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L’héritière de Tambora d’Elizabeth HARAN

Mon avis

C’est une très bonne lecture. Ça a été un plaisir de retrouver l’auteure d’Elizabeth Haran. J’avais beaucoup aimé “Au pays des eucalyptus” de l’auteure. Je l’ai d’ailleurs préféré à celui-ci. « L’héritière de Tambora » est très sympa comme lecture, mais le personnage principal est moins abouti et attaché. Elle est victimisée et le rappelle régulièrement. La fluidité de sa plume est également gâchée, elle souffre de plusieurs accrocs. C’est comme si l’auteure avait perdu son talent de narratrice. Je n’avais pas ce souvenir de l’écriture de l’auteure, peut-être est-ce dû à la traduction, la traductrice à changer.

Dans son roman « Au pays des eucalyptus d’Elizabeth Haran », Nora est plus fraîche et spontanée. C’était très plaisant. Tara a certains élans, mais elle est plus sur la réserve. Certaines scènes ont le potentiel d’être hautes en couleur, pourtant il manque cet engouement. Elles sont amenées de manière très maladroite.

Est-ce que l’ancienne traductrice a ajouté du piquant au texte original ou la nouvelle traductrice manquait-elle d’élan ? Cette question me semble légitime.

La question de la traduction demeure ouverte !

Vous l’aurez compris. Si vous avez déjà lu un livre de l’auteure notamment « Au pays des eucalyptus » de l’auteure, vous risquez fort d’être déçue. Si par contre vous voulez découvrir l’auteure et que son intrigue originale vous tente, je vous invite à vous lancer. Malgré tout, il est bon, il souffre simplement de la comparaison avec le précédent roman.

Peut-être aussi avais-je un peu plus d’attente ?

De l’ardeur, des personnages enflammés, emportés, envolés… De l’énergie… « L’héritière de Tambora » est plus calme. C’est un renouveau, une quête de soi et surtout un nouveau départ. Cela reste une très bonne lecture.

« L’héritière de Tambora » est une histoire qui mêle magie et voyage.

Les gitans en plus d’être nomades ont une culture musicale et de danse riche ainsi que des croyances profondément ancrées. Cela nourrit l’imaginaire des lecteurs et donne un goût ensorcelant à cette lecture. C’est un aspect que j’ai énormément apprécié ma lecture. La fantasy est, ici, une touche de bizarre, d’originalité et une excuse pour parler de tolérance et d’ouverture d’esprit. Elizabeth Haran nous habille un campement gitan avec maîtrise. Elle immerge son lecteur dans un Nouveau Monde et lui fait explorer les recoins. C’est fluide. Cela casse avec les dialogues mal amenés, ce qui fait pencher la balance vers la thèse d’une traduction moins à la hauteur.

Tara est une héroïne qui subit son destin !?

Elle a simplement choisi sa destination Tambora, l’Australie, loin des rumeurs et de son passé qui lui colle à la peau. Ce sera l’occasion de revoir sa tante et de se construire une nouvelle vie. Plus rien ne la retient en Irlande, son mari est derrière les barreaux. Gitan, il n’est pas près d’en sortir et si c’est le cas, ce sera sans doute les pieds devant. Il a toujours aimé les ennuis. Cette fois, il doit de l’argent et sa communauté n’est pas prête à l’aider. Il libère Tara de leur engagement par amour et surtout avec un sens des réalités. C’est dramatiques et tragiques. J’ai lu ses sentiments sans vraiment les ressentir.

Tara est seule, car sa fugue chez les gitans a coupé tout lien avec sa famille. Elle désespère de devoir quitter son mari, car elle l’aime avec tendresse. La passion a depuis longtemps déserté son couple. La communauté gitane l’a rejetée, sans lui, elle n’est plus des leurs. 8 ans parmi eux, elle est toujours une étrangère. Il était son seul lien avec la communauté. Elle ne possède qu’une toile de peinture même pas dessinée par un maître. Pourtant celle-ci est pleine de qualité. Peut-être qu’une galerie sera preneuse ? Ce serait son billet pour un nouvel horizon.

En vue du fond historique et culturel, “L’héritière de Tambora” aurait largement pu dépasser « Au pays des eucalyptus », car il est beaucoup plus riche de ce point de vue.

