
Mon avis :
Je me rends compte que ce manga a différents degrés de lecture. Je le lisais à la légère comme un shojo normal. Cependant, je pense que j’ai grandi, mûri et certaines choses attirent plus mon regard. Ce tome s’ouvre sur une tentative de viol orchestrée par des filles du lycée contre Hibino. Non, mais quoi ? Comment est-ce possible d’en arriver là ? C’est plus de la jalousie, c’est de la haine pure et simple. C’est extrêmement violent. Je ne le souhaiterais même pas à ma pire ennemie. Kanan Minami n’est selon moi pas assez critique vis-à-vis de ce comportement. Les remords exprimés par les filles en question sont véridiques, mais ils ne sont pas assez profonds. On ne s’y attarde pas assez et elles ne sont pas punies pour leurs actes. Aucun événement pour marquer le coup!
Cependant, cela permet à Hibino de faire le parallèle avec Kyota et son comportement avec Hibino à ses débuts, car Kyota est vraiment le garçon par excellence qui ne considère pas les filles et ne respecte pas leur non. Il faut que celle-ci se mette à pleurer pour qu’il arrête. Kyota est l’incarnation du bad boy qui prend et s’impose sans poser de questions. Dans les mangas et même dans les romances, le fait que le mec soit méchant avec la fille renforce son charisme et le rend encore plus attirant. C’est quand même un drôle de message que l’on fait passer. Soyez méchants, et les filles seront à vos pieds ! Quoi, pardon ? Non, je ne suis pas d’accord, et donc quand Kyota se prend un vlan dans les dents, je jubile. Eh oui, car c’est à cause de lui et de son comportement odieux qu’Hibino s’est retrouvée dans cette situation! Hibino arrête d’être l’intelligente, un peu faiblarde et devient active. Elle gagne en profondeur et la romance aussi.
Un parallèle intéressant, à ma première lecture de ce manga, à 16 ans, je n’ai pas été choquée par le comportement de Kyota. J’ai aimé le fait qu’Hibino ait le courage de le remettre à sa place, ça, c’est clair et net. Cependant, maintenant, je la soutiens d’autant plus, je l’encourage à aller au fight pour que le lectorat comprenne que ces situations ne sont ni normales ni tolérables.
À travers Hibino, l’auteure montre que c’est compliqué de dire « non », que parfois le « non » n’est pas compris par notre entourage. Ils ne comprennent pas toujours que tu dises non. D’ailleurs, une confrontation d’Hibino avec sa sœur est assez parlante. Hibino est une jeune fille en fleur. Elle veut rester vierge jusqu’au mariage non pas par conviction religieuse, mais par principe. Quand elle en parle avec sa jeune sœur, celle-ci lui dit « si tu ne fais pas l’amour avec lui, il va partir ». Hibino juge cela absurde puis elle se pose des questions. Elle n’est pas prête à céder pour autant, mais elle se juge. Pourtant si elle n’est pas prête, l’on ne peut pas lui en vouloir de ne pas sauter le pas. Il n’est pas question pour elle de se forcer. Elle mérite mon respect pour ça.