Les sœurs carmines T2 Belle de gris d’Ariel HOLZL

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Mon avis

Je vous avais dit qu’avec Adélaïde Poulard avait été vraiment une révélation parce qu’elle mettait l’intonation, de la voix et du peps dans sa lecture. Le tome sur Merryvère Carmine, le complot des corbeaux était génial. Elle a encore fait fureur dans ce tome centré sur Tristabelle. 

La voix d’Adélaïde Poulard mise à part, la narration et l’univers d’Ariel Holzl m’ont conquise. Effectivement, l’auteur a une plume pleine d’humour, cocasse. Il manie l’ironie à foison avec délice et délectation. Ce mélange détonnant a fait mouche. Un coup de cœur audio mérité et surtout de qualité. 

Le tome 2 n’a pas changé de narratrice. Youpi ! Hourra ! J’ai aimé me replonger dans l’univers d’Ariel Holzl, piquant, critique et parfois absurde avec sa voix. Son univers ou même les objectifs de ses héroïnes parfois à contre-courant, surprennent et font sourire. L’auteur joue avec les codes de la fantasy, j’ai parfois eu l’impression que la différence entre une Tourmente et un Terne était une métaphore pour la couleur de peau ou la religion. Ces noms de famille sont comme une forme d’appartenance qui crée des barrières entre les individus. Qu’est-ce qui fait que l’on est un vampire ? Quelles sont les caractéristiques d’un zombie ? Ces différentes espèces fantaisistes deviennent des familles à part entière de noble. Il ne faudrait surtout pas qu’ils se mélangent ou que leur sang se dilue.  

Le décor est lui aussi très prenant et vaut le détour. Effectivement, Grisaille s’associe facilement à un paysage gris délavé, avec des personnages sur leur trente et un des robes imposantes, des codes et des carnets de bals. Les bâtiments comme les maisons, mais aussi les manoirs ressemblaient dans mon imaginaire à une architecture gothique avec des gargouilles et des façades sculptées et dentelées aussi fascinantes que belles et légèrement morbides. Dans le premier tome, il est souvent teinté de nuit et oui, les monte-en-l’air ont des horaires tardifs, c’est plaisant de voir un peu plus le jour au début de ce tome. 

Tristabelle est sûre d’elle, le strict opposé de Merryvère. Elle est plantureuse là où il le faut, quand Merry est maigrichonne. Merry n’ose pas et Tristabelle s’impose. Tristabelle est At-ga-chiante (Attachant, agaçante et chiante), un mélange explosif et cocasse. Elle a du culot pour deux et pour son plan machiavélique, elle va en avoir besoin. Son égo est sans limites. Malgré ses nombreux travers et son caractère de pimbêche, elle a fini par me conquérir malgré moi. Elle est juste truculente et adorable quand il s’agit de Dolorine.

Je la soutiens à fond dans son projet. Être dans les petits souliers de la Reine est un avenir honorable pour une Carmine. Son projet est digne d’encouragement, surtout s’il lui permet d’accéder à un meilleur avenir que sa mère. Elle reste par bien des égards une tête à claques ambulante, mais sa soif de pouvoir et ses attentes sont sans limites. Elle pourrait aller loin et j’avais envie qu’elle réussisse, même si pour cela, elle devait tuer quelques rivales. Roh là là ! Tristabelle a déteint sur moi. Voilà que je deviens sanguinaire. Si elle peut paraître froide et calculatrice, Ariel Holzl arrive à faire tomber le masque et donne à ses lecteurs de quoi s’attendrir ou juste comprendre son envie et ses motivations. Je me suis même surprise à avoir envie de la défendre, même si je ne pense pas qu’elle ait besoin de moi. 

Avec Tristabelle et son caractère de cochon, ce n’était pas gagné d’avance, je vous étonne. Eh oui ! Désolée, les pimbêches et moi ; ça fait 2 ! Ariel Holzl nous donne tous les éléments pour comprendre comment elle s’est créé son personnage pour survivre et si je ne cautionne pas son caractère, je peux comprendre son évolution. Elle n’a qu’une hantise : devenir comme sa mère. Elle est prête à tout pour l’éviter et s’élever socialement. Ses machinations et plans machiavéliques sont simplement guidés par la peur et l’ambition. Tristabelle est en tout point différente de Merryvère. Elle veut briller, elle s’implose confiante. Elle a un égo surdimensionné et elle prend une place folle. Son ambition est puissante et sans limites, mais elle en joue, car c’est les lois de son monde : « écraser ou être écrasé ». Elle a bien l’attention d’écrasée. 

Merryvère et elle ne peuvent se piffer, par contre leur amour pour Dolorine se rejoint. Ne vous avisez pas de lui faire du mal, car ces deux-là pourraient allier leur force. Tristabelle est définitivement ma préférée, même si je l’avoue, Dolorine et son monsieur Nyx ne sont pas loin derrière. Tristabelle séduit parce qu’elle est atypique, d’une ambition délirante et d’un machiavélisme assumé.

Ariel Holzl la dépeint d’une manière attachante, car elle a souffert du statut de sa mère et de l’absence de son père. Elle a également ces petits moments de faiblesse et son masque se fissure. Elle est rusée et maligne. L’ennui ne fait ni parti de sa vie ni de celle de son entourage. Je serais atteinte de fatigue chronique si j’avais quelqu’un comme elle dans mon entourage ou exténuée à essayer de la suivre. Elle est pimentée et relevée. Va-t-elle réussir à prendre sa place dans la cour ? Va-t-elle enflammer le palais ? Où est-ce qu’elle sera enfermée comme tueuse de masse ?

Ce qui est sûr c’est qu’un policier zélé et persuadé de sa culpabilité est prêt à tout pour rendre justice. Seul avantage, c’est qu’il est mignon. Tristabelle déteint sur moi. Tristabelle est contente d’être soupçonnée. Oui, à Grisaille, être soupçonné de meurtre est un passage obligé pour la popularité. Son inspecteur collé monté ne partage pas son avis et compte bien suivre cette jeune demoiselle à la trace. Tristabelle arrivera-t-elle à l’enflammer ? 

En résumé

Je vous étonne si je vous dis que c’est un coup de cœur. J’ai vraiment adoré ce tome sur Tristabelle Carmine. Dans le premier tome des sœurs Carmines, si elle m’avait légèrement agacée, j’avais aussi plus d’une fois souri à son attitude loufoque et déjantée. J’ai été ravie de renouer avec elle et d’avoir entre entraperçu Merryvère. Tristabelle et ses ambitions sont croustillantes à découvrir. Elle vous emmène dans une quête de pouvoir haletante et caustique. Les créatures de la nuit et mythologiques n’ont qu’à bien se tenir, Tristabelle est une vraie tornade.

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Note

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Lu dans le cadre du Shiny Summer Challenge :

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