Cher(e) loulou,

Mon avis

 Mélissa Da Costa devient de plus en plus une référence pour moi. J’avoue que son essai dans le genre thriller est plutôt un bon début. Elle pousse la perversion à son paroxysme. Les Manan sont un couple étrange avec leur lot de travers, tous plus noirs les uns que les autres. 

Evie est une jeune femme de 25 ans. Elle a coupé les ponts avec sa famille. Son seul lien s’en est allé. Son compagnon a mis fin à leur relation. Cette rupture est cruelle. Evie a mis sa vie entre parenthèses. Elle a enchaîné les petits boulots, elle s’est procuré un petit studio à Marseille. Quand Jean, son ex, revient de la mer 3 mois par an, elle lui dédie son temps. Celui-ci a envie d’un renouveau, celui-ci s’appelle Brésil. Ce futur, Evie a compris qu’elle n’en faisait pas partie. C’est cruel. Elle lui a tout donné. Il a rompu comme on arrache un pansement. Elle va rebondir de la même manière. 

Evie veut partir de la station-service, et elle espère un travail plus rémunérateur et différent sur une croisière. Les gains et les salaires sont bien meilleurs. Les premiers bateaux la refoulent, mais Evie est plus que déterminée. Elle tente aussi les bateaux des gens riches. Les refus sont nombreux jusqu’à sa rencontre avec Pierre Manan. Celui-ci fait un entretien d’embauche aussi éclair que Flash Gordon. Pourtant Evie a le job, un salaire 4K, nourri et logé. Elle ne sera pas dans un bateau croisière, mais l’assistante de Clara Manan, connue sous le nom d’artiste de Calypso Montant. 

Pierre est beau et charismatique. Sa relation avec sa femme est étrange. Elle intrigue d’emblée Evie. Surtout que sa chambre est à proximité de la leur, elle s’introduit dans leur intimité sans vraiment l’avoir voulu. À partir de là, elle se sent comme un voyeur. Evie sent un lien avec Pierre, soumis au désir de sa femme comme elle a son planning. 

Clara Manan est une peintre néogothique. Ses dessins sont de l’ordre de ceux de Xavier dans Mercredi. Glauque, sanglant et des sous-entendus sexuels avec un jeu de domination ainsi qu’une interrogation de la place de la femme. Le fond pourrait être intéressant, s’il n’était pas aussi morbide et torturé. Pourtant, Evie et le lecteur avec elle se laissent gagner par la fascination. Elle est entre le rejet et l’admiration pour le charisme ainsi que l’esprit frappadingue de Clara Manan. 

Cette cohabitation à la même allure et elle ne peut que se terminer assez mal. Qui restera la tête haute de cet affrontement ? C’est à toi de le découvrir. Si parfois l’abomination est difficile, étonnante et parfois trop poussée et malgré ce petit reproche je l’ai dévorée. 

En résumé

C’est quand même assez spécial, très addictif, mais aussi très dark et torturé. Clara Manan a quelque chose de frissonnant et fascinant. Evie vivait pour voir Jean, 3 mois par an, l’inconvénient de sortir avec un marin. Celui-ci la largue sans aucun remords. 

Note

Note : 4 sur 5.

Citation

«  C’est plus réaliste que ce que j’imaginais.

– C’est vrai ? »

J’acquiesce, tente de déchiffrer le titre en bas de la toile. Hommage à Baudelaire.

« Je suis tellement épuisée, si vous saviez… Pourtant, je ne parviens pas à arrêter… Il y a toujours un détail que j’aimerais retoucher. »

Un mouvement derrière nous. Pierre.

« Ta toile est parfaite, dit-il. Laisse-la reposer maintenant.

– Je ne peux pas.

– Je suis sérieux, chérie. Il est temps que tu prennes un vrai repas et que tu dormes plus de cinq heures d’affilée. »

Clara cesse de se mordiller le pouce, penche la tête de côté pour mieux scruter son tableau.

« Cette toile va finir par te rendre folle. Il est temps de t’en séparer, d’admettre qu’elle est terminée. »

Extrait de 
La Doublure
Melissa Da Costa
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Synopsis

Couverture du livre 'La Doublure' de Mélissa Da Costa, avec une illustration de deux visages féminins côte à côte et un résumé du récit sur fond sombre.

Vice Versa

Visuel promotionnel avec un fond coloré présentant le livre 'La Doublure' de Mélissa Da Costa, entouré d'éléments graphiques tels qu'une feuille d'automne, une tête de mort, et un nuage de texte 'Vice Versa'.

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Résumé en image

Temps de lecture

3–5 minutes

Bonne lecture !

Lu dans le cadre du Pumpkin Autumn Challenge 2025 dans le menu Automne frissonnant sous catégorie validée : Ceux qui ignorent qu’ils n’existent pas.

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