À ciel ouvert d’Alice RICHÉ
Mon avis :
J’ai beaucoup apprécié ce roman jeunesse, parce qu’il a une thématique sociale, d’actualité et un drame humain. Difficile à expliquer aux enfants. Aya est une jeune syrienne arrivée, il y a peu en Grèce par bateau. Ce sont des réfugiés. Son père et son grand frère sont déjà arrivés en France. Ils ont tracé la route. Aya sa mère et son petit frère n’ont qu’une mission emprunter le même chemin. Le voyage ne sera pas long. Ils arriveront vite. Ils retrouveront une maison spacieuse avec l’eau courante. Ils pourront fêter Noël ensemble et être de nouveau une famille unie sans la menace des bombes et de la guerre.
Enfin ça c’est ce que sa mère lui a dit, parce que depuis qu’ils sont arrivés en Grèce, ils sont parquet sans délai d’attente. Les jours, les semaines et les mois s’enchaînent. Noël approche à grands pas, et ils sont toujours sous une tente. Chaque jour se ressemble. Aya perd espoir. Aya ne s’est pas liée d’amitié avec les autres enfants du coin. Pourtant, sa petite voisine aux cheveux roux disparaît tous les jours. Où va-t-elle ? Aya était curieuse. Elle a bien essayé d’attirer son attention. Mais c’était peine perdue. Et puis, de toute façon, elle ne va pas rester, à quoi bon se faire des amis.
À travers Aya, c’est l’histoire de tous ces migrants qui arrivent en Europe qui se raconte. Celle des camps pour migrants, avec seulement une tente, quelques vêtements, de l’eau et pas de chauffage ! Ils ont une mission censée remplir la journée « aller chercher de la nourriture ». Cette histoire est celle que vivent des milliers de gens chaque jour à nos portes avant de pouvoir espérer peut-être reconstruire leur vie. Les migrants ne cherchent pas tous à vivre le rêve européen. Certains fuient la guerre, les bombes, un régime qui leur veut du mal, la menace d’être emprisonné ou tué ou encore torturé.
Alice Riché décide de mettre une thématique difficile complexe à la portée de tous. C’est un pari réussi. Aya, ainsi que son frère sont touchants. Ils sont déboussolés. Ils ne comprennent pas ce qui leur arrive. Ils gardent espoir, ils se révoltent. Le temps défile. Dans leur vie d’avant, ils n’étaient pas miséreux. Ils apprennent la misère. La lassitude les gagne.
Ce cauchemar finira-t-il un jour ? C’est une autre histoire qu’il se raconte. Comment occuper ses journées ? Quand va-t-elle aller à l’école ? Va-t-elle réussir à se faire des amis ?
À travers Aya et ses interrogations, le lectorat est sensibilisé, impliqué. Il s’identifie assez facilement à cette jeune fille pleine d’enthousiasme, et cette fille colère. Elle aura besoin de son optimiste pour aller de l’avant et peut-être rejoindre sa famille en France, qui sait ? En tout cas, elle a de l’énergie à revendre une volonté de fer et est l’âme d’une combattante.
L’auteur ne tombe pas dans la facilité, son histoire n’est pas pliée en deux temps, trois mouvements. Elle a de nombreux obstacles, on s’en doute, ce ne sont pas les pires, car c’est un livre pour enfants. Certains pourraient lui reprocher l’idée que les Européens gardent la face ainsi que son récit n’est pas un peu plus entravé par les mouvements nationalistes, les discours anti-migrants et la menace d’un retour au pays.
L’auteur réussit à le rendre attractif malgré les difficultés qu’elle relève. Elle laisse place à l’espoir ou à la bienveillance à l’entraide et l’altruisme. Ses comportements humains, les moments de joie et les enfants qui jouent entre eux, quelle que soit leur religion, leur nationalité et les difficultés qu’ils ont rencontrées pour arriver en Grèce, et malgré la misère du camp. Leur ténacité et les organismes humanitaires laissent présager un peu d’espoir pour la suite. Mais cette situation restera-t-elle temporaire ?
En résumé :
C’est une très belle découverte poignante et avec des messages forts, pas facile de rester optimiste quand on parle de camp de migrant. Elle arrive à sensibiliser ses lecteurs, mais aussi à garder l’attention de son public et elle essaie de passer des messages de bienveillance. Ses personnages sont riches et l’on s’identifie facilement à eux.
Note :
Citation :
-Janvier !
Cela fait déjà plus de quatre mois qu’ils habitent dans le camp ! Qu’ils attendent dans ce camp ! En fait, on les prend pour des débiles. Avec des fausses promesses, quand ils sont arrivés, des sourires parfois, des petites tapes sur l’épaule, un ballon ou un tee-shirt, pour les endormir, pour faire semblant qu’on s’occupe d’eux. Et au final, on les fait attendre dans un vaste camping sale et dangereux. Même des nourrissons, des personnes handicapées, des femmes enceintes vivent là. Et pourquoi ? Pourquoi cela met-il autant de temps d’en sortir, de continuer la route, d’aller s’installer dans un vrai lieu ? Tout le monde sait que la Syrie est en guerre, non ? Alors qu’est-ce qu’ils attendent pour les aider, pour leur donner ce fichu statut de réfugiés, pour que ça avance?
Synopsis :

D’autres avis :
- zéro
Temps de lecture :
Bonne lecture !
[…] À ciel ouvert d’Alice RICHÉ : Une très belle découverte poignante et avec des messages forts, pas facile de rester optimiste quand on parle de camp de migrant. Elle arrive à sensibiliser ses lecteurs mais aussi à garder l’attention de son public et essayer de passer des messages de bienveillance. Ses personnages sont riches et l’on s’identifie facilement à eux. […]
Belle découverte que ce titre, grâce à ta chronique, sur un sujet encore trop peu évoqué.
Oui une belle découverte et comme je disais à Light and smell, il y a un autre titre qui traite de ce sujet qui m’intrigue.
Je ne connaissais pas mais c’est important de sensibiliser les lecteurs à ce thème encore bien trop d’actualité.
Oui 🙌 c’est la première fois que je lis un livre jeunesse qui traite de ce sujet mais j’en ai repéré un autre qui s’appelle ani(m)al chez Slalom je ne me rappelle pas du nom de l’auteure mais j’en parle dans mon rendez-vous wish-list et blogosphère