Cher(e) lecteur(e),

Mon avis

J’ai aimé le début, j’étais dedans. Ellen est une force de la nature. La famine en Irlande a redistribué les rôles dans son foyer. Depuis quelque temps, c’est elle qui porte le pantalon. Son mari n’est bon qu’à se soûler avec les quelques pièces qu’il a réussi à gagner. La famine a détruit l’homme qu’elle aimait. Elle est aussi énervée contre lui, elle ne le comprend plus. Austin, Bridget, Thomas et Patrick sont des enfants qui ont grandi trop vite. Austin se sent en devoir de remplacer son père. Il est prêt à défendre sa mère ainsi que ses frères et sœurs bec et ongle. 

Combien de temps durera cette famine ? Ellen a de la chance d’avoir un travail chez un Anglais aisé du coin. Ce travail lui permet de nourrir ses enfants une fois dans la journée, mais elle n’arrive pas à économiser assez pour payer le loyer du mois. Peut-être que son mari pourra lui à condition qu’il n’ait pas tout bu… Heureusement, elle peut compter sur sa mère, Birdie, sa sœur Riona pour faire face à la dureté de la vie. 

Ses voisins et amis dépérissent à vue d’œil. Et dans le meilleur des cas, ils partent émigrer aux États-Unis ou au Canada ou encore en Australie. Ellen n’est pas encore prête à envisager cette solution. Pourtant, a-t-elle le choix ? Elle en parle avec son mari, mais il rejette l’idée et parle d’aller vivre chez son frère Colm. Ellen s’y oppose, elle le craint plus que tout. Les rumeurs sur Colm attirent l’attention, il ferait affaire avec les Anglais en vendant les indépendantistes. Ce point précis aurait presque mérité d’être plus creusé par Anne Marie Brear. L’étau se resserre autour d’Ellen et ses enfants. Les jours au manoir de Mr Wilton lui donneront peut-être des idées sur le moyen de sauver sa famille. 

J’ai eu beaucoup d’admiration pour Ellen, cette jeune femme accomplie, à la langue bien pendue et à l’amour débordant pour ses enfants. Austin et Bridget sont les plus marquants, l’aîné et la plus jeune, sont mignons et touchants, car démunis et pourtant unis. Les autres personnages sont aussi un beau panel.

Je regrette simplement l’évolution d’Ellen dans la seconde partie du livre. Elle devient arrogante et légèrement vénale.

Certes, elle ne veut plus jamais connaître la misère, mais sa manière d’y échapper ne m’a pas convaincue. J’avais l’impression étrange d’avoir à faire à une autre. Une fois passée cette petite déception, la suite a su m’offrir quelques petits plaisirs, car Bridget est toujours égale à elle-même et que Riona est là pour aider sa sœur à garder les pieds sur terre. La fin avait un goût amer, mais juste au vu de la tournure des événements. 

D’un point de vue purement historique, j’ai aimé la partie sur la famine et surtout comment les anglais occupaient les territoires irlandais. J’aurais apprécié que l’auteure s’y attarde plus. Je m’attendais à plus de fait sur l’oppression anglaise. Or, j’ai eu l’impression que l’auteure balayait ses difficultés pour aller vers un avenir meilleur et heureux en Australie. Il s’agit d’un premier roman, je peux comprendre qu’elle cède à quelques facilités.

En résumé

Ce récit était super bien parti. C’est rare de commencer avec une héroïne qui a déjà mari et enfants. Ellen est attachante, sa situation a tout de suite attiré ma sympathie. C’est une maman lionne, elle fait face à l’adversité avec courage et détermination. Son évolution dans la seconde partie du roman m’a quelque peu agacée. 

Note

Note : 3.5 sur 5.

Citation

« — Je ne parle notre langue qu’à la maison. Je sais qu’il vaut mieux parler anglais au-dehors. J’ai des yeux et des oreilles, Colm, et je travaille pour un Anglais. Je ne suis pas idiote.

— Dis-le aux enfants : l’anglais seulement. Le commandant Sturgess cherche des prétextes pour sévir contre nous, mais il y a parmi ses soldats des gars d’ici. J’en connais certains et ils me tiennent au courant.

— Tu ferais mieux de rester devant ton feu plutôt que d’aller à droite et à gauche en ouvrant tes oreilles toutes grandes et en te mêlant de ce qui ne te regarde pas. »

Extrait de
Avec l’espoir pour horizon
AnneMarie Brear – Anne-Judith Descombey (traduit par)
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Synopsis

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Temps de lecture

3–5 minutes

Bonne lecture !

NB : SP non rémunéré !

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