J’ai été très touchée par l’histoire de Torakichi et Shiro. Bien que la décision de Torakichi de se marier pour que Shiro puisse aller à l’école semble altruiste, elle m’a brisé le cœur pour eux deux et pour sa future épouse.
Une chance sur un milliard de Gilles LEGARDINIER :
Mon avis :
C’est avec plaisir que je renoue avec la plume de Gilles Legardinier. Cette fois-ci pour son livre feel-good, il n’y a pas de petit chat, mais un raton laveur. Est-ce simplement pour changer de public, nous surprendre ou alors le raton laveur a une véritable signification dans l’histoire ? Cette question restera sans réponse pour vous, mais pour moi qui l’ai lu, j’ai ma petite idée sur la question.
Adrien est un dieu des chiffres, son monde est régi par les statistiques et les probabilités. Elles lui apportent un cadre rassurant contre le hasard et la roulotte russe qu’est la vie. Sa vie a pris une drôle de tournure à 11 onze ans. Elle a rencontré le bitume avec une sortie de route. Elle a perdu des pièces en chemin. Son père s’en est allé au ciel et sa mère a pris la fuite en laissant deux petits garçons égarés sur les bras de Mamette et Papilau. Papilau s’est occupé d’eux comme un chef. Il leur a donné de l’amour et une belle éducation.
Adrien est un adulte maintenant. Il est accompli, il a sa propre entreprise, un appartement et des personnes qui l’aiment. La seule ombre au tableau, sa belle est partie. Elle l’a laissé le cœur en miette et sans rien pour recoller les morceaux. Sa route rencontre un autre obstacle encore plus improbable que le précédent, une maladie rare, rarissime qui porte le nom de « Syndrome d’Emerson ». Adrien apprend qu’il n’a plus qu’une année à vivre. L’horloge du temps s’égrène. Elle signe le retour à l’essentiel et il va se lancer à la reconquête de sa belle Cassandra. Il est prêt, prêt à la reconquérir et à affronter les dragons. Cassandra n’a qu’à bien se tenir!
Cependant, elle ne sera pas la seule à être l’objet de ses attentions et intentions, il est bien décidé à consacrer plus de temps à ceux qui comptent vraiment. Pourtant, il leur cache l’essentiel, seul son ami Darshan est au courant. Il est tenu par le secret. Il ne dira rien, même s’il est en total désaccord avec certaines de ces décisions. De toute façon, une fois lancé, rien ne peut arrêter Adrien !
Qu’il est touchant ce garçon ! Amoureux, passionné et altruiste, il avait oublié de l’être. L’annonce de son diagnostic sonne comme un changement de direction. Il voit sa vie sous un autre angle. Le point de chute est tout proche et une année c’est finalement très court. Il était enfermé dans un monde de mathématiques et de chiffres. Il avait le temps. Et tout à coup, il se retrouve confronté à l’humain. La variable qui ne se maîtrise pas. Elle vous surprendra et surprendra Adrien. À son tour, de faire des surprises, de suivre Nicolas dans ses folles lubies, de consoler Zoé de sa énième histoire de cœur manqué, d’encourager Aurore, de botter les fesses aux lèche-bottes. Son entourage va faire le grand huit sans y être préparé. Seront-ils tous aveugles aux changements ? Y aura-t-il une main secourable pour notre ami altruiste ?
Décidément, la plume de l’auteur est toujours aussi sensible et belle. Gilles Legardinier est tendre, doux, son humour imagé, tout en second degré a su me ravir. Les délires d’Adrien et Nicolas étaient parfois bien gratinés. Je finissais leur dialogue avec le sourire aux lèvres ou carrément en pouffant devant tant de gaminerie et de franche camaraderie.
Quoi de meilleur qu’un exemple pour comprendre ces deux amis barjos 😀
« — Qu’est-ce que tu as en ce moment avec tes dents ? Tu n’étais pas déjà chez le dentiste la semaine dernière ? — Si. — Tu as des problèmes dentaires ? — Non, je suis amoureux. — Formidable. Donc tu comptes la séduire avec ton sourire qui se voit depuis l’espace? — Non, je suis raide dingue de ma dentiste. Elle me fait un effet dément. — Je le vois bien: elle te fait blanchir les dents. C’est bien connu, c’est même l’un des symptômes de l’amour fou. Par contre, quand ça se passe mal, ce sont les cheveux qui blanchissent… Le commentaire laisse Nico rêveur. — T’as raison, j’avais jamais remarqué. Ça doit être pour ça que les filles se marient en blanc… On parle d’ailleurs des dents du bonheur! Faites bien attention à ce que vous dites à Nico parce que ça peut vous entraîner très loin. — Dis-m’en plutôt davantage sur ta dentiste… — Elle vient de s’installer. En furetant sur les réseaux sociaux, j’ai trouvé qu’on avait précisément le même âge. C’est pas géant, ça?»
En bref,
J’ai beaucoup aimé ce roman qui pour moi ne sera pas passé loin du coup de cœur, chaque personnage a comme d’habitude le droit à ses petites attentions. Gilles Legardinier leur dresse le portrait cocasse pour certains, doux et tendre pour d’autres. Une ode à la vie et aux gens que l’on aime.
Mémoires de la forêt : Les souvenirs de Ferdinand La Taupe de Mickaël BRUN-ARNAUD :
Mon avis :
Ce roman est une ambiance tendre et douce ainsi qu’une quête de mémoire et de souvenirs. Je n’ai pas eu le coup de cœur comme tout le monde, cela reste une excellente lecture. Je me suis régalée au niveau des illustrations et de l’histoire. Toutes deux rayonnent par leur empathie et leur chaleur. À la manière de Gilles Legardinier, Mickaël Brun-Arnaud pousse le lectorat à s’identifier à ses personnages voire à se mettre dans les habits de l’autre.
C’est comme ça que nous sommes tantôt dans la peau de l’aidant tantôt dans la peau du patient. La maladie de l’oubli-tout fait des ravages comme Alzheimer, elle ballote sa victime sur le fil du temps sans aucune logique. Voilà des mots de l’auteur qui sont très parlant :
« — Cette maladie me fait chaque jour oublier ce qu’il est arrivé à ma chère Maude… Pourquoi est-elle partie ? Enfin, si elle est partie… Si seulement tu pouvais te souvenir, maudite caboche ! Maude ? Le libraire n’avait jamais entendu parler d’une Maude. Était-ce une autre taupe ? — Mon cher Ferdinand, je suis vraiment désolé… dit le renard en caressant la tête de son ami, qui ronronnait maintenant de plaisir au contact des pattes griffues. — Ne le soyez pas, Archibald, j’ai vécu une longue et belle vie et mangé tout un tas de bonnes choses.»
Ferdinand est touchant, car il a oublié sa Maud. Il ne sait plus où elle est. Quand il arrive paniqué à la librairie de son ami Archibald Renard, en demandant après Maud, Archibald est déconcerté. Il ne connaît aucune Maud. Ferdinand ne perd pas espoir pour autant. Il a laissé sa mémoire sur papier comme s’il avait pressenti qu’il en aurait besoin. Il a déposé son livre à la libraire de la famille Renard. Archibald cherche avec l’énergie du désespoir ce livre, mais rien. Puis, il se rappelle que quelqu’un l’a acheté plutôt dans la matinée. Malheureusement, cette fois-ci, il a oublié d’écrire le nom de l’acheteur. Ses ancêtres doivent se retourner dans la tombe.
Culpabilité et remords le rongent. Comment pourrait-il se racheter ? Il pourrait accompagner notre ami taupe dans son enquête sur le mystérieux acquéreur, nom d’une pomme ? Archibald est pourtant très casanier et obsessionnel. L’aventure est loin de lui donner des papillons dans le ventre, mais plutôt des vers.
Ferdinand La Taupe peut compter sur un ami plein de compassion et de compréhension. Nous avons tendance à oublier, mais le patient est la première victime de la maladie. L’entourage peut être agacé, mais lui, il est perdu. C’est son cerveau qui ressemble à une bouillabaisse. Pourtant Michael témoigne de l’empathie aussi envers nos impatiences et nos errances en tant qu’aidant. Nous sommes humains et donc loin d’être parfaits. L’entourage aussi a le droit d’être fatigué, de ne pas sourire, d’avoir un mot plus haut que l’autre, car lui aussi est malmené par la maladie. Le travail de l’aidant est aussi valorisé et valorisant tout en étant compliqué.
Sanoë est une artiste que je ne connaissais pas, pourtant, je vais suivre avec intérêt son compte Instagram. J’aime beaucoup son coup de pinceau et sa palette de couleur. Elle arrive à créer une ambiance chaleureuse et cocooning. C’est très agréable à regarder et à contempler. Les petites illustrations en tête de chapitre sont vraiment une bonne idée. Le titre du chapitre devient plus imagé et clair tout en gardant sa part de mystère.
Cette histoire appelle à la compassion et à la patience. Cette lecture est réconfortante comme un chocolat chaud au coin du feu. Mickaël Brun-Arnaud utilise son expérience personnelle pour sensibiliser son public à cette maladie Alzheimer qui emporte nos aînés ailleurs. Il maudit la maladie, montre l’insécurité qu’elle fait naître et en même temps compatit avec les aidants qui perdent patience. Cette maladie est un état de fait, nous devons vivre avec, comme pour l’oubli-tout, nous pouvons la maudire, et entourer d’amour nos aînés sans faire l’impasse sur nous même. Ce roman est un bel hommage à nos grands-parents et porteur d’un message bienveillant et beau.
Je suis enchantée de rencontrer le père de Shiori dans ce tome. Je me souviens qu’il avait croisé Torakichi à la fin du tome précédent et leur rencontre avait été glaciale. Il est compréhensible qu’il ait de la rancœur envers Torakichi, qui avait kidnappé sa fille pour l’épouser. Je me demande s’il souhaite rencontrer son petit-fils et si Torakichi est prêt à le laisser entrer dans leur vie.
J’ai enchaîné deux livres des éditions Charleston, dont celui-ci qui m’a offert une franche rigolade. Céline Holynski, comédienne de profession, nous offre un feel-good plein d’humour et de scènes visuelles dignes d’un one-man show.
J’ai adoré les personnages Shiro et Koma. Leur duo est tendre, touchant et plein de complicité. Torakichi, quant à lui, est à un tournant de sa vie, ce qui promet des décisions risquées. Shiro sans le savoir pourrait aider Torakichi dans sa prise de décision.
Ce tome de Torakichi et Shiro est rempli de rebondissements et de moments émotionnels. Chichi, l’apothicaire paresseux, est envoyé en mission par Torakichi et rencontre la fille de la maisonnée qui est amoureuse de Torakichi. Chichi se rapproche d’elle et se montre plus profond et sérieux. Pendant ce temps, Torakichi et Shiro continuent leur tournée de patients, mais Shiro a du mal à tisser des liens avec les autres enfants. Torakichi est inquiet. Le monde de son fils ne doit pas se résumer à son papa. Les enfants ne sont pas toujours des anges.
Mi Tagawa signe avec ce tome un flashback émouvant et attendrissant. C’est l’occasion de découvrir les évènements qui ont conduit sa femme à la mort. Shiori était une maman attentive, une femme amoureuse et une mère en peine. Elle aurait aimé que Torakichi soit plus proche de son fils. Elle faisait des efforts pour cela, mais la plupart se soldait par un échec. Elle n’a pourtant pas baissé les bras. Elle a continué à aller au temple et à prier pour que père & fils se rapprochent et trouvent un terrain d’entente. Torakichi n’est pas le seul à être hanté par cette tragédie. Torakichi se laisse rattraper par le passé, les souvenirs. Il évolue. Mi Tagawa nous permet de mieux le comprendre, de voir qu’il avance dans le processus de deuil. C’est l’occasion de faire une petite incursion dans ses émotions et d’être en phase avec le personnage.
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