Premier paragraphe # 16

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Cher(e)s voyageur(e)s,

Me revoilà comme tous les jeudi pour mon rendez-vous premier paragraphe. Pour la plupart de ces rendez-vous, je vous fais deviner à quel livre appartient et celui la  n’est pas différent des autres :

Nous dormions dans ce qui fut autrefois le gymnase. Le sol était en bois verni, avec des lignes et des cercles tracés à la peinture, pour les jeux qui s’y jouaient naguère ; les cerceaux des paniers de basket-ball étaient encore en place, mais les filets avaient disparu. Un balcon courait autour de la pièce, pour recevoir le public, et je croyais sentir, ténue comme une image persistante, une odeur âcre de sueur transpercée par les effluves sucrés de chewing-gum et de parfum que dégageaient les jeunes spectatrices, que les photographies me montraient en jupes de feutrine, plus tard en minijupes, ensuite en pantalons, puis parées d’une unique boucle d’oreille, les cheveux en épi, striés de vert. On avait dû y organiser des bals ; leur musique y traînait encore, palimpseste de sons non entendus, un style succédant à l’autre, courant souterrain de batterie, plainte désespérée, guirlandes de fleurs en papier mousseline, diables en carton, boule de miroirs pivotante, poudrant les danseurs d’une neige de lumière.

La réponse est La servante écarlate de Margaret Atwood, deviné par Vincent.

La servante écarlate de Margaret Atwood
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8 réponses à “Premier paragraphe # 16”

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