« C’est comme si je regardais à travers une vitre embuée.
Tout est flou.
Je veux tourner la tête, mais ma nuque raide me soutire un petit gémissement de douleur.
Pouah ! J’ai mal absolument partout !
Dans ma mâchoire, mon crâne, mes doigts, mes ongles, mes mains, mes bras, jusque dans mes pieds. Même le contact rêche du drap sur ma peau m’est désagréable et le seul fait de tenter de garder les yeux ouverts m’arrache des larmes.
Je referme mes paupières et serre les dents pour endurer la douleur sourde qui pulse au même rythme que les battements de mon cœur – à toute vitesse.
J’ai survécu.
La souffrance m’accueille dans cette nouvelle vie. Elle m’ouvre les bras et me serre contre elle, enfonçant traitreusement ses griffes dans ma chair : vivre est douloureux.
Bon retour parmi les vivants, Violette… »