Cher(e) loulou,

Mon avis

C’est le premier livre de l’auteur pour moi et une histoire de vengeance, j’ai hâte de lire la suite. Anne-Sophie, une amie rencontrée sur les réseaux, m’a beaucoup vanté ses mérites. Elle a su attiser ma curiosité. C’est peut-être légèrement tortueux, mais j’aime la prise de position de l’auteur. Il place son lecteur à la place des victimes. On compatit et comprend leur quête de vengeance. Anne-Sophie, j’aurais dû t’écouter plus tôt, mais j’avais peur que cet auteur fasse dans le gore et l’excès. Alors, je me dois d’être honnête, le gore, il y en a, à écouter, c’est peut-être encore plus trash. Ça sonne comme un témoignage. Après ça n’est pas inutile, l’idée est plutôt d’ouvrir les mirettes sur la violence faite aux femmes, trop souvent oubliées par la justice. 

Comme le dit si bien le titre, c’est l’histoire de ses survivantes. Le narrateur conduit son lecteur à leur rencontre. Cheryl est anorexique, le but est simple. Elle souhaite passée inaperçue. La dernière fois, elle a fini dans les mains d’un détraqué qui l’a gardée en cage et menottée. Elle a réussi à s’échapper. Un bout de sa main y est resté. Les gendarmes ont vite oublié son histoire. Le stress post-traumatique la suit partout. 

Tanya vit une vie de couple parfaite. Son mari est au petit soin. Elle a même un bébé. Sa vie est cloisonnée. Certains week-ends, elle part chasser, mais hors de question de mettre son mari dans la confidence. C’est son jardin secret et sa contradiction. Effectivement, pendant la semaine elle soigne des animaux, mais lors de ces week-ends, elle les abat. Pourquoi ? Ses tirs à l’arbalète l’ont sauvé d’un massacre, mais sa famille y est restée. Ce fait divers a délié des langues, mais comme pour Cheryl, le crime est resté impuni. 

Farrah vit dans le noir derrière ses lunettes de soleil, il ne faudrait pas choquer. C’est une très belle femme, mais son histoire est accrochée à elle. Son corps est marqué et ne peut guérir. Ses bourreaux l’ont rendu aveugle d’un œil et lui ont aussi tailladé le visage. Ses lunettes de soleil version star de cinéma lui rendent la vie plus facile. Ses bourreaux étaient connus des services de police, des dealeurs à la petite semaine, mais justement, ils ont été incarcérés pour la cocaïne et pas pour les sévices. Encore une qui n’aura pas eu la juste qu’elle mérite. 

Cheryl est la première à aller voir une thérapeute, Kate. Elle est compatissante et crée un groupe de parole comme les alcooliques anonymes, mais pour les survivantes. Kate aimerait les réparer et sa solution semble drastique. Que peut-elle bien cacher ? Est-elle elle aussi une victime pour être aussi impliquée ? Pourquoi une solution aussi extrême ? Comment éviter d’attirer l’attention de la police ou même débusquer leur bourreau ? Ils sont intelligents ces monstres, certains changent de nom, de visage… La chasse risque de se compliquer. 

Cédric Sire raconte d’abord des femmes et des crimes envers elles, comme des histoires indépendantes. Puis la toile progresse, elle se tisse et les files se font plus denses, le suspense aussi. Quel pourrait être le final ? En tuant son bourreau, ces femmes ne sont-elles pas aussi des meurtrières ? Y prendront-elles goût ? Peut-on être juge, jury et bourreau ? Quand la justice ne fait rien, que faire ? Comment continuer à vivre avec son bourreau toujours libre ? Est-ce possible ? Qu’auraient-elles dû faire ? Aucune réponse n’est appropriée. Les juger est donc impossible. Dire, c’est mal, ce serait trop réducteur et tellement facile. 

La voix d’Ariane Brousse est douce, fragile, mais aussi déterminée accompagnant l’état émotionnel des jeunes femmes. Elle marque l’état d’âme des personnages comme le changement de point de vue avec une tonalité plus douce ou plus acide. C’est une bonne narration, peut-être qu’elle aurait été plus pimpante et vivante avec un narrateur masculin, pour encore plus immersion. 

En bref

C’est une très bonne lecture, un thriller actuel, social ou les femmes prennent leur revanche sur les agresseurs, mais aussi contre un système injuste et insuffisant. Quelques coupures auraient renforcé l’immersion et la tension… L’auteur est masculin, mais sa conscience des féminicides et des violences conjugales lui fait honneur.

Note

Note : 4 sur 5.

Synopsis

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Résumé en image

Temps de lecture

3–5 minutes

Bonne lecture !

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