Les relations humaines sont celles qui pâtissent le plus de la comparaison. Elles sont hésitantes, cassent le rythme. En comparaison, les balades dans le bush ou les incursions dans les campements gitans sont l’occasion de s’immerger et de partir à la découverte de territoires inconnus. Tara accompagne cette dynamique, car elle sait depuis longtemps que les apparences sont parfois trompeuses. Elle a soif de connaissances, mais elle se fait dépasser par des a priori idiots que l’on a tous.

Ses terres sont un défi sur pleins d’aspect : la population, les colons, les indigènes, la vie de petite communauté, les rumeurs vont plus vite que les vérités, les conditions climatiques rudes.

La chaleur est harassante. Une douche ne suffit pas à se laver de toutes les sueurs de la journée. À peine chassée, elle revient au galop. Une fois le calme plat arrivé, ce sont ensuite des pluies torrentielles qui prennent place. Bref, le paysage est loin d’être hospitalier, pourtant Tara ne se laissera pas abattre facilement. Son esprit combatif est louable.

Sa relation avec son mari est vite balayée.

Elle n’a plus de sentiments pour lui, mais reste l’affection. J’ai du mal à croire qu’elle puisse partir et l’abandonner en Irlande sans chercher à avoir de ses nouvelles. Elle se plie aux dernières volontés de celui-ci, son indépendance d’esprit est loin derrière elle. Elizabeth Haran se débarrasse d’un obstacle et cède à la facilité. Elle le refera à l’avenir encore une fois. C’est un esprit libre, d’accord, cela reste difficile à croire. Cette zone d’ombre concerne le scénario lui-même, la faute n’incombe pas à la traduction.

Son voyage pour l’Australie est épique pour bien des raisons et pour une fois rien ne se passe comme prévu.

Tara se retrouve dans une famille avec deux enfants. Son navire fera naufrage et elle se retrouve responsable de ses deux orphelins : Hannah et Jack. Est-elle prête à les laisser aux mains de l’assistance publique ? Qu’adviendra-t-il d’eux ? Seront-ils séparés ? Tara est bouleversée par le sort de ses deux petits. Les heures à bord les ont rapprochés et l’esprit avenant de Tara a fait le reste. Elle n’a que quelques minutes pour prendre une décision. Une autre passagère, avec sa présence rassurante, l’aide à faire son choix. Sorrel est une femme dans la fleur de l’âge. Sa vie est derrière elle. Lors du naufrage, elle était prête à affronter la mort avec grâce et courage.

On ne choisit pas ses enfants.

Parfois, ils s’imposent à nous et l’amour aussi. La biologie ne fait pas toujours la fête. Est-ce qu’Hannah et les autres passagers joueront le jeu ? Que risque Tara ? Les autorités pourraient-elles l’emprisonner ? Quel moyen ont-ils de découvrir la vérité ? Hannah et Jack sont tout mignons et touchants, et leur relation avec Tara est assez aboutie. Ils s’imposent comme une évidence. Une thématique traitée avec délicatesse et tendresse, comme dans son roman “Au pays des eucalyptus“.

En résumé

“L’héritière de Tambora” n’est peut-être pas le meilleur d’Elizabeth Haran, cela reste une très bonne lecture. Elle est pleine de fantaisie, de magie et d’un besoin de créer une famille de cœur. Elle guide ses personnages avec empathie, sans préjugés, rapidement balayés par sa touchante curiosité pour l’autre. Tara, comme Nora, est une femme qui a besoin de se reconstruire loin de son pays alors elle part à l’aventure. Elle est plus posée et préparée, pourtant elle manque de flamboyance. Cette lecture s’accompagne de beaux messages de tolérance et d’espoir, et a un petit côté cocooning.

Note

Note : 7 sur 10.

Citation

« — Si c’étaient les hommes qui devaient accoucher, je crois que la population terrestre déclinerait très rapidement. (Elle se tourna vers Ethan, qui avait bien vu que leur petite plaisanterie ne la faisait pas rire.) Quand partons-nous pour Tambora, monsieur Hunter ?
— Il faut voir… Préférez-vous bivouaquer une nuit ou deux ?
Tara se méfia.
— C’est une question piège ?
— Pas du tout. C’est une question pratique. »

Synopsis

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Résumé en image

Temps de lecture

7 minutes

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Les paravers de Millina

Passionnée de livre... Fantasy, Policier et Romance :)

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2 commentaires

  1. J’avais bien aimé “Au pays des Eucalyptus”, avec lequel j’avais passé un bon moment. Malgré tout, celui-ci me tente bien !

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