Lightfall T1 La dernière flamme de Tim PROBERT

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Mon avis :

La dernière flamme de Tim Probert est une bande dessinée que je voulais lire depuis longtemps. Je pense que je l’ai zieuté depuis plus d’un an sur les étagères de bibliothèque ou librairie. Je me disais : « oui, pourquoi pas ? Mais, je n’avais pas cédé ». Et puis, je passais à autre chose, mais cette bande dessinée tentatrice réapparaissait dans mon champ de vision de façon répétitive. C’est une persécution ou un ciblage publicitaire très réussi. Ma capacité de résistance était mise à rude épreuve. En décembre, je me suis dit : « bon, c’est l’occasion de me faire un cadeau à moi-même ». J’ai donc cédé à la tentation et donc je me la suis offerte. Cependant, manque de peau, ma PAL de manga débordait, il a fallu attendre février pour que je l’enlève de ma table de chevet. Ça change en fait, car cela fait un bail que je n’avais pas lu autant de manga. J’ai commencé à la lire. J’ai été emportée par les couleurs pastel et les paysages flamboyants. L’univers était super beau. Il y avait certains détails du paysage qui faisaient vraiment écho au film d’animation de Miyazaki. Il y a clairement le cerf d’Ashitaka « Yakuru » dans un paysage, un petit clin d’œil plus qu’appréciable pour une fan de cet univers ! 

Mais ce qui me ravit le plus, c’est vraiment cette histoire tendre, douce, et cet amour qui relie Béa à son grand-père, le cochon sorcier. Cet amour filial dépasse la génétique. Béa est une jeune fille qui a de l’énergie à revendre. Elle veut aider son grand-père. Elle fait du mieux qu’elle peut alors que lui commence à perdre la mémoire à être déboussolé. Elle n’est aidée par personne, et ceux sans se plaindre. Elle est forte. Elle part à la recherche des ingrédients du remède pour une de leur patiente chronique. Elle se balade sur les collines. Elle admire le paysage et récupère les ingrédients. Elle grimpe aux arbres. Elle tombe d’un arbre et sa route croise miraculeusement celle de Cad. Cad est le dernier Galdurien. Béa n’en avait jamais rencontré. Pourtant, il est porté par l’espoir que les siens n’ont pas entièrement disparu. Cad a toujours le sourire face à l’adversité. C’est une arme bien plus puissante que les lames. Cad et son éternel optimisme, il est souriant à la vie. Réveillé par son sommeil, il est tombé sur un papier écrit en Galdurien. Le problème, c’est qu’il ne sait pas le lire et il est sûr que seul le grand-père de Béa peut le décrypter. Seulement, Béa ne sait pas comment lui dire que son grand-père perd la mémoire. Il ne sera peut-être pas capable de déchiffrer ce papyrus, et sans doute du coup, Cad pourrait être déçu. Béa essaie de faire passer le mot. Elle est toujours angoissée, pessimiste et se plaint de tout. Pourtant Cad y croit encore. Cependant, de retour chez elle, son grand-père a disparu. Il est parti pour je ne sais quelle quête dangereuse concernant une flamme. Néanmoins dans ce même message, il précise qu’il n’est plus sûr de la route qui conduit à cette flamme. Cette flamme, c’est la première fois que Béa en entend parler. Trouvera-t-il la route ? Cette flamme semble de la plus haute importance, mais pourquoi ? D’où est-ce que ça sort ? Est-ce que ce ne serait pas sa mémoire qui commence à lui jouer des tours ? Béa a une crise d’angoisse. Comment le trouver ? Est-ce qu’il va bien ? Arriveront-ils à le trouver ? Elle est littéralement mangée par ses angoisses. 

Tim Probert a le don de montrer comment ses angoisses, ce questionnement l’empêche d’avancer. Elles prennent l’apparence d’un filet. Il se resserre autour d’elle, l’empêche de bouger, d’avancer et finalement de vivre les angoisses. La société glisse les angoisses sous le tapis. Elle diminue leur importance. C’est normal d’être angoissé, mais à un certain stade, elle devient tabou, car cela signifie qu’on n’est pas bien dans sa peau. Ne pas être bien dans sa peau, ne pas filer droit et faire du vague, voilà une attitude cool. Tim Probert s’attaque à ce tabou. Il rend l’angoisse visible. Il montre très bien le caractère incontrôlable des angoisses. Elle nous ronge de l’intérieur. Et en même temps, Tim Probert fait le tour de la question, il ne se contente pas que de l’aspect négatif des angoisses. Il montre aussi qu’être angoissé, cela signifie aussi anticiper. Le futur et l’inconnu sont la hantise des angoissés. Les angoissés ont tendance à mettre des pansements dans leur sac ou à prendre le passeport ainsi que la carte d’identité et une copie des documents, etc. Enfin, vous avez compris l’idée. 

En bref, avec cet album jeunesse, Tim Probert signe une aventure palpitante, un dépassement de soi, mais aussi une bataille contre soi-même. Ce volet est riche en rebondissements. Béa et Cad forment un duo d’amis improbable, mais très touchant. Ils affrontent ensemble les angoisses de Béa. Peut-être qu’en plus de retrouver son grand-père, ils pourront aussi expliquer la disparition du soleil et retrouver la famille de Cad.