Je suis d’avis que ce manga est intéressant car il brise les stéréotypes de genre en montrant un homme hétérosexuel qui se maquille et prend soin de son apparence. Cependant, j’ai trouvé que le traitement de cette thématique était maladroit, car l’histoire est trop idéalisée. Elle ne montre pas assez les difficultés et les obstacles que peuvent rencontrer les personnes qui s’écartent des normes de genre.
Voyons, cela plus en détails ?
Mon petit ami Genderless T1 de Tamekou
Mon avis :
Megeru est un homme qui soigne son apparence, qui se maquille. Son image va à l’encontre du stéréotype de genre. Sous ce prétexte, les personnes le croient homosexuel. C’est connu, un homme qui aime faire comme les femmes voire efféminé est forcément homosexuel ! Une idée reçue qui avait fait l’objet d’un épisode de Bones « le massacre de la Saint-Valentin », un personnage organisateur de mariage est témoin dans une affaire de meurtre.
S’il n’est pas dans le collimateur de Booth, car il le suppose homosexuel et que la victime est une femme. Brennan lui démontre que cela ne veut rien dire. Un épisode très intéressant, car Temperance Brennan y ajoute une explication anthropologique.
Megeru est un top modèle qui fait rêver des femmes avec son style vestimentaire cool et ses manucures d’enfer. Elles ne savent pas en revanche, c’est qu’il est en couple avec une femme. Celle-ci est son strict opposé. Pour ceux qui le connaissent, ils ne peuvent s’empêcher de lui demander : qui porte la culotte dans son couple ? Est-ce que ta copine est l’homme du couple ? Quand ils sont ensemble dans la rue, la plupart des gens pensent à un couple lesbien. Loin de se défaire de sa bonne humeur et sa joie de vivre, ils essuient ses remarques avec philosophie et joie.
Vous aussi vous avez l’impression qu’on vous roule dans la farine ou que c’est trop beau pour être vrai ? Je suis sceptique en tout cas. Je me dis que ce shojo a tous les ingrédients pour me plaire : un fond critique, l’idée de briser les tabous et stéréotypes.
Pourtant, cette absence de coup d’éclat me dérange, c’est comme si les aprioris des autres ne les touchaient pas. D’autant que les sentiments positifs comme l’extase devant des vêtements ou même l’amour entre Megeru et Wako sont exacerbés, mais la lassitude, l’énervement ne l’est pas. Ces deux poids deux mesures explique selon moi pourquoi est-ce que j’ai du mal à m’identifier à eux. D’autant que Wako a des doutes sur l’amour de Megeru. Elle est loin d’accorder autant d’importance que lui à son apparence. Mais que peut-il bien lui trouver ? Ses incertitudes sont balayées par leur histoire, mais pourquoi est-elle la seule à en avoir ?
La romance semble du coup maladroite et peu crédible. C’est dommage pour un manga qui essaie de transmettre l’idée qu’un homme peut aimer se pomponner sans être forcément gai. D’ailleurs, quand j’ai écrit cette phrase, j’ai le portrait de Jason dans « Aime-moi, je te fuis de Morgane Moncomble ».
L’autre ombre au tableau est l’impression. J’ai feuilleté ce manga. Je l’ai dévoré à Gibert Joseph et l’impression était vraiment médiocre. Est-ce un défaut présent sur tous ou seulement celui-ci ? Je pencherai sur la deuxième option, car ce n’était pas homogène dans le manga. Cet ouvrage avait des paquets d’encre et des traits grossis comme un stylo bavouilleux. C’est dommage, car j’aime vraiment le style et la couverture a un petit côté sucrerie et douceur.
En résumé :
J’ai bien aimé même si je ne suis pas totalement convaincue, mais le sentiment positif est exacerbé. Tout est beau et rose, rien n’entache leur bonheur. Cela sonne faux. Megeru s’assume, Wako doute de son amour pour elle, car elle se fiche de son apparence. La mangaka réussit à nous démontrer que c’est possible d’être un homme apprêté et hétérosexuel, que ces deux caractéristiques ne sont pas forcément en opposition.
Note :
Synopsis :
D’autres avis :
- 14 Les blablas de Tachan
- 15 Kiriiti blog
- 16 Ma lecturothèque, c’est d’ailleurs en le voyant sur son blog que j’ai eu envie de me lancer.
Temps de lecture :
Mon avis résumé en image :
Oui pour avoir discuté avec quelqu’un de la maison. Je me rends compte que ma lecture Make up with mud a sans doute influencée mon avis. Il est tellement plus fort mais je pense que mon petit ami genderless est plus une introduction. J’ai pu vérifier la qualité d’impression et ouf c’est pas le cas de tous les tomes.
C’est dommage que ce manga soit trop idéalisé parce qu’il aurait était super pour apprendre à certaines personnes ce qu’est le genderless ! 🏳️⚧️🏳️🌈