Mon avis :

Après avoir analysé les responsabilités de chacun, l’autrice se penche sur la victime. Ne serait-elle pas, elle aussi, responsable de ce qu’elle vit ? Qu’a-t-elle fait pour lutter ? Shoko aurait-elle dû changer la manière dont on la regardait ? Pourquoi « infliger » sa présence aux autres ?
Ce raisonnement est absurde — et c’est précisément ce que la mangaka veut montrer. Elle joue l’avocate du diable, et c’est perturbant. Comment pourrait-on être responsable d’être né sourd, muet ou aveugle ? Est-ce un tort de vouloir vivre normalement ? Devons-nous porter la responsabilité des réactions des autres ? Et les professeurs, quel rôle ont-ils joué ?
L’être humain sait s’adapter… et pourtant.

Ce tome est profondément introspectif. Il pousse à se questionner : avons-nous été suiveurs ? Opposants ? Aveugles ? Les adultes ont-ils aidé, soutenu, compris ?

Shoko a tenté de se suicider, sauvée in extremis par Shoya — un acte au prix très lourd.

Ce tome révèle un autre visage de Shoko. Elle encaisse, elle craque. En parallèle, ses interactions avec Naoko sont brutales. Naoko porte le mauvais rôle depuis le début : suiveuse assumée, elle ne s’excuse pas. Pour elle, s’excuser serait vide de sens. Elle en veut à Shoko… et encore plus à son handicap. Selon elle, Shoko attirait l’attention, perturbait la classe parce qu’il fallait s’adapter à elle. Antipathique, oui, mais désormais honnête avec elle-même. Peut-être apportera-t-elle un peu de sa franchise à Shoko.

La vérité a éclaté et continue de faire des dégâts dans le groupe. Les tensions explosent. Pourtant, ce choc pourrait bien finir par les réunir.

En résumé : un tome qui secoue, qui bouscule, qui interroge — et qui montre la fragilité mais aussi les fondations possibles d’une amitié.

Note : 5 sur 5.

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