Citation :
« — Et pourquoi ne l’as-tu pas dit, alors ?
— Tu m’aurais crue complètement idiote.
— Mais non.
— Non ?
— Non, je t’aurais crue à moitié idiote, c’est tout. Je
trouvais déjà que tu étais complètement folle d’avoir laissé ton sac ouvert, de
toute façon. »Qui aurait eu besoin d’apéritif avec ce genre de taquinerie
délicieuse, accompagnée de vibrations sensuelles et d’échanges de regards à
vous damner ?« Pourquoi ne l’as-tu pas dit, alors ?
— Parce que je suis très bien élevé. Et je craignais que tu
ne me frappes avec ton sac à main. »J’ai réprimé un rire éruptif.
« Je n’en aurais pas eu la force. Alors, nous jetons un
coup d’œil au menu, oui ou non ? »
Mon avis :
J’ai commencé ce livre histoire de faire le tri dans ma pile à lire. Je l’ai sorti, car il a une très mauvaise note sur Livraddict et que du coup, je me suis dit que potentiellement ce serait un abandon, soit un livre qui s’enlève assez rapidement de ma PAL. Je m’étais dit : « si je n’accroche pas dès les cent premières pages, je passe à autre chose ; vite fait, bien fait ». En bref, cela pourrait être une bonne méthode, à condition de ne pas accrocher. Et roulement de tambour, j’ai accroché plus plus. Ce livre est une comédie romantique so british, kitch et fondée sur des quiproquos. Il réunit quelques clichés ajoutant un brin d’humour, mais sans lourdeur. L’auteure se permet également de se moquer des clichés des comédies romantiques tout en les utilisant. Un petit esprit d’autodérision !
Harriet est une jeune Anglaise qui a bon cœur. Elle a reçu une propriété en héritage et quand ses deux amis se retrouvent dans la panade, elle ne peut rester les bras croisés. Elle les héberge. Sally est une jeune maman. Elle est la meilleure amie d’Harriet, pour elle, pas question de la laisser à la rue avec Tom, son poupon tout mimi, quand il veut bien faire ses nuits. Jacko son meilleur ami, toujours prêt pour une bonne bière au pub, a eu un malencontreux accident. Sa jambe est dans le plâtre et sa mère le couve à l’en étouffer. Harriet se doit de le secourir et de lui offrir un peu d’air. Quelle âme charitable ! Cependant, elle n’avait pas prévu l’ambiance électrique entre ces deux colocataires. Comme les problèmes ne viennent jamais seuls, voilà qu’elle craque sur le mec de sa pire ennemie. Celui-ci la drague où elle rêve ? Est-il homme à jouer double jeu ? Est-elle prête à sortir avec lui tout en sachant cela ? Laissez-la y réfléchir ? Ce sourire craquant, mmmh, oui elle est prête… C’est le début d’une série de quiproquos, de non-dits qui vous remontent les coins de la bouche et vous font pouffer parfois.
Si j’ai aimé John et Harriet, les personnages secondaires, Jacko, Sally et Tom ont également su faire battre mon cœur. Cette bande d’amis loyale, présente et toujours avec le mot pour rire m’ont plu et fait du bien. J’ai passé de bons moments en leur compagnie.
La plume est loin d’être exceptionnelle, elle est efficace, cocasse et installe une ambiance de feu de cheminée. Vous savez le feu qui crépite, la douce chaleur et le plaid sur les jambes ! Des petits défauts, deux ou trois fois, je me demandais où on en était et avec qui puis quelques phrases plus loin, tout s’éclaircissait. Un défaut de relecture ou de traduction, qui sait ? Après, c’est assez anecdotique et cela n’a pas dérangé ma lecture.
J’avais lu quelques avis avant de me lancer, et je comprends la déception de certain(e)s ! Le titre « Que la meilleure gagne » promet un combat à mort au sens métaphorique. Le résumé, loin de le démentir, crée une attente faussée, car effectivement, le combat n’a pas lieu. La(e) lectrice (eur) est plutôt plongée dans une rivalité passive. Si vous recherchez un crêpage de chignon, passez votre tour, vous resterez sur votre faim.
