Mon avis :
Corayne est la fille d’un pirate légendaire et le comble c’est qu’elle doit garder les pieds sur terre. Meliz, sa mère, lui interdit son seul rêve : monter sur un bateau et participer à ses expéditions. Elle pense que ses compétences de négociation sont plus utiles au port que sur le bateau. Corayne rêvait de se rapprocher de sa mère et de comprendre son rêve de liberté, mais rien n’y fait ! Elle en a marre d’attendre le feu vert de sa mère, elle n’est plus une gamine. Si l’aventure ne veut pas venir à elle, elle la cherchera. Quel bel état d’esprit !
Peut-être aurait-elle dû faire attention à son souhait ? Sauver le monde, rien que ça ! Pour une première aventure, elle n’a pas intérêt à se louper. Et puis, d’abord, qui est cet immortel qui soutient mordicus qu’elle est le sang qui refermera le fuseau ? Domacridhan, est-il tout simplement fou ou dit-il la vérité ? Corayne se laisse convaincre facilement, un peu trop à mon goût. Elle rêve d’aventure et de prendre son envol. OK! Mais le décalage est grand entre la liberté et sauver le monde, vous ne trouvez pas ?
Heureusement, son caractère et sa gentillesse rattrapent largement ce petit loupé. D’ailleurs, c’est ce qui a sauvé ma lecture, le potentiel caché derrière chacun d’eux. Andry est un écuyer malingre qui a su faire preuve de courage. Il a vu le fuseau s’ouvrir, il a alerté la reine Erida. Elle semble l’ignorer. Son monde va disparaître. L’instinct d’Andry le pousse à cacher la lame fuseau capable de refermer le fuseau et sauver le monde comme de le détruire.
Sorasa Sarn est un assassin sanguinaire capable d’être un véritable obstacle pour un guerrier immortel avec une ouïe affutée et détectant un battement de cœur à plusieurs mètres. Sorasa Sarn a un petit côté Ellana de Pierre Bottero, néanmoins la confrontation avec Domacridhan fait perdre de la crédibilité au personnage. Heureusement, sa guilde ainsi que sa formation restent un mystère. Ce sera peut-être l’occasion d’en savoir plus. L’auteure aura-t-elle des réponses à la hauteur ? Je ne suis pas sûre de lire la suite pour en être certaine.
Si j’ai une grosse critique sur ce livre, c’est que l’on débarque en pleine action. En général, j’aime les entrées en matière mouvementée, mais un peu moins quand les explications se font attendre ! Ce manquement a entaché mon rythme de lecture. J’avais l’impression de ramer pour comprendre l’implication de chacun et leur motivation. Certaines questions sont restées sans réponse provoquant plus de l’agacement qu’une envie irrépressible d’en savoir toujours plus.
Victoria Aveyard choisit judicieusement de construire un roman choral. Chaque personnage est invité à prendre la parole tour à tour. De quoi donner le tournis et avoir des doutes sur qui est qui ? Victoria Aveyard a choisi des prénoms originaux. C’est un détail que j’apprécie, parfois leur nombre m’a égarée et confuse. L’idée d’un glossaire avec les prénoms et les statuts associés ne serait pas de refus. Bref, ces raisons expliquent une lecture laborieuse et qui a traîné sur la longueur. La plume de l’auteure a néanmoins su me replonger parfois dans son univers.
Pourtant, les idées sont présentes, l’univers fait envie, l’idée de mêler des mercenaires, la mer et des monstres, et une apocalypse, c’est clairement un mélange qui avait toutes les chances de me plaire.
En résumé :
Ce sera une bonne lecture malgré tout car si je ne suis qu’à moitié séduite par le rythme, car si l’idée de rentrer directement dans l’action est un avantage, mais certaines imprécisions le rattrape. La lecture se fait laborieuse, mais la plume addictive et fluide de l’auteure nous rattrape de temps en temps. L’univers comme les personnages ont de bons éléments, je suis curieuse de connaître leur évolution, notamment celle de Corayne, Andry et Sorasa.
Note :
Citations :
« L’’Aîné la dévisageait, ses yeux s’attardant sur les tatouages qui montaient le long de sa gorge. Sorasa le laissa regarder. Il ne connaissait pas comme elle chacune de ces images, son sens et son poids au sein de la guilde.
« Tu as essayé de me tuer trois fois aujourd’hui », marmonna-t-il, éberlué.
La sicaire but à nouveau. « Je dirais que ça compte comme une seule tentative.
— Alors tu es passée bien près de réussir en trois occasions.
— En trois occasions », ricana-t-elle, se moquant du ton qu’il adoptait. Comme si on était à la cour d’un roi et pas dans un rade merdique. « Et maintenant, l’Aîné ? Comment vas-tu t’y prendre ? »
« Le Fils des tempêtes parmi eux, un léviathan au milieu des bateaux de pêche.
« Pas étonnant que la capitaine an-Amarat commande le meilleur chasseur de la mer Longue, fit Sorasa. Elle a de l’or du Cor pour le maintenir à flot. »
La peur s’empara à nouveau de Corayne. « Vous connaissez ma mère ?
— Je connais sa réputation. Elle est assez terrifiante. »
Synopsis :
[…] Terres brisées de Victoria Aveyard […]