Merci grazie Thank you de Julien Sandrel
Mon avis
Voici un autre livre audio avec deux voix. Dès le début, j’ai eu un mouvement de recul en entendant la voix de Gina. Elle a une voix traînante et légèrement cassée avec une tonalité à laquelle je ne suis pas sensible. Elle est chevrotante, je me l’imaginais chantante. Le décalage m’a gênée mon écoute. J’ai eu du mal à rentrer dedans.
Quant à l’histoire, je ne voyais pas bien où Julien Sandrel nous embarquait. Je ne savais pas bien si j’avais envie d’embarquer. J’étais intriguée par cette mamie superstitieuse et son histoire décousue entre passé et présent. Je n’étais pas encore décidée à rentrer si j’allais plonger la tête la première dans leur histoire. Puis elle m’a prise par surprise, l’étonnement et l’incertitude ont laissé la place à l’addiction. Est-ce mon état d’esprit qui a changé ou l’histoire qui a pris le pas ? Je suis bien incapable de vous le dire.
Gina m’intriguait. Son passé de fille d’immigré italien. Elle remonte à la première génération d’Italien. Ce grand-père qui s’est retrouvé impliqué bonnant malant dans le massacre des Italiens à Aigues-Mortes. Comme je suis d’origine italienne, j’étais curieuse sur ce point : D. L’amour de Gina pour sa petite fille est touchant. Elle la voit dépérir et elle a envie de l’aider. Cependant, celle-ci ne s’ouvre pas à elle. Comment faire ?
Gina en est là de ses réflexions quand un premier événement marque le début du deus ex machina. Dix ans plus tôt, sa voyante avait prévu qu’elle gagnerait une grosse somme d’argent et que son décès suivrait de peu cette victoire. La première partie s’est concrétisée. Elle a gagné des millions au casino. Elle doit se dépêcher si elle veut quitter cette terre sans regret. Oublier la petite fille et ses problèmes. Gina part régler ses comptes avec les vivants. Elle ne laisse que peu d’indices derrière elle. Chloé et Olga sont inquiètes de la savoir sur les routes.
Gina est un personnage superstitieux, difficile de m’identifier à elle avec mon esprit très cartésien. Pourtant, elle m’a donné envie d’y croire au destin et à la diseuse de bonne aventure, car elle part à l’aventure du haut de ses 84 ans. Elle est prête à affronter son passé. Elle rencontre les personnes qui ont changé le cours de sa vie, mais aussi celle qui l’a fait souffrir. Elle est prête à être honnête, et tant pis pour les pots cassés ! Si l’on ne le fait pas aux portes de la mort, alors quand ? Elle se sent droite dans ses bottes. Une fois terminée, elle pourra partir en paix. Gina le fait avec force et courage. De la hauteur de ses 84 ans, elle va traverser un océan et se rendre à New York.
Ce voyage est impressionnant, et inspirant. Elle n’est pas avec sa petite fille, mais est-ce qu’elle ne montrerait pas la voie à sa petite fille ? Chloé est-elle prête à suivre sa grand-mère dans cette aventure ? En attendant avec Olga (la voisine du dessous), elles sont larguées. Quelle mouche l’a-t-elle piquée ? Gina aura besoin de leur aide surtout qu’une mamie de 84 ans peut vite se perdre à New York. Olga ne demande pas de permissions. Elle s’impose à Chloé. Chloé a du mal avec l’exubérance d’Olga, mais pour sa grand-mère, elle est prête à la supporter. Olga va-t-elle réussir où Gina a échoué ? En tout cas, ce voyage lui permettra peut-être de s’ouvrir aux autres.
Au début, j’avoue que la simplicité de la plume me laissait indifférente. J’avais l’impression de lire un scénario avec les émotions abrasées. La voix chevrotante de Gina venait souligner le ton lisse de Chloé. Puis les émotions et les nerfs se sont mis à vifs. Les voix se mettent à battre de concert avec les personnages. Le tout devient plus harmonieux. Je ne sais ce qui est responsable de ce changement, je miserai sur mes atomes crochus pour les personnages. Olga est finalement celle qui m’a le plus touchée. Elle est délurée, extravagante, une originale qui goûte à la vie. Chloé se déride et nous aussi. Tant d’extravagance et quelques petites attentions, on fait fondre mon petit cœur tout mou.
