Mon avis

Maximilien a la trentaine. Il se réveille dans un hôpital avec la mémoire d’un nouveau-né. Il a tout à apprendre de nouveau. Il a eu un AVC à 30 ans, c’est rare, mais pas impossible. Il n’a pas de souvenir de sa vie d’avant. Est-il marié ? A-t-il des enfants ? Des parents ? Aime-t-il le chocolat ? Est-ce qu’il aime lire ? Quel travail fait-il dans la vie ? Bref, il y a une myriade d’incertitudes et un bruit de talon aiguille et une silhouette imprimée dans la rétine. Pourtant, impossible de savoir qui sait. Quand son entourage vient le voir à l’hôpital, l’incertitude et le doute grossissent… Cette femme est importante pour lui, mais ce n’est pas sa femme, alors qui ? Maximilien est dépassé, son entourage aussi. Magali Discours accompagne son personnage dans son épopée à la poursuite de sa mémoire faite d’odeur, de sons et d’une silhouette floue.

Si Magali Discours introduit la difficulté de l’entourage pour accompagner le malade et combler ses trous de mémoire, elle ne le développe que peu, car la romance est au centre du roman. Néanmoins, ce n’est pas un coup de cœur à cause de ce petit manque de profondeur. Cette relation aux autres est importante pour s’attacher aux personnages. Cette impression qu’à part son obsession, rien ne le touche m’a empêché de m’attacher à lui. J’aurais aimé également voir le désarroi de l’entourage ou même leur tristesse face à cette situation, leur réaction était lisse, peu d’émotion. Je ne sais pas, mais si ma mère se réveillait et ne se souvenait pas de moi, j’aurais du mal à ne pas pleurer ou m’émouvoir. Seuls ses talons aiguilles et cette silhouette vague comptent pour Maximilien et le lecteur. Une véritable obsession. 

La romance est quant à elle bien construite, elle joue avec nos nerfs. Maximilien et Diane se courent après sans le savoir. 

Le jour où Maximilien a eu son attaque, il devait voir Diane. Que va-t-elle penser de lui ? N’était-elle qu’une passade ? Sans nouvelles de son amoureux, elle s’inquiète. Elle retrace leur rencontre. Elle nous donne envie de croire à sa fin heureuse et à leur retrouvaille. Pour une fois, j’ai eu envie que le chat attrape la souris, que la mémoire de Maximilien revienne par miracle. 

Les questionnements de Diane m’ont chamboulée. J’avais bien envie de me transformer en petit ange et de lui dire : « ne t’inquiète pas, ton Maximilien il t’aime. Il ne se souvient pas de toi, mais il essaie vraiment avec l’énergie du désespoir. » Cette impossibilité de la réconforter est rageante et un brin frustrante. Elle a nourri mon addiction au bouquin. 

Ce bouquin est une ode à l’amour. Magali Discours nous apprend la patience. Le grand amour est encore plus grand quand on surmonte le temps et les obstacles, un beau message plein d’espoir. 

L’auteure met au pas son lectorat, elle l’entraîne à la patience et lui livre des bouts de Diane et Maximilien. Leur rencontre est belle et hasardeuse. S’ils se sont rencontrés sans se chercher une fois, qu’est-ce qui les empêche de reproduire ce miracle une deuxième fois ? La mémoire de Maximilien est capricieuse comme la vie. Elle agace Maximilien, elle hante Diane et elle m’a donné parfois des envies de meurtres. J’en déduis que cette lecture m’a habitée, malgré son petit défaut évoqué au début de la critique. 

Je suis décidée à lire d’autres livres de l’auteure. Si vous avez des recommandations, je suis tout ouïe. 

En résumé

C’est une excellente lecture, une histoire d’amour digne d’un film sur grand écran, un bel hommage à David Foenkinos. Magali Discours m’a d’ailleurs donné envie de découvrir cet auteur. Elle nous donne la preuve également que parfois la littérature rapproche les gens et qu’elle n’est pas qu’une passion solitaire. Cette romance est une ode à l’amour à laquelle il manque un peu d’émotion au début du roman. C’est surtout une réussite et un beau message.

Note

Citation

« Cette information l’attrista beaucoup et il passa en revue les animaux sauvages dont il se souvenait et qui, il l’espérait, peuplaient encore les savanes : le zèbre, l’antilope, le lion, le gnou, la girafe, l’hippopotame, l’éléphant… Ah ! et bien sûr le wombat qui venait juste d’entrer dans sa vie ! Et comme il lui sembla qu’il pouvait en réciter des centaines pendant des heures, il se sentit rassuré, lécha son index et tourna la page. Après la triste nouvelle de l’hécatombe écologique, il découvrit avec bonheur qu’il était Balance et que les prévisions étaient plutôt favorables. Amour : il y a toujours une deuxième chance, à vous de la saisir ! Santé : la présence de Pluton vous procure une capacité remarquable après l’effort ou la maladie. Travail : sous l’influence conjuguée d’Uranus et de Saturne, tous les nouveaux projets seront favorisés. Il prit cet horoscope comme une feuille de route. »

Synopsis

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Julien Aimé fait aussi dans la douceur et la patience avec Les chats ont neuf vies, moi j’en aurais deux de Julien AIME !

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Bonne lecture !