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Les cœurs de ferraille T2 L’inspiration de BeKa et Munuera

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Mon avis :

J’ai appris peu de temps avant de commencer ce nouveau tome qu’il était indépendant du premier. J’étais désappointée, j’avais peur d’être déçue. Le premier m’avait charmé avec son Cyrano de Bergerac revisité, j’avais bien envie de continuer à suivre les protagonistes. J’ai donc repoussé la lecture de ce tome le plus possible. Surprise et étonnée, je l’ai tout de même apprécié différemment que pour le premier, mais j’ai adoré. Ce tome 2 reste dans le même univers où les robots tiennent la place des nouveaux esclaves domestiques. 

Ces robots me rendent toujours aussi nostalgique pour « Le château dans le ciel » de Hayao Miyazaki. J’ai cette même impression d’humanité dans leur comportement et leur sensibilité. BeKa et Munuera ont réussi à les rendre plus humains que les humains eux-mêmes. Ils sont en quête de liberté, et certains humains les soutiennent dans cette quête de droit. 

Effectivement, je suis restée un peu déçue de ne pas revoir les personnages du tome précédent même de loin, néanmoins l’intrigue et le rythme prenant m’ont permis de me plonger dans l’histoire. 

Graphiquement, BeKa a su garder la même qualité de dessin du premier tome. Si vous aviez aimé le premier tome, les dessins devraient continuer de vous ravir. Je ne peux parler d’amélioration ni d’évolution dans les tracés ou mise en scène. Les deux tomes se valent.

Maintenant, parlons de l’histoire. Eva est une jeune enfant quand ses parents sont tués sous ses yeux. Les auteurs de ce crime ne sont autres que les autorités. Son père est un dissident du régime en place. Le père était surveillé et ses activités pouvaient nuire aux puissants et à la dictature mise en place.

Eva a vu son doux quotidien se transformer du jour au lendemain. Elle était cachée, elle a tout vu, fui le massacre et continué de fuir. Elle était servie, logée, aimée et nourrie. Et du jour au lendemain, elle a dû se suffire à elle-même. Elle est seule sans parent. Son chien Jesper est son compagnon de route et sa seule famille. 

Depuis, elle vivote dans les maisons inoccupées. Elle squatte et quand les propriétaires reviennent, elle fait ses bagages. En petite vagabonde, son histoire est toute tracée et sa routine est bien huilée. Est-ce que cela va durer ? Non, évidemment sinon l’histoire serait finie. Effectivement, après avoir revendu ses menus larcins, elle trouve une autre maison, mais celle-ci contrairement aux autres n’est pas aussi vide qu’elle le pensait. En parallèle, un réseau de résistance de robots se met en place. Comment ses deux histoires vont-elles se rejoindre ?

Comme je vous le disais, je n’étais pas surprise du tour de l’intrigue, heureusement j’avais été prévenu. Je ne m’attendais ni à la même poésie littéraire que le premier ni à retrouver les protagonistes du tome précédent. J’ai donc pu apprécier ce tome, même si en comparaison avec le premier, il me paraît un peu fade. L’idée de mettre de la littérature dans une histoire de science-fiction et de la faire évoluer m’avait charmé. J’espère qu’on le retrouvera dans la suite de leur aventure. 

Cette bande dessinée est très prenante et aborde finalement la construction du régime totalitaire. Elle offre un regard critique sur cette situation. Les plus jeunes seront séduits par cette quête de liberté tandis que les adultes pourront pousser plus loin leur réflexion. 

L’autre question de cette bande dessinée est : les robots sont-ils destinés à remplacer les esclaves ? Ne mérite-t-il pas d’avoir des droits ? Sommes-nous prêts à leur accorder des droits ? Ressentir des sentiments ou des émotions est-elle la condition pour obtenir des droits ainsi qu’une considération ? Reproduirons-nous les mêmes erreurs que par le passé ? Cette thématique est plutôt intéressante. Elle invite son lecteur à réfléchir. Elle est abordée dans d’autres livres de science-fiction ou même série, notamment « Humans » de Sam Vincent et Jonathan Brackley. Pourtant, le point de vue reste intéressant. 

Cependant, je m’interroge sur l’univers, à part les robots il est plutôt très rural. Le reste est très agricole et ancien. Peut-être que les auteurs ont plutôt voulu rappeler la ségrégation raciale américaine. Dans ce tome, le parallèle saute aux yeux. Les robots seraient les noirs américains. Munuera nous offre quand même un paysage peu évolué en termes de technologie si l’on ne compte pas les robots. C’est en revoyant les planches sur les robots qui travaillent la terre que je m’interroge. Il y a bien plusieurs degrés de lectures. 

En résumé 

Je redoutais sa lecture. Je l’ai repoussée, car je savais que ce tome serait bien différent du précédent, avec une protagoniste nouvelle. En fin de compte, l’univers a continué de me régaler. Eva m’a intriguée. Cette bande dessinée invite à la réflexion. Est-elle une image de notre avenir ou nous invite-t-elle à ne pas oublier nos erreurs passées ?

Voilà, n’hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé.

Note : 4.5 sur 5.

D’autres avis :

19 Livheryn. Pour l’instant, il n’y a pas d’avis négatifs.

Tome précédent :

Les coeurs de ferraille T1 Debry, Cyrano et Moi

Les paravers de Millina

Passionnée de livre... Fantasy, Policier et Romance :)

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1 commentaire

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