Les voix des narratrices sont passées au second plan. La cadence lente de Clémentine Yelnik est vite effacée par l’option accélération de l’application d’écoute, le x 1,25 fait des miracles. Sa voix est transformée, elle est plus tonique. Au changement de narratrice, Caroline Victoria, je remettais parfois la vitesse à la normale. Elle est plus tonique, plus vivante et dynamique. C’est une voix qui me correspond plus.
J’ai apprécié ce voyage sans que ce soit un coup de cœur. Je comprends que certains aiment beaucoup l’auteur parce qu’effectivement, il fait preuve de sensibilité, de bienveillance. Concernant ses valeurs humaines, il ressemble pas mal à Gilles Legardinier, mais il manque de cet humour et ces personnages hauts en couleur. Chloé est plus terre à terre. Gina est plus étonnante, mais elle n’est pas loufoque. C’est parfois plus triste et mélodramatique. Les drames s’enchaînent parfois trop. Les messages restent positifs, heureusement, même si libre à nous d’y adhérer ou pas ? L’imparfait prend le devant de la scène avec Julien Sandrel. La comédie est moins présente. Ce n’est pas un feel-good, mais de la littérature contemporaine. Gina aurait pu être un personnage de Mélissa Da Costa.
L’intrigue a ses rebondissements, ses révélations étonnantes parfois, d’autres fois plus attendues. Est-ce que Gina meurt à la fin ? La voyante s’est-elle trompée sur sa prédiction ou pas ? Qu’est-il arrivé à Chloé ? Pourquoi a-t-elle perdu sa joie de vivre ? Est-ce que ce voyage permet à Chloé d’aller de l’avant de s’ouvrir ?
En résumé
Même si j’ai mis du temps, je me suis sentie impliquée dans ce récit sur les deux derniers tiers. C’est beau, plein d’espoirs et parfois cela prend le cœur. Je l’ai préservé mon petit cœur tout mou, avec quelques pauses pour ne pas pleurer. C’est finalement une excellente lecture et une belle découverte surtout pour la voix de Caroline Victoria. Comme quoi l’avis d’un lecteur peut changer du tout au tout. La plume de Julien Sandrel est une découverte à voir si l’occasion se représente.
Note
Citation
La belle-fille d’Antoine Barthe s’appelle Célia. Elle est adorable.
C’est une femme d’une quarantaine d’années, port de tête altier et cheveux noirs ramenés en un chignon strict, un peu rigide au premier abord, mais une vraie douceur dans le regard, dans les mots, dans les gestes.
Elle m’accompagne dans le salon, et je suis surprise par la modestie apparente de la demeure. Peut-être qu’Antoine Barthe n’était pas d’une famille si riche que cela. Je pose quelques timides questions, ou plutôt prêche le faux pour savoir le vrai. « À qui appartient cette maison ? J’ai connu Antoine à Marseille, sa famille a déménagé ? Et quand a-t-il mis fin à ses activités… de quoi déjà ? » Les réponses me confortent dans ce que j’avais perçu à l’époque.
Synopsis

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Résumé en image

Temps de lecture
Bonne lecture !
Il se trouve dans ma liste d’envies audio, mais je ne suis pas sûre de l’écouter un jour. Sinon, j’ai eu l’occasion d’entendre la voix de Clémentine Yelnik dans “Les gratitudes” de Delphine de Vigan et je trouvais qu’elle correspondait bien à son personnage. À voir pour Gina. Après, c’est embêtant, dans un roman choral audio, quand on n’apprécie pas toutes les voix. Cela avait été le cas pour moi dans “Ainsi gèlent les bulles de savon de Marie Vareille”, et cela avait gêné mon écoute.
En fait ça a fini par le faire même si au début c’était pas facile facile. J’avoue que j’ai mis du temps, mais le roman doit être pas mal pour que je finisse par accrocher malgré la voix. Je retiens pour les gratitudes.
Il est dans ma pal audio 🙂 J’espère également l’apprécier !
oh j’ai hâte de voir ton retour 😀
Je n’ai lu que la Chambre des merveilles de cet auteur!
Et tu avais aimé ?
Avis mitigé !
roh mince, c’est ce que j’avais lu quand il est sorti en vrai.