L’autre moitié du monde de Laurine ROUX

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Mon avis :

Non, mais quelle claque ! Je ne m’y attendais absolument pas. Ce livre m’a été recommandé lors du café littéraire de la Médiathèque des Halles. Si vous avez suivi le premier avait été un tel fiasco qu’avec ma chance (cf. La tannerie de Célia Lévi), je pensais que celui-ci se serait pareil. Cette lecture m’a donc prise totalement au dépourvu. La plume de Laurine Roux est pleine de poésie. Les mots coulent de source, le rythme s’emballe et vous happe avec fracas.

Ils sont pleins de mélancolie. J’en suis resté bouche bée. Le ton de l’histoire est percutant, brut et dans le même temps, elle vous transporte en Espagne avant l’arrivée de Franco. Le livre est composé de seulement trois chapitres, c’est peu me direz-vous ! D’habitude, cela m’aurait gêné, mais là pas du tout. Je les ai avalés, gobés et ils m’ont conquise. J’en ai perdu les mots. J’ai fini l’histoire lessivée, des larmes sur les joues et le sourire aux lèvres.  

Laurine Roux glisse quelques phrases en espagnol, ici et là. Elles ont un accent plein de poésie. C’est totalement dépaysant. Ça fait tellement du bien. Cependant, la seule petite ombre au tableau sera le manque de notation pour ses phrases, car elles ne sont pas traduites. Je n’ai pas été gênée, mais c’est bien grâce à mes restes en espagnol et mon italien. J’ai juste adoré. Je suis heureuse d’avoir suivi les recommandations de la bibliothécaire. C’était absolument fantastique, j’ai rarement été aussi dithyrambique dans un avis. En tout cas, ça a été une super découverte. 

Toya est cette gamine que l’on suit. Son amour pour la nature, son art de la chasse et son amour pour sa mère, nous avons l’impression que rien ne la touche. Pourtant, les événements de la vie et son amour pour sa mère ainsi que l’attention qu’elle porte aux autres la rendent poignante et touchante. Elle ainsi que tous ces paysans, ces pauvres ères victimes de ces aristocrates qui n’ont jamais travaillé et ne font pas preuve de reconnaissance, vous touchent en plein cœur. Chaque personnage est beau dans ce village, chaque paysan est habité par la vie et ils ont envie de se battre pour leur droit. Leur lutte vous donne envie de vous battre à leurs côtés. J’avais envie de faire la grève à leur côté, de serrer les cols amidonnés. L’injustice dont ils sont victimes m’a retourné, écœuré. Je voulais les protéger. Les événements vont les pousser à chercher vengeance, à se soulever. Ils n’ont pas le goût du sang et pourtant. 

Cependant, une ombre guette, elle est plus forte que tout. La menace plane. Qu’est-ce que j’ai envie de les protéger ! C’est une histoire cachée qui se déroule sous nos yeux sans fard et sans trucage. Elle est magique, dramatique, mélancolique et belle. 

En résumé : 

C’est une claque monumentale, un coup de cœur qui va crescendo. La lecture vous habite, les personnages aussi. L’horreur et l’injustice planent. L’oppression est présente et pesante. Toya donne vie à une belle épopée tragique dramatique, mais tellement belle.

Note :

Citations :

De sombres bêtes gîtent dans les coins, araignées ou serpents. Surtout, il y a de l’ampleur, avec la mer et ses possibles. Le delta tout entier niche dans la tignasse de Toya. Jamais une femme ne lui a fait pareil effet. Il s’en veut, c’est son élève tout de même! Horacio se détache délicatement de l’adolescente, la tient par les épaules. Doucement, il lui demande, ¿ Niña, qué paso? Elle essuie ses larmes, lève ses yeux en direction de l’instituteur. Et d’une traite raconte tout. Pas d’effet, pas d’emphase. Les faits suffisent. José les rejoint. Il écoute, bouche bée. À plusieurs reprises, les deux hommes répriment un haut-le-cœur.

Synopsis :

Mes avis sur d’autres livres de l’auteure :

Non, pas encore, mais je me suis notée le sanctuaire de l’auteure.

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