Lore Olympus T2 de Rachel SMYTHE

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Cher(e) voyageur(e),

Je l’ai vu en déposant le premier tome à la bibliothèque. Je n’ai pas pu résister, oui, même la mention « une semaine de prêt » ne m’a pas freiné, il faut dire qu’elle s’avale vite cette petite bande dessinée de 300 pages. On pourrait croire que je fais de l’ironie, mais non, en une soirée, c’était plié. Je ne suis pas une rapide pour mes avis ; vaste blague. Il m’arrive de consulter l’œuvre graphique en écrivant ma chronique ce qui explique mon hésitation sur la durée du prêt « une semaine ». Cependant, je n’en ai clairement pas eu besoin, l’histoire est marquante, les personnages gagnent en complexités et le fond critique rend l’histoire encore plus accrocheuse. 

  Rachel Smythe continue de développer une thématique sociale importante et une critique dans le vent de #metoo. Elle réussit assez bien à susciter l’indignation, l’envie d’insulter le goujat, le sombre crétin, le s***. Je suis à court de noms ou plutôt d’insultes. 

 Je me suis plusieurs fois rejoué la scène mentalement où Perséphone essaie de lui faire comprendre que ça ne lui a pas plu et qu’il lui a simplement dit : « tu verras, ce sera mieux la prochaine fois ». Dans mon imagination, Perséphone se changeait en Circé ou Médusa et lui donnait la leçon de sa vie. Le moins que l’on put dire, c’est que j’avais envie de lui faire sa fête. Il mérite une leçon. Espérons que l’auteure lui en réserve une à l’avenir, je la veux épicée à souhait. Gniark ! Gniark ! 

Perséphone est naïve, innocente et douce. Elle se sent coupable. Elle se demande comment elle va pouvoir regarder en face Hadès après ça. Elle se sent coupable. Elle n’a pas de certitude sur l’attitude du goujat. Il croit tellement être dans son bon droit. Elle doute. Je peux sans aucun doute possible : vous dire que j’étais en phase avec Perséphone. En attendant, nos deux tourtereaux sont loin l’un de l’autre. Mais ne vous inquiétez pas Maman Héra, veille au grain ! Hadès fait quant à lui une découverte assez désagréable, décidément Perséphone est hors d’atteinte. C’est un vieux papi comparé à elle. L’amour a-t-il un âge finalement ? Lui dit que oui. Héra est loin de partager son point de vue, elle se voit bien incarner Éros le dieu de l’amour. Réussira-t-elle à endosser le rôle de Cupidon ? Éros est un fils soumis. Il est éperdument amoureux d’une rivale de sa mère. Bien que le tour qu’il a joué à Perséphone ne soit pas joli, joli, il est en mauvaise posture et je ne peux m’empêcher de le soutenir un petit peu.

Rachel Smythe arrive très bien à transmettre l’ambivalence des victimes de violence sexuelle ou pas d’ailleurs. Perséphone avec son innocence souligne toute l’absurdité et en même temps, on comprend cette réaction de se remettre en cause. 

 En bref, c’est un second tome tout aussi savoureux entre mythe et réalité. Les devoirs des dieux les rattrapent et c’est tant mieux. La mythologie dans cette romance ne devrait pas rester à la dernière place du podium. Héra prend un peu plus de place et Aphrodite fait une apparition comique et remarquée. Quoi de mieux, pour la déesse de l’amour ?

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