Perles de lune de Di MORRISSEY
Mon avis :
Di Morrissey m’a un peu fait penser à Tamara McKinley par son histoire, sa sensibilité avec l’Australie en toile de fond. Cependant, Di Morrissey fait également un devoir de mémoire, de fouille, elle déterre des secrets sur l’Australie, sur sa manière de traiter les aborigènes, mais aussi la mixité, source de honte et de grands secrets. Comme « Le pays au-delà des mers de Christina Baker Kline », le tableau sombre n’est pas dénué d’éclaircies, de personnes bienveillantes.
Lucy tourne une page de sa vie avec l’enterrement de sa mère. Elle a peu connu cette femme, sa mère est restée secrète distante. Son absence laisse Lucy avec une marée de questions et personne pour y répondre. Cette amère constatation et son envie de découvrir ses origines et ses racines la rendent touchante et attachante.
D’où est-ce qu’elle vient ? Quelle est l’histoire de cette femme fantasque qui l’a mise au monde ? D’où vient-elle ? Pourquoi a-t-elle coupé les ponts avec ses parents ? Lucy se souvient de sa grand-mère, une impression lointaine et douce, mais qui s’estompe. Le décès de sa mère bouscule son univers, êtes-vous prêt à embarquer avec elle ?
Di Morrissey nous arrache à Lucy pour nous replonger dans l’histoire de sa famille. Lucy avec un parchemin et une vague idée du lieu où habitait sa grand-mère reconstruit son épopée. Vous aussi ça vous paraît absolument miraculeux et peu crédible. Je vous rassure, c’est la seule partie de l’histoire à être incroyablement bancale et légèrement maladroite. Si Lucy m’a plu, les 50 pages sur sa vie s’oublient vite quand l’on est confronté à l’histoire de son ancêtre, Olivia.
Olivia est une Anglaise enceinte jusqu’aux dents. Elle est arrivée avec son mari Conrad. Olivia est confrontée très vite à la vie sauvage du bush. Elle est seule et livrée à elle-même sur une plage inhospitalière, tandis que son mari Conrad est parti s’enquérir de leur parcelle de terrain. Cette promesse de richesse tant attendue leur a fait traverser plusieurs océans. Seulement, ils vont vite déchanter, élever du bétail sur une terre hostile et sauvage n’est pas de tout repos.
Trimé pour peu de résultats, leur avenir radieux s’efface comme leur sourire. Leur rêve d’aventure s’est éteint, pourtant leur rencontre avec le capitaine John Tyndall pourrait tout changer. Si leur avenir était plutôt dans l’industrie de la perle, Conrad n’y connaît rien, mais cela lui paraît bien plus attractif qu’élever des bêtes et trimer au champ du matin au soir. Puis, ses talents de comptable seront utiles au capitaine tête brûlée et fâchée avec la paperasse.
Cette épopée maritime, ce charmant John Tyndall, la courageuse et néanmoins forte tête d’Olivia ont su me séduire et m’emporter dans le marché de la perle. J’ai vite été habitée par l’envie de voir leur entreprise gravir la pente de la réussite. Leurs émotions et espoirs m’ont transporté.
Tyndall est un homme qui a du bagou, bourru et ouvert d’esprit. J’avoue que ce personnage, je l’ai tout de suite apprécié. J’avais envie de le voir heureux et de continuer à découvrir à ses côtés les indigènes, mais aussi l’amitié australo-japonaise. Je ne vous en dirais pas plus si ce n’est que le voyage proposé par Di Morrissey en vaut la chandelle.
En résumé :
Ce roman m’a séduite et conquise. Ce voyage en Australie est plaisant, plein d’aventures, d’émotions et une saga familiale riche. Les personnages se prennent des tuiles en pleine tête, se relèvent, affrontent l’adversité et ont le droit à leur coin de ciel bleu. C’est beau, touchant et immersif, avec des petits coins de douceur et de bonheur par-ci par-là.
Note :
Citations :
« — J’ai effectivement vu des autochtones. Savez-vous s’ils sont dangereux ? À Fremantle, on nous a parlé du massacre des explorateurs survenu à La Grange il y a quelques années.
— Méfiez-vous des versions que l’on vous sert, surtout dans cette partie du monde. Sachez, chère amie, que ce massacre visait à venger le meurtre purement gratuit de vingt Aborigènes – des femmes, des enfants et des vieillards. Je vous suggère de vous lier d’amitié avec les gens d’ici. Je doute qu’ils vous considèrent comme un danger ou une menace. »
Synopsis :
Si vous avez aimé, vous aimerez sans doute :
Mes avis sur d’autres livres de l’auteure :
C’est son premier livre traduit en France.
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