Sawako T2 de Karuho SHIINA

Sawako T2

Mon avis

Franchement, cette série, je m’en souvenais comme une vraie douceur, un shojo avec un goût de revenez-y. Ma première lecture en scan avait été abandonnée parce que le site était truffé de virus. Ça m’a dégouté. Je suis tellement heureuse de pouvoir les lire grâce aux réseaux de bibliothèques de Paris.

Sawako, c’est vraiment ce type de manga qui est un mélange de douceur avec un sujet sensible acidulé et traité avec profondeur. Ce tome se consacre à la rumeur, à leur portée et à la phobie sociale. Des rumeurs qui vous collent à la peau. Parfois, une bêtise suffit à la lancer, sans forcément de mauvaises intentions. Les gens s’en emparent. Elle s’amplifie et devient virale. Elle vous suit toute une vie ou une scolarité (et c’est long, croyez-moi !). La mangaka aborde ce sujet avec sensibilité, elle explique comment une rumeur peut ruiner une scolarité et détruire la confiance de quelqu’un. Une simple broutille peut faire des ravages.

Pour Sawako, la rumeur s’est lancée, car une camarade de classe l’a appelé Sadako au lieu de Sawako. De petite fille réservée, elle s’est transformée en présence fantomatique. Une présence maudite qui parle aux esprits. Vous trouvez ça absurde ? Moi, aussi !

Sawako, sa bouille toute mignonne, se retrouve affubler d’une étiquette de fille bizarre qui porte-malheur. Ses camarades la fuient. Malgré cela, elle ne rêve que d’une chose « se faire des amis ». C’est un rêve simple, mais tellement touchant. Le surnom de Sadako ainsi que la rumeur vont la suivre jusqu’au collège. Sa relation aux autres est donc compliquée. Les préjugés ont la peau dure. Sawako est hésitante et maladroite dans son approche. Son attitude ne fait que renforcer la rumeur.

Au mépris des préjugés, Yano et Yoshida se sont rapprochées de Sawako.

La mangaka aborde les préjugés de manière frontale. Les idées fausses peuvent faire tellement de dégât. C’est aussi l’occasion pour elle de traiter de la communication. Sans communication, c’est le début des quiproquos et de l’incompréhension. Pourquoi est-ce si difficile de parler de ses sentiments ?

Les humains sont pourtant doués de sentiments et de mots, pourtant, communiquer ses émotions, son ressenti en amitié comme en amour, c’est difficile ! La pudeur nous freine. La déclaration d’amitié comme d’amour nous expose et nous met à nu. Être vulnérable fait peur, pourtant quand les sentiments sont partagés. Quelle joie ! Quel bonheur ! Sawako est candide et pudique, néanmoins, son courage m’épate.

Ce shojo est avant tout une histoire d’amitié qui se met en place. La romance pointe son nez, mais elle reste en arrière-plan pour le moment. La mangaka aborde les rumeurs, le harcèlement, mais surtout l’isolement social. Sawako est solaire, elle est bienveillante. Ce personnage m’a permis d’affronter ces thématiques importantes, lourdes en émotions avec le sourire et un peu de tristesse, car cela me fait penser à ma propre expérience.

En résumé

C’est une très bonne relecture. Je suis bien contente de m’être relancée dans cette saga. J’aime toujours cette douceur, cette fraîcheur du personnage de Sawako, le caractère tranché et naturel de Yoshida et la maturité de Yano ainsi que Kazehaya et sa bienveillance. La mangaka ne se contente pas d’un shojo classique, elle aborde les rumeurs qui collent à la peau, les jugements à l’emporte-pièce, la phobie sociale et la communication. Un shojo qui commence dans l’ordre par l’amitié et l’esprit de groupe, les quiproquos, la solidarité et les sourires. Ça fait du bien.