Cher(e) loulou,

Mon avis

Ce livre était mon dernier choix de la masse critique Babelio, et une super surprise. Comme quoi le hasard fait bien les choses ! Je me suis plu à suivre la vie d’Esther auprès de Pierre au Burkina Faso. Une vie dans l’action, mais aussi loin de tout, Esther a toute sa famille à Paris ; cela fait huit ans qu’elle ne les a pas vus. Elle vit sa relation avec Pierre sur un petit nuage. Ils ont longtemps été deux. Ils sont prêts à être une famille, à faire entrer un enfant dans leur cocon de bonheur.

Cependant, la guerre civile éclate au Burkina, Pierre enjoint Esther de se mettre à l’abri à Paris. Esther sent le début d’un adieu. Pour elle, quitter le Burkina, c’est ne plus revoir Pierre. Ses craintes sont-elles justifiées ? Alors que la naissance avance à grands pas, Pierre ne donne pas de nouvelles. Elle s’en inquiète, son père lui fait remarquer que ce n’est pas normal. Xavier met son grain de sel. Pour lui, son beau-frère n’est pas fiable, il devrait déjà être présent. Esther est absente, elle n’attend plus cet enfant, elle le redoute. Comment un événement peut-il rendre une naissance funeste ? Esther n’est même plus sûre de vouloir cet enfant. Elle l’aime et le déteste en même temps. 

Le jour où son enfant est né, elle a un garçon, pourtant elle attendait une fille. Y a-t-il eu une erreur à la maternité ? Son enfant ne lui appartient pas, il lui blesse les seins… Elle ne sait même pas comment l’appeler, c’était une fille, et Pierre devait être là. Esther essaie de s’en ouvrir à sa meilleure amie, Aude. Cependant, comment pourrait-elle comprendre, elle a trois enfants et un mari ? Aude adore ses enfants, elle ne pourrait pas comprendre qu’Esther ait parfois envie d’étouffer le sien. 

Esther et Pablo sont un duo qui n’arrive pas à se comprendre. Pablo veut sa mère, il est apathique et maigrichon. Esther est triste, elle ne veut plus se lever de son lit. Le contact de Pablo lui fait mal. De temps en temps, des flashs d’amour la traversent, tout de suite balayés par la peur de lui faire du mal et des pensées sombres. 

Comment ses proches pourraient-ils l’aider ? Qui pourrait la comprendre ? La sortir de ses idées noires et la réconcilier avec la vie et son fils ? 

J’ai aimé Esther dans sa relation avec sa grand-mère, mais aussi la plume de l’auteure. Elle a réussi à me donner envie de défendre Esther et à la comprendre. Je n’ai jamais été mère, mais j’ai été la sœur d’une enfant handicapée avec des babillages très forts et répétitifs, parfois crispants et durant des heures. J’ai été traversé par des pensées noires parfois violentes. Je te rassure, cher lecteur, je ne suis jamais passée à l’acte. Cela m’a permis de me sentir proche d’Esther, néanmoins il m’a manqué l’émotion, le sentiment qui aurait pu me donner envie de la soutenir et de la câliner ou même de la bousculer. 

En résumé

C’est une belle lecture sur la maternité, pas celle des films à l’eau de rose, mais plutôt celle qui fait mal, qui éveille en soi des sentiments ambigus. Heureusement pour Esther, elle a pu compter sur sa mamie, un roc avec une histoire. Certains schémas se répètent-ils ? La maternité est-elle seulement innée ? S’apprend-elle ? 

Note

Note : 4 sur 5.

Citation

Elle pleura longtemps et Grand-Mère la laissa seule.

Son chagrin tombait sur les pierres et rejoignait celui de tant d’autres femmes avant elle. Les images du bain lui revinrent encore et encore en boomerang. Comme des gifles insoutenables. Elle les accepta toutes et abandonna son corps. Le chagrin avait gagné. Il sortait et ravageait tout sur son passage. Il était là, au creux du lavoir, comme un secret de plomb. L’absence de Pierre, la colère, la solitude, la culpabilité insatiable, l’épuisement du corps et de l’esprit. Le manque de son enfant.

Synopsis

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Résumé en image

Temps de lecture

3–4 minutes

Bonne lecture !

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