Nos racines invisibles d’Isabelle LAGARRIGUE

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Mon avis

Romie est une archéologue. La trentaine passée, elle s’organise entre les fouilles en Amérique du Sud et autres pays tiers et ses moments calmes à Paris. Elle conduit sa thèse et avance sur ses projets. Pourtant, quelque chose la tracasse. Elle ne peut s’empêcher d’être tiraillée. Elle se sent mal à l’aise et peu sûre d’elle. Elle a le sentiment de ne pas être la fille de son père. Attention, ce n’est pas qu’elle n’aime pas son père, au contraire, mais elle pense au plus profond d’elle-même qu’on lui cache quelque chose. Depuis toute petite, certains détails l’ont conforté dans cette idée. Ses messes basses s’interrompent quand elle rentre dans une pièce ou encore c’est œillade à la dérobée. Qui n’a pas eu envie parfois d’avoir une deuxième famille ou d’avoir été adopté quand notre famille était loin de remplir notre idéal ? Romie n’est-elle pas en train de confondre rêve d’enfance et réalité ? N’est-ce pas une vue de l’esprit ?

 Romie est animée par le besoin de savoir. Elle n’ose poser la question franchement, elle ne veut blesser personne. Cependant, peut-être que cette absence de lien génétique pourrait expliquer cette absence de relation avec son géniteur, depuis la mort de sa mère. Et puis, si son père n’était pas son père, cela signifierait que sa grand-mère adorée, Donna, n’a pas lien de parenté avec elle. Cette idée l’attriste. Son ambivalence et son air perdu ont eu raison de moi. J’étais tour à tour touchée et aussi curieuse qu’elle. J’ai adoré Donna, elle est sage, mais elle compte profiter de la vie jusqu’au bout avec ses copines. Une vision de la femme positive, la vie d’une femme ne s’arrêtant pas après 50 ans. 

Elle a maintenant les ressources pour le vérifier. Elle est prête, elle a besoin de réponse. Après plusieurs recherches, elle se décide à envoyer son ADN aux États-Unis _ test illégal en France _ pour savoir quel est son lien de parentalité avec son père. Elle a demandé à son père de faire de même sous un faux prétexte. Ce type de test sort généralement des analyses détaillées de l’arbre généalogique et aussi les liens avec diverses personnes connues. Romie a-t-elle raison de douter de son père ? Ses recherches pourraient avoir des conséquences qu’elle est loin d’imaginer. S’en mordra-t-elle les doigts ? 

Sa quête est importante, elle nous tient en haleine. La réponse est loin d’être évidente et elle fait écho au passé. Isabelle Lagarrigue a su tisser une toile prenante et envoûtante. Pour un premier roman, je suis éblouie. La richesse du milieu professionnel de Romie, celle de son père ou encore de son entourage, a donné une dimension réaliste. J’aurais pu être un petit ange ou diablotin sur l’épaule de Romie. 

Elle sera accompagnée de la patronne du petit café, une entremetteuse à l’occasion et Gareth le regard éclairé et bienveillant. Sa quête était bien partie. 

En résumé

Un coup de cœur insoupçonné, de ce qui vous foudroie lentement sans préavis. Ses personnages et les lieux tantôt riches parisiens et tantôt pauvres à la chaleur harassante qui vous habite sans plus vous lâcher. J’adore ses lectures vivantes et passionnantes. Cette quête ne parlera pas à tout le monde, pourtant le besoin de connaître ses origines d’où viennent nos parents ou même l’histoire de la famille en passionnera plus d’un. 

Note

Citation

« — On pourrait s’enfuir en courant d’un restaurant sans payer et finir au poste.
— On ne peut plus courir !
— Pas sans risque de fuites, en tout cas !
Elles gloussent toutes les trois comme des adolescentes.
— Sinon, on braque une banque avec des déguisements ! lance Miette.
— L’objectif n’est pas de finir en taule.
— Ce serait une chouette expérience de passer la nuit en garde à vue à attendre que quelqu’un vienne nous chercher.
Donna pouffe de rire :
— Un de mes copains du lycée avait le même fantasme à seize ans. »

Extrait de
Nos racines invisibles
Isabelle Lagarrigue
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Synopsis

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