Cher(e) voyageur(e),

Mon oncle m’avait offert le livre audio en italien. Je l’avais écouté en boucle comme le petit prince de Saint Exupéry. Le narrateur était génial. Il faisait vivre l’histoire. L’ambiance de Noël ne me touchait pas comme si j’étais Scrooge. Pourtant, je m’indignais de son comportement notamment avec son subordonné, de son avarice et de sa froideur. Les fantômes du passé, présents et passés me terrifiaient et me fascinaient. Je me voyais bien guider Scrooge dans son passé ou lui laisser entrapercevoir l’avenir funeste qui se profilait pour lui. La fin me réjouissait, car même un cœur froid comme le sien était récupérable. Elle était comme un baume au cœur.
Je l’ai relu avec la traduction d’Archipoche en même temps que je feuilletais la bande dessinée « Un chant de Noël de Munuera ». Le « Chant de Noël de Dickens » est un conte sur les secondes chances et une prise de conscience. Plus que le principe de la Seconde Chance, ce qui me touche dans cette histoire, c’est comment les événements ont façonné Scrooge. Comment un enfant négligé est-il devenu un adulte aigri et sans scrupule ? Sa prise de conscience est aussi quelque chose de satisfaisant, même si le doute plane, est-ce pour le petit Tim qu’il change ou par peur de la solitude et de l’anonymat. Son changement de comportement réjouit l’enfant en moi, mais étonne l’adulte. En toute sincérité, même si un fantôme me dit que je vais mourir seule et détestée de tout le monde, pourrais-je entreprendre un changement aussi radical ? Contrairement à la version audio, je me suis sentie moins dedans, moins touchée par l’histoire de Tim ou l’enfance de Scrooge. Je n’ai pas été envoûtée comme avant. Peut-être est-ce une question d’âge, de narrateur ou de traduction ?
Ma lecture restera vivante, car Dickens s’adresse directement à son lecteur. Le narrateur nous interpelle, nous invite à imaginer certaines scènes, nous suggère le point de vue à adopter. C’est un procédé que j’ai vraiment apprécié. Plus d’une fois, il m’a fait sourire.

L’adaptation bande dessinée d’« Un chant de Noël de Dickens »

La version proposée par Munuera est plus satisfaisante, car plus terre-à-terre. Attention, je ne dis pas qu’elle n’est pas magique. Elle garde la magie du conte tout en étant plus piquante.
Scrooge est une femme. Franchement pourquoi pas ? C’est dans l’air du temps de donner le beau rôle aux femmes de les défendre. Néanmoins, une femme est souvent représentée comme douce innocente, voire naïve et dépourvue de mauvaises intentions. Une femme jugée pour meurtre a tendance à avoir une peine moins importante. Ce n’est que justice qu’avec la revendication d’un système moins machiste, les femmes bénéficient également moins des protections que celui-ci peut nous apporter, n’est-ce pas ? Scrooge est l’antihéros par excellence. Elle est d’abord machiavélique, avare et sans scrupule. Son assistant n’a même pas le droit à un congé payé le jour de Noël. Elle ne va quand même pas le payer alors qu’il ne travaille pas. Elle est sans scrupule. Et pourquoi, cela choque-t-il doublement ? À cause de sa nature de femme, elle ne peut pas être malveillante et médisante. À cause de son égoïsme, et pourtant, elle a travaillé envers et contre tous pour amasser de l’argent. Il serait de bon ton, d’être admiratif et non de la jalouser. Cette version de Scrooge met en avant cette dualité. Ce conte revisité aura le mérite d’avoir plusieurs lectures possibles.
José-Luis Munuera réussit cependant le tour de main d’être fidèle au conte d’origine. Certaines bulles sont tout droit tirées du « Chant de Noël de Dickens » mot pour mot. C’était très agréable de voir la représentation des scènes lues précédemment se jouer devant mes yeux.
Les fantômes sont fort réussis. Ils vont faire vivre à Scrooge une expérience qu’elle n’oubliera pas de sitôt. Pourtant, contrairement à la version de Dickens, où le remords la ronge, elle accepte ses actes, elle les défend et elle envoie des piques au fantôme. Cette langue de vipère fait du bien. Heureusement, elle ne reste pas obtuse et fermée à la conversation.

Scrooge évolue sans changer du tout au tout. Elle ne se renie pas. Cependant, elle s’ouvre aux autres tout en s’acceptant : sa réussite comme son avarice. La fin de cette bande dessinée est tellement croustillante. Elle en surprendra certains et en ravira d’autres comme moi. Les deux versions sont belles, à vous de voir laquelle fera le plus battre votre cœur ?

Les dessins des rues de Londres, les expressions des personnages ainsi que l’ambiance mélancolique et triste du Noël de Scrooge transpirent de ses pages. Ces éléments m’ont happé. C’était difficile de m’arrêter en cours de route et reprendre ma lecture du conte originale avec Aurélia _ Ma lecturothèque _ et Jay _ 4e de couverture _.
7 réponses à “Chant de Noël de Charles DICKENS et José-Luis MUNUERA”
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[…] vous intéresse, je vous invite à lire les avis de : Les blablas de Tachan, Les voyages de Ly, Les Paravers de Millina, Les papiers de Mrs […]
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Lire cette bande dessinée, que j’ai adoré, m’a redonné envie de relire le livre. ça sera pour le Noel prochain. J’ai repéré une autre adaptation en bd aussi, en plus d’un film que je n’ai toujours pas vu. Il y a du choix avec cette histoire !
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Oui j’ai vu aussi qu’il y avait une autre adaptation sous ce format. Peut-être pour le noël prochain. Je suis en plaine lecture de Les carillons et je n’accroche pas trop à l’histoire mais j’aime trop la plume de l’auteur 😀
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Ah pour le coup, je ne connaissais pas du tout. Je viens de lire le résumé, on le décrit comme une histoire bien engagée.
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Oui clairement, les aristocrates en prennent plein la gueule, ils sont fort pour noyer le poisson mais pour le reste … C’est bien fait peut-être est-ce le côté un peu absurde qui me pose problème. J’ai parfois du mal à saisir le propos.
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Je l’aurais vu passer un nombre incalculable de fois cette année et clairement, ça sera ma lecture pour mon Noël prochain !
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Ah je l’ai vu passé mais pas tant que ça après il faut dire qu’avec mes cadeaux à faire j’étais un peu moins sur les réseaux :D. J’ai en tout cas bien aimé et j’approuve ta décision !
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[…] vous intéresse, je vous invite à lire les avis de : Les blablas de Tachan, Les voyages de Ly, Les Paravers de Millina, Les papiers de Mrs […]
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Lire cette bande dessinée, que j’ai adoré, m’a redonné envie de relire le livre. ça sera pour le Noel prochain. J’ai repéré une autre adaptation en bd aussi, en plus d’un film que je n’ai toujours pas vu. Il y a du choix avec cette histoire !
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Oui j’ai vu aussi qu’il y avait une autre adaptation sous ce format. Peut-être pour le noël prochain. Je suis en plaine lecture de Les carillons et je n’accroche pas trop à l’histoire mais j’aime trop la plume de l’auteur 😀
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Ah pour le coup, je ne connaissais pas du tout. Je viens de lire le résumé, on le décrit comme une histoire bien engagée.
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Oui clairement, les aristocrates en prennent plein la gueule, ils sont fort pour noyer le poisson mais pour le reste … C’est bien fait peut-être est-ce le côté un peu absurde qui me pose problème. J’ai parfois du mal à saisir le propos.
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Je l’aurais vu passer un nombre incalculable de fois cette année et clairement, ça sera ma lecture pour mon Noël prochain !
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Ah je l’ai vu passé mais pas tant que ça après il faut dire qu’avec mes cadeaux à faire j’étais un peu moins sur les réseaux :D. J’ai en tout cas bien aimé et j’approuve ta décision !
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