Mon avis

Et si je vous disais que ce dessin animé très Girly que l’on a tous vu passer et regarder avec plus ou moins de honte était sorti en série. Est-ce une fausse bonne idée ou une bonne idée selon vous ? Bon, eh bien, je vais vous étonner, je suis plutôt assez contente de la tournure de cette série. Je vous parlerai des deux saisons en même temps, car elles sont courtes de huit épisodes à chaque fois. J’ai trouvé les acteurs principaux très bien avec un bon jeu. J’ai beaucoup aimé cette série qui se met au goût du jour avec des profils de personnages très différents que ce soit vis-à-vis de leur inclinaison amoureuse et la représentation des corps. Le portrait des personnages est riche en profondeur, travaillé. Ils nous offrent finalement une vision de notre génération avec toute son hétérogénéité. 

Cette série reflète cette nouvelle génération qui se cherche : orientation sexuelle, inclusion, amour, grossophobie, etc.. 

Nos protagonistes sont Bloom, Stella, Terra, Musa et Aïsha. Comme dans le dessin animé, Aïsha a le pouvoir de l’eau, Bloom le pouvoir du feu, Stella le pouvoir du soleil, Terra le pouvoir de la nature par contre le pouvoir de Musa est différent. Musa est empathe, sensible aux ondes cérébrales, un pouvoir finalement plus commun, pourtant il lui rend la vie difficile. Évidemment, elles craquent toutes pour un spécialiste. L’un d’entre eux est le prince Sky. Ce dernier attire le regard de Bloom, même si comme dans le dessin animé, elle reste à distance et observe la relation de Stella et Sky avec intérêt. 

Dans le dessin animé, si mes souvenirs sont bons. Les Winx ont toutes des préoccupations de filles : comment s’habiller, quelle chaussure pour quelle tenue, s’intégrer, se faire une place dans l’école, ne pas attirer les foudres de la fille la plus populaire de l’école. 

Si le dessin animé nous présente des femmes toutes filiformes, avec des jupes courtes, une taille de guêpe et des jambes fines et longues, elles sont comme des mannequins, un idéal difficile à atteindre. Cet idéal est très sexualisé. Heureusement, la série se détache du dessin animé, elle nous présente des profils aux formes différentes. Bloom, quant à elle, cherche simplement à se fondre dans la masse. Elle est humaine, elle n’a appris l’existence du monde des fées qu’un an auparavant. Ses parents ne sont même pas au courant qu’elle a intégré l’école de magie d’Alfea. 

Sa situation attire les regards et les rumeurs. Seul Sky l’approche avec un intérêt pour sa personne et Aïsha souhaite vraiment lui tendre la main. Pourtant, la méfiance de Bloom leur met des bâtons dans les roues.

Bloom n’est pas la seule à se protéger de la curiosité des autres. Musa essaie de faire partie intégrante des murs. Malheureusement, ce n’est pas toujours facile pour elle. Cet aspect de son pouvoir est fort intéressant, elle se retrouve impliquée malgré elle dans les histoires de Bloom ainsi que celle de Terra. Difficile avec un tel pouvoir de ne pas s’impliquer dans l’histoire de ses colocataires.

Stella est une reine de beauté, elle fait la pluie et le beau temps à Alfea. Tout le monde la suit, la craint et lui obéit. Elle se sent donc en droit de persécuter et harceler. Ses relations avec les autres sont tristes, elle les méprise et les rabaisse. Elle les manipule. Ce personnage semble n’offrir que superficialité et agacement. Pourtant, elle permet de développer une thématique d’amour toxique. Sa famille exerce sur elle beaucoup de pression et une emprise présente à tout instant. Au début, elle se révèle être détestable, puis petit à petit, la façade se brise. Son portrait est contrasté. Elle est loin d’être toute blanche toute noire. Je ne peux dire que je l’adore.

Terra se cherche. Elle est cette fille un peu boulotte, passe partout, persécutée par les uns et les autres. Son apparence efface ses qualités. Pourquoi ne sommes-nous pas capables de voir au-delà du paraître ? En plus, son père est professeur, cela ne l’aide pas à se faire mieux accepter. Au contraire, c’est comme si elle avait tendu la perche pour se faire battre. Pourtant, elle est toujours prête à tendre la main aux autres. Elle a du cœur et de la répartie parfois. D’ailleurs, un garçon pourrait le faire battre un peu plus fort. Cependant, elle craque pour un garçon, Dane. Celui-ci ne lui offre aucun regard, elle ne sait pas comment lui avouer ses sentiments. Les garçons sont aveugles. C’est fou.

Terra n’a pas dit son dernier mot. L’hésitation de ce spécialiste aux yeux doux et son désintérêt offre un temps de réflexion à Terra. Est-elle réellement attirée par ce garçon ? Ne veut-elle pas simplement être attirée par lui, car c’est plus facile à assumer qu’être attiré par une fille ? Elle essuie déjà des réflexions sur son physique, alors des questions sur son orientation sexuelle en plus ce serait beaucoup à gérer. Je me suis fait la réflexion que c’était très chargée en thématique sensible sur un seul personnage. Cependant, l’actrice qui joue Terra arrive à ne pas tourner son personnage en mélodrame. 

Après mon souci sur la grossophobie au risque de me faire taper sur les doigts est souvent confondu avec le souci de professionnel de santé pour la santé de son patient. Effectivement, si je vois une personne grosse, j’ai dans ma tête tous les risques entraînés par une IMC (Indice de Masse Corporelle) supérieure à la normale. Un surpoids peut-être synonyme de diabète, d’hypertension artérielle, de perte de mobilité ou encore une fragilité osseuse… Cette liste est non exhaustive. Cela ne m’empêche pas d’avoir des messages body positive et d’apprécier le sourire et les courbes de Eliot Salt. 

Cette série a des thématiques très actuelles et inclusives notamment avec un personnage féminin qui se pose des questions sur son orientation sexuelle. 

Aïsha est une jeune fille pleine de surprises, elle est forte sportive, mais également assez isolée. Elle s’est construit une bulle où personne ne peut la blesser. Néanmoins, Aïsha est la première à tendre la main à Bloom sans arrière-pensée. Bloom pourrait lui apporter beaucoup. 

Mon seul regret est de ne pas avoir de Techna dans le groupe, car avec sa coupe à la garçonne et sa tête d’intello avec Timmy. Ce couple cassait l’uniformité. Elle aurait apporté un réel plus. 

Riven est peut-être le personnage qui m’a le moins plu. Il est le gars des plans foireux, bras droit de Sky, mais également l’électron libre machiavélique et manipulateur. L’ami au double visage, celui qui est difficile à cerner. Son duo avec Dane a quelque chose de malsain. Dane semble attiré par lui et Riven en profite pour jouer au marionnettiste. Décidément, comme pour le dessin animé, je ne sais pas si j’ai éprouvé un peu de pitié pour lui, ou simplement, le trouver détestable. 

Alféa est complètement différent. Rien à voir avec le dessin animé. C’est à l’image des contes des frères Grimm à côté de Disney. La barrière d’Alféa protège les fées de créatures sanguinaires qui peuplent la forêt. Bloom semble attirer ses créatures comme la lumière attire les insectes. Conjugué à cela, son esprit de conservation peu aiguisé et un pouvoir flamboyant et vous obtenez des scènes de combats intéressantes et mouvementées.

Aucun portrait n’est statique. Certains personnages sont tout d’abord détestables et tête à claques, puis au fur et à mesure ils arrivent à nous toucher. C’est le point fort de la série selon moi, ainsi qu’une thématique d’inclusion et de diversité très présente. Tout en étant sur une série ciblant un public de jeunes adolescents, les acteurs ainsi que leur jeu séduiront un public jeune adulte. Abigaïl F. Cowen (Bloom) et Hannah Van der Westhuysen (Stella) m’ont particulièrement bluffé. Le duo de Bloom et Sky (Danny Griffin) m’a touché parce que leurs sentiments sont sincères. Ce n’est pas du tout cucul la praline. Ils se cherchent. Ils ne sont pas sûrs. Ils tâtonnent, pourtant leur relation se construit sur une base forte : le respect.

Le doublage est bon, aucune voix ne m’a paru avoir des intonations de fausset ou un timbre désagréable au contraire. 

Je suis assez déçue que cette série originale Netflix soit arrêtée. J’aurais clairement aimé une suite, car pour moi elle apporte un vrai plus. Elle offre une vision de notre génération plus juste ou certes il y a des étiquettes, mais en même temps il y a une ouverture d’esprit et de beaux messages. Cette série jeune adulte donne un coup de neuf à la série animée. Elle est nuancée avec des personnages complexes attachants et touchants.

En résumé

Cette série se base sur un dessin animé populaire, avec des personnages principaux bien interprétés et un bon jeu d’acteurs. Elle aborde des thèmes actuels tels que l’orientation sexuelle, l’inclusion, l’amour et la grossophobie, offrant ainsi une représentation diversifiée de la génération actuelle. Les portraits des personnages sont riches et approfondis, offrant une vision réaliste et hétérogène de la jeunesse contemporaine. Les épisodes mettent en avant les préoccupations des protagonistes, leurs relations et leurs interactions à l’école de magie d’Alfea. La série se distingue du dessin animé en proposant des personnages aux formes variées, et elle aborde des sujets sensibles de manière intéressante et nuancée. Malgré ma déception de son annulation, cette série apporte une vision authentique et des messages positifs, offrant un renouveau à l’histoire originale.

Note

Synopsis

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