0edf6 9060124 7b066

Premier paragraphe #9 (bilingue)

Cher(e)s voyageur(e)s,

Oui, je sais je suis une peu en retard mais vous ne inquiétez pas je n’ai pas oublié. Aujourd’hui je vous offre les deux premiers paragraphes de “Le Gang des rêves” de Luca Di Fulvio :

Le gang des rêves de Luca Di Fulvio
Premier paragraphe #9 (bilingue) 6

« Aspromonte, 1906-1907

Au début, ils avaient été deux à la regarder grandir. Sa mère et le patron. L’une avec appréhension, l’autre avec la concupiscence indolente dont il était coutumier. Mais avant qu’elle ne devienne femme, sa mère avait fait en sorte que le patron ne la regarde plus.

Quand la petite fille avait eu douze ans, sa mère avait extrait de graines de pavots un suc dense, comme elle l’avait appris des vieilles femmes. Elle avait fait boire ce jus à la petite fille et, lorsqu’elle l’avait vue chanceler, hébétée, elle l’avait chargée sur son épaule. Elle avait traversé la route poussiéreuse qui passait devant leur masure – bâtie sur les terres du patron – et marché jusqu’à la grève, à un endroit où se dressait un vieux chêne tout sec. Elle avait cassé une grosse branche et puis déchiré les vêtements de la gamine avant de la frapper au front avec une pierre tranchante – là où, elle le savait, cela saignerait beaucoup –, enfin elle avait installé sa fille n’importe comment sur le gravier, comme si elle avait roulé au fond de la ravine en tombant de l’arbre mort, et elle l’avait laissée là, près de la branche qu’elle avait brisée. Ensuite elle était rentrée à leur cahute et avait attendu que les hommes reviennent des champs, tout en préparant une soupe à l’oignon et aux lardons. C’est alors seulement qu’elle avait demandé à l’un de ses fils d’aller chercher Cetta, sa petite fille. »

Et comme je le lis en italien, je vous mets les deux premiers paragraphes en VO aussi.

Ecco, per voi i due primi paragrafi di La Gang dei sogni di Luca Di Fulvio, il libro che sto leggendo.

La gang dei Sogni di Luca Di Fulvio
Premier paragraphe #9 (bilingue) 7

“All’inizio l’avevano guardata crescere in due. La madre e il padrone. L’una con apprensione, l’altro con la sua pigra libidine. Ma prima che diventasse donna, la madre aveva fatto in modo che il padrone non la guardasse più.

Quando la bambina aveva avuto dodici anni, la madre aveva estratto un succo denso dal semi dei papaveri, come aveva imparato dalle vecchie. Aveva fatto bere il succo alla bambini e quando l’aveva vista barcollare, intontita, se l’era caricata in spalla, aveva attraversato la strada polverosa che correva davanti alla loro baracca _ all’interno delle terre del padrone _ e aveva raggiunto un greto dove sapeva che c’era una vecchia quercia ormai secca. Aveva rotto un grosso ramo, aveva lacerato i vestiti con una pietra aguzza alla fronte _ dove sapeva che sarebbe sgorgato molto sangue _, aveva adagiato in una posa scomposta la figlia in fondo al greto _ come se fosse rotolata giù per la scarpata, cadendo dall’albero morto _ e l’aveva lasciata lì, con addosso il ramo che aveva rotto. Poi era tornata alla baracca, aveva aspettato il ritorno degli uomini dai campi cucinando una minestra di cipolle e lardo di maiale e solo allora aveva detto a uno dei suoi figli maschi di andare a cercare Cetta, la sua bambina. “

Buona lettura a tutti, bonne lecture à tous !

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.