutes

Bonne lecture !

2 réponses à “Le Charles de Gaulle : Immersion à bord du porte-avion nucléaire de Raynal PELLICER et Titwane”

  1. Si vous voulez lire un autre livre conçu comme un reportage par une journaliste (mais ce n’est pas une bande dessinée!), vous pouvez lire “Je n’étais pas la bienvenue” de Nathalie Guibert; cette fois-ci, une “immersion” lors d’une mission routinière de SNA (sous-marin nucléaire d’attaque): en tant que première femme admise à le faire!
    (s) ta d loi du cine, “squatter” chez dasola

    • Merci pour ce partage! J’avoue que si je l’ai lu c’est essentiellement pour les auteurs le milieu militaire ne m’attire pas. Titwane et Raynal Pellicer forment un duo du tonnerre. Efficace et l’objet livre est magnifique. Je note quand même ce titre dans un coin de ma tête.

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