Technoféminisme
Mon avis :
Je pense que si vous me suivez depuis quelque temps, vous le savez, je lis assez peu d’essais. Généralement, je suis assez hermétique à ce genre d’exercice. Quand je lis un essai, j’ai toujours l’impression d’avoir quelqu’un qui veut me faire un cours et m’apprendre des choses. Le style d’écriture prend dans ma tête un ton professoral. Cela alourdit le texte. Cependant, Mathilde Saliou écrit des paragraphes courts. Elle interroge. Elle souligne les éléments qui la choquent. Elle creuse. Elle fouille. Ses propos sont piquants. C’est didactique comme un article de journal. Pourtant, elle nous laisse élaborer notre propre avis, elle n’impose jamais le sien.
Mathilde Saliou construit son essai avec des thématiques importantes. Elles sont déclinées en sous-catégories courtes et bien découpées. J’ai bien accroché à sa narration. L’absence de personnages et de dialogue ne m’a pas manqué.
Effectivement, je ne l’ai pas avalé en une semaine. Je l’ai laissé traîner, mais pourquoi ? Parce que j’avais surtout envie de m’imprégner de la thématique. J’avais surtout envie d’enregistrer les informations, de comprendre, de les faire miennes et de me les approprier. Résultat, ça a mis du temps. Parfois, je me forçais à arrêter, la soif d’information est addictive, néanmoins, se poser est nécessaire pour retenir les informations.
Dans le cadre des essais, j’aime prendre mon temps pour assimiler les informations, même quand c’est un service presse. Tout d’abord, c’est plus plaisant de lire, de comprendre et de s’interroger. C’est mieux que tout simplement lire sans réflexion, écrire la chronique et faire un retour sur le service presse, et puis, basta. Heureusement, je ne fonctionne pas comme ça, n’est-ce pas ?
Mathilde Saliou sait où elle va. Elle s’intéresse à un point. Elle creuse et regroupe des éléments. Elle fait des liens. Son cheminement de pensée est clair, la suivre est simple. Mathilde Saliou explore le téchnoféminisme à travers un prisme chronologique. Elle commence par l’invention des ordinateurs. Le saviez-vous ? Les dactylos seraient devenus les calculatrices. Les femmes rentraient par la suite des lignes de codes, etc. Je ne vais quand même pas tout vous dévoiler.
Les calculatrices ont longtemps fonctionné et fait fonctionner les machines. Et puis, à partir du moment où c’est devenu quelque chose de révolutionnaire, l’homme y a mis les mains. L’homme au masculin. Et puis, de dactylo, le métier est devenu ingénieur ou informaticien. C’est devenu un travail mieux rémunéré et plus gratifiant.
C’est avec l’histoire et le passé que Mathilde Saliou cherche à mieux comprendre pourquoi les femmes sont moins incluses dans la toile et comprendre le mécanisme du cyberharcèlement ? Mathilde Saliou remet les points sur les i, elle montre que la toile est moins sûre pour une femme que pour un homme. Elle le démontre. Son propos ne cherche pas à victimiser les femmes ou les autres minorités, mais plutôt à ce qu’homme comme femme l’on s’interroge ou se sente concerné. e. Cela me donne envie de rendre la toile plus sûre.
Finalement, ses arguments font mouche, et surtout elle nous éclaire aussi sur les mouvements masculinistes favorisés par la toile. Elle s’attaque aussi à l’élection de Trump. C’est très intéressant, ça fait tilt.
En résumé :
C’est un très bon essai signé par Mathilde Saliou proposé par les éditions Grasset. Je suis bien contente de m’être lancée dans cet écrit. Néanmoins, je pense qu’en version audio, elle devrait être assez percutante et enrichissante, même si peut-être que l’on ne bénéficiera pas ces pauses de réflexion. Mathilde Saliou remonte le fil du temps et nous donne accès aux coulisses de l’invention des ordinateurs, mais aussi des élections américaines. Vous êtes curieux, n’hésitez pas à vous lancer !
Note :
Citations :
Si je commence par vous agiter sous le nez le fond du panier des mondes connectés, c’est pour en souligner quelques particularités qui sous-tendent toute la réflexion de cet ouvrage. La vie en ligne, comme le montrent les attentats et les émeutes numériques tout juste évoqués, n’a rien de virtuel. Le numérique et la vie hors ligne sont intrinsèquement mêlés, si profondément intriqués, même, trente ans après la création du Web, qu’il est urgent de cesser de les traiter séparément dans nos discours et nos conceptions sociales et politiques.
« En France aussi, il existe une mouvance masculiniste connectée – une partie ressemble à celle qui s’est piquée de politique, aux États-Unis et ailleurs. Elle est composée d’hommes, souvent jeunes, avec un penchant pour l’extrême droite, fréquentant des plateformes dédiées aux gamers. Parmi elles, Discord, Twitch ou jeuxvideo.com, abrégé en JVC. Créé en 1997, ce dernier site est plus vieux que Google. Il propose quantités de forums où discuter de toutes sortes de choses, mais principalement de jeux vidéo. « Blabla 18-25 ans » est le plus connu d’entre eux : c’est aussi celui d’où sont parties certaines des campagnes de cyberharcèlement les plus médiatisées des dernières années. D’Alain Soral à Éric Zemmour, en passant par Henry de Lesquen, les chantres de l’extrême droite un peu plus traditionnelle ont largement droit de cité sur les terres de JVC. »
Synopsis :

Mes avis sur d’autres livres de l’auteure :
C’est le premier livre de l’auteure.
Autres avis :
Aucun autres avis sur la blogosphère.
Résumé en image :

[…] Téchnoféminisme de Mathilde Saliou […]
Je l’avais vu passer rapidement et je n’étais pas sûre d’avoir bien compris de quoi ça parlait ^^ ça semble très intéressant, je le garde en tête.
Contente que mon avis serve de piqûre de rappel. Trop bien 👍🏼.
Il a l’air passionnant et, important pour moi, accessible !
Oui très accessible franchement il donnait envie de s’y replonger ! C’est pas évident pour un essai.
Je crois qu’il est à la bibliothèque, je vais aller le regarder de plus près, merci à toi de me le faire découvrir Camille ! 😀
Roh c’est cool s’ils l’ont. Tu me diras. Je suis curieuse de lire ton avis. De rien avec plaisir !
Oui il faut que je vérifie, et oui je te dirais ;-P Bises à toi chère Camille 😀