Motus et coeurs cousus de Léa VOLÈNE

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Mon avis :

La plume imagée de Léa Volène est un vrai régal. Si je m’attendais à un tel coup de cœur, j’en suis la première surprise. Effectivement, quand l’on ouvre les premières pages avec une ambiance de cimetière et des personnages principaux attirés par eux, une fascination glauque vous ne trouvez pas ? Pourtant, c’est leurs petites habitudes dans ce même cimetière, qui nous donne envie de les aimer. 

Marcel est un vieil homme acariâtre qui pique le plus beau bouquet du cimetière pour le ramener chez lui. D’où lui vient cette habitude ? Qu’ont fait les morts pour mériter pareil traitement ? Est-ce égoïste de penser qu’il profitera plus des bouquets qu’un tas d’os dans une tombe ? Et puis, que fait cette gamine assise sur un banc dans son cimetière ? Elle dessine des tombes, drôle de hobbies ! 

Anouk est une adolescente douée en dessin, mais ses sujets sont parfois un peu morbides. Qu’est-ce qui l’attire ? A-t-elle perdu quelqu’un ? Et puis, cette foldingue qui l’espionne derrière la statue, ne serait-ce pas sa mère ? Pourquoi se cache-t-elle ? Marcel est déstabilisé par ces deux nouvelles voisines. Il ne peut s’empêcher de sortir ses jumelles pour espionner leurs allées et venues. Vous pensez que c’est une commère. Eh bien oui ! C’est totalement assumé. 

Son intérêt soudain pour ses voisines étonne Alicia, son auxiliaire de vie. Celle-ci est un puits sans fond de rumeur. Oh ! Elle connaît bien les nouvelles voisines de Marcel enfin surtout la plus âgée Marjorie. Elle était son idole au collège. Marjorie a eu un enfant jeune et ses parents l’ont virée de la maison. Maintenant qu’ils sont décédés, elle hérite de tout. Qu’a-t-elle fait pendant 15 ans ? Quel est le drame auquel fait référence Alicia ?

Il change de casquette pour devenir inspecteur. Ça tombe bien, car la gamine est amicale avec lui. Elle ne se laisse pas avoir par son air revêche. Tu te ramollis Marcel !  

Marjorie est avec Anouk mon petit pincement de cœur. Elle est belle dedans comme dehors. Elle donne tout à sa fille, elles ont traversé des passages à vide, des appartements pas plus grands que des mouchoirs de poche pourtant Anouk n’a jamais manqué d’amour. Marjorie a reçu son héritage comme un cadeau. La mort de ses parents ne la touche pas vraiment. Est-elle insensible ou est-ce une carapace ? 

Je ne sais pas vous ! Mais sa tendance à visiter les tombes la nuit me fait pencher vers la deuxième hypothèse. Elle a beau prendre toutes ses précautions pour ne pas être vue, un malabar tout en muscle a tout vu. Il lui fait signe. Cette fois, c’est sûr ! Elle va finir dans la colonne des faits divers du journal local. Mais dans quel guêpier s’est-elle fourrée ? Que fait le malabar avec une brioche à sa porte ? Est-ce une nouvelle tactique pour endormir sa vigilance et commettre un meurtre ? 

Chaque personnage a droit à un portrait en bonne et due forme. Ils sont attachants, drôles, inattendus et humains. Attirés par les uns et les autres, avec leurs secrets, ils vont apprendre à se réparer et à marcher sans béquilles. C’est beau, touchant et attendrissant. J’en ai eu le sourire aux lèvres et les larmes aux yeux. « Motus et cœurs cousus » fait partie de ses livres qui vous prennent et ne vous lâchent pas.

En résumé : 

Les personnages vous prennent à la gorge. Je suis passée par toute une palette d’émotions et j’ai versé des larmes à la fin. C’est une claque émotionnelle et un coup de cœur avec une petite dose de baume !

Note :

Citation :

« La vue fatiguée mais l’ouïe toujours en alerte, il entend le glissement sur le bitume d’une voiture électrique. Garder la fenêtre entrouverte lui permet d’être à l’affût du moindre bruit suspect. Il est un cinquantenaire en fauteuil roulant, il se doit de surveiller les allées et venues. C’est une question de sécurité, voilà tout.
Le téléphone toujours posé sur les genoux, la gendarmerie est programmée sur la touche 1, les pompiers sur la touche 2, le répondeur du journal local sur la touche 3. La voiture poursuit son avancée silencieuse. Marcel laisse échapper un grognement exaspéré. Il ne se passe vraiment rien de croustillant. »

Oui, Monsieur est routinier ! et c’est totalement assumé, c’est un plaisir de la vie.

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Synopsis :

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