La voleuse de livres de Markus ZUSAK

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La voleuse de livres de Markus Zusak
La voleuse de livres de Markus ZUSAK 3

Mon avis :

Cela fait longtemps que je voulais relire ce livre. Il m’a bouleversé, ouvert à un autre genre de littérature et réconcilié avec la Seconde Guerre mondiale. J’adorais la fantasy, et ce tome avait un élément fantastique plutôt accrocheur. La mort est la narratrice. Et c’est le meilleur moyen de se mettre à la fiction historique.

Comme je l’ai laissé entendre, j’ai besoin de me distraire. Cela me permet de conserver mon équilibre et de tenir le coup, étant donné que je fais ce métier depuis une éternité. Car qui pourrait me remplacer? Qui prendrait le relais pendant que j’irais bronzer sur l’une de vos plages ou dévaler les pistes à ski ? Personne, évidemment. Aussi ai-je décidé, consciemment, délibérément, de remplacer les vacances par de la distraction.

Inutile de préciser que je me repose au compte-gouttes.

Avec les couleurs.

Mais, penserez-vous peut-être, pourquoi donc a-t-elle besoin de vacances ? De quoi a-t-elle besoin d’être distraite?

Ce qui m’amène au point suivant.

Les humains qui en ont réchappé.

Les survivants.

Je me suis plongé dans cette lecture avec un peu d’appréhension, peur d’être déçue et de ne pas être aussi émue que la première fois. Et… roulement tambours !

C’est encore un super coup de cœur.

Je m’en rappelais bien la trame de l’histoire, ses rebondissements. Malgré tout cela, ça ne m’a pas empêché de m’immerger totalement encore une fois, de pleurer et d’être à fond derrière les personnages. Comme à la première lecture, elle m’a chamboulée, happée sans que je ne m’en rende compte. Les émotions et l’attachement aux personnages arrivent crescendo.

À ma première lecture, la narration m’avait légèrement perturbé. Elle dévoile des éléments de l’intrigue à l’avance. Je me suis dit quel intérêt de spoiler, le suspense est mort, non ? C’est étrange parce que même en sachant les grandes lignes. Pourtant, Markus Zