Bayard et le crime d’Amboise d’Éric FOUASSIER
J’ai longtemps hésité pour l’option histoire de la pharmacie dirigée par Éric Fouassier. Le professeur avait une solide réputation à la faculté de pharmacie de Châtenay-Malabry. Les rumeurs étaient très gentilles à son sujet. C’est un fait assez rare pour être surligné. Son option était mon deuxième choix. J’ai eu de la chance d’avoir mon premier choix et en même temps, j’étais déçue. Je me suis dit : « je rattraperais mon coup en lisant un de ces livres ». Dès que l’occasion d’écouter son livre s’est présentée, je me suis lancée. Cerise sur le gâteau, il est lu par Vincent Violette.
Voilà pour la petite anecdote !
Mon avis :
Éric Fouassier se penche sur la mort du roi Charles 9. Son enquête relève de la fiction comme il le précise dans ses remerciements, néanmoins elle reste probable. L’assassin était suspecté d’avoir assassiné le Roi. D’un point de vue historique, la mort de Charles 9 reste mystérieuse. Est-ce un accident ou assassinat ?
Cette question se pose également dans le roman. Seulement, notre Chevalier Amboise ne se laisse pas conter fleurette.
Ce roman commence avant cet incident. Nos deux protagonistes entrent en scène lors d’un jeu de paume. Le chevalier d’Amboise s’illustre par son adresse sous les yeux ébahis d’Héloïse. Elle reste subjuguée par ce beau chevalier. Le coup de foudre est instantané entre les deux. Pourtant, ils sont loin de se douter qu’ils sont amenés à se rencontrer. Effectivement, l’émissaire italien blesse le Chevalier Amboise, ensuite le potentiel meurtre du roi sont autant de raison pour les réunir de nouveau.
Les pions bougent. Le mystère s’épaissit, néanmoins certains faits sont courus d’avance. Le lectorat aura la satisfaction d’avoir deviné ou compris certains éléments de l’intrigue.
La construction de l’histoire et le vocabulaire utilisé sont similaires aux écrits du Chrétien de Troyes. Comme dans ces écrits, la romance entre nos deux protagonistes est romanesque. Elle fait penser par certains aspects à une quête chevaleresque. Cette romance est aussi influencée par l’amour courtois et le respect. Notre chevalier d’Amboise est touchant, comme quoi l’on peut écrire une fiction historique sans réduire la femme à un corps objet de désir.
Héloïse Sanglar s’engage malgré elle dans l’enquête. Cette femme s’est résignée à finir vieille fille à cause de son pied bot, mais elle n’est pas aveugle pour autant. Elle s’autorise à rêver, à accepter les mains tendues tout en apportant ses connaissances et son intelligence. Contrairement à beaucoup d’enquêteuses dans les polars historiques, Héloïse est têtue, mais elle collabore. Sa prestance n’écrase pas son partenaire masculin. Le respect et l’admiration se livrent une bataille féroce sans pour autant être mielleux.
La seule ombre au tableau est le dénouement. Le lectorat le devine. Il arrive avec ses gros sabots, même si j’ai apprécié le clin d’œil à Agatha Christie. Effectivement, le Chevalier Amboise réunit ses suspects dans une pièce à la manière d’Hercule Poirot. Par contre, les explications ne sont pas aussi efficaces que celle de notre célèbre détective. Je reste indulgente, car ce n’est qu’une première enquête. J’ai hâte de voir le Chevalier Amboise pour une nouvelle enquête d’autant que Vincent Violette est le narrateur de la suite.
Conditions d’écoute :
Depuis quelque temps, j’écoute mon livre en cuisinant, mais aussi dans la voiture. J’ai commencé avec ce livre. J’ai eu du mal à combiner GPS et l’application Netgalley. Je m’explique. Mon GPS coupait la parole à Vincent Violette. Vincent Violette lui rendait la politesse. Il ne s’arrêtait pas pour laisser parler le GPS. J’ai donc perdu des éléments de compréhension. En plus, l’appli Netgalley entrait en conflit avec le partage média de la voiture. Bref, même en revenant en arrière, les conditions d’écoute n’ont pas été optimales. Ceci explique peut-être pourquoi j’ai eu un peu plus de mal à m’immerger dans l’histoire.
En résumé :
Malgré quelques petites difficultés techniques, j’ai apprécié cette écoute vivante, plaisante. J’ai élaboré mes théories, joué Columbo. J’ai apprécié suivre Héloïse dans son métier d’Apothicaire. J’avoue que le chevalier Amboise et Héloïse ont su me toucher et me ravir. Leur duo est très prometteur. Je serais contente de continuer l’aventure avec « Le piège de verre » lue par Vincent Violette. J’ai découvert qu’il était disponible sur Nextory. Ça tombe bien non ?
Note :
Citations :
Le chevalier ne put s’empêcher de trouver touchant ce besoin du conseiller de justifier, bien des années après, jusqu’aux petits défauts de son ancien maître. C’était, par-delà la mort, un gage d’indéfectible loyauté, et une telle fidélité ne pouvait que séduire le caractère entier et chevaleresque de Bayard.
— Cependant, en cette occasion, continuait Commynes, Louis le onzième commit une erreur qui eût pu s’avérer désastreuse pour le royaume.
— Laquelle ?
— Il ne coucha pas sa dernière volonté par écrit et, plus grave encore, ne prononça pas le mot de régence.
— N’était-ce point cependant clairement ce qu’il avait voulu exprimer ?
Le grand chambellan hocha la tête.
— Certes, encore que l’on peut penser qu’il estimait inutile de nommer officiellement un régent ou une régente.
— Et pourquoi donc ?
— Depuis une ordonnance promulguée en 1374 par Charles V, la majorité royale est fixée à quatorze ans. Or, au décès de son père, Charles VIII entrait précisément dans sa quatorzième année. Il pouvait donc, pendant les premiers mois de son règne, gouverner lui-même assisté d’un Conseil. La désignation d’Anne de Beaujeu permettait simplement d’écarter la constitution de ce Conseil provisoire sur lequel plusieurs grands du royaume auraient volontiers mis la main.
Synopsis :
Tome suivant :
Mes avis sur d’autres livres de l’auteur :
Rien
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Temps de lecture :
Bonne lecture !
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