
Fragment de livre en guise de mise en bouche :
« — Comme vous le savez, les cheveux poussent d’environ un centimètre en trente jours et l’échantillon de Penny a été analysé sur les quatre-vingt-dix derniers jours. J’ai noté tous les effets possibles de chaque médicament et j’ai aussi cherché là où elle aurait pu les acheter. Certains auraient pu être obtenus avec une ordonnance, même s’ils sont aussi disponibles n’importe où, et sur internet, bien sûr. On ne peut donc pas connaître précisément leur provenance. Mais, si on examine l’ordre de près, ça soulève quelques questions sur son état d’esprit. »
Mon avis :
Contrairement au précédent tome de la saga policière avec Tom et Becky, je me suis un peu ennuyée dans ce tome. Mes soupçons sont devenus très rapidement des certitudes. J’avais à peu près tout le scénario en tête dès le premier tiers. J’avais même prévu la plupart des rebondissements.
Attention, c’est un tome à lire après « La disparue de Noël », car certains éléments sont difficilement compréhensibles sans notamment connaître la vie privée de Tom.
La(e) lectrice (eur) rentre toujours aussi facilement dans l’intrigue. La plume est fluide et agréable, les chapitres sont bien découpés et ils défilent.
Le récit commence avec le point de vue de jeunes femmes emprisonnées dans un endroit sombre. Elles sont nourries et logées, mais leur vie quotidienne est réglée comme une horloge. Elles ont pour devoir de boire et manger tout ce qu’on leur apporte. Elles peuvent sortir à certaines heures. Pourquoi subissent-elles ce traitement ? Pourquoi ne prennent-elles pas leurs jambes à leur cou ?
En parallèle, Tom et Becky mènent l’enquête sur une mort suspecte qui ressemble à un suicide, mais avec des éléments incohérents. Qui se suicide en hiver au bord d’une rivière sans chaussures et avec les pieds propres ? Pourtant la victime n’a pas l’air de s’être débattue ? Était-ce un suicide assisté ? Dans ce cas, pourquoi emporter les chaussures ?
L’auteure dédie des chapitres à un troisième personnage. Elle s’appelle, elle est en croisière en Birmanie. Elle fuit une situation cauchemardesque avec son compagnon Ian et s’offre des vacances. Elle lui fait clairement comprendre qu’à son retour, il devra être parti. Cependant, même à des milliers de kilomètres, il arrive à lui pourrir la vie. Il ne la lâchera pas comme ça. Va-t-elle réussir à s’en débarrasser ? Ian est un personnage révoltant.
Tom et Becky travaillent toujours en tandem, mais depuis que Becky est enceinte, il n’y a plus le même rapport de confiance. Elle est enceinte, pas malade, mais bon au huitième mois de grossesse, elle est surveillée comme un œuf sur le feu. Pourtant, les rapports d’amitié entre Tom et Becky sont plus plats entre eux.
Les idées y sont, mais on sent un manque de profondeur, au niveau des personnages… Que l’on devine l’intrigue ne m’a pas gêné, mais je n’ai pu me raccrocher à aucun des personnages sur le plan émotionnel. Je pense que c’est ce qui m’a manqué le plus.
Mais qu’est-ce que cette fin ?
La fin est en deux temps. Le dénouement de l’enquête qui pour le coup est cousu de fil blanc. La deuxième partie se concentre sur la vie après la résolution de l’enquête, et là, je ne suis pas sûre de comprendre où veut en venir l’auteure. J’ai l’impression que ce retournement n’est pas très logique. Je me suis dit « repenses-y à tête reposée », mais même comme ça, elle sonne faux.
En résumé : c’est une lecture agréable, mais loin d’être inoubliable, on sent la volonté de l’auteur de parler d’une sorte d’esclavage moderne et de manipulation, mais il m’a manqué l’émotion et l’empathie. Elle était peut-être un peu trop légère.
Si vous avez aimé ces thèmes et que vous voulez lire d’autres livres de ce genre, je ne peux que vous conseiller « Toutes blessent, la dernière tue de Karine Giebel », mais attention c’est bien moins soft, âme sensible s’abstenir.
D’autres avis sur la toile : Les lectures de joelle, Partage de lectures, Jess Swann et Les chroniques d’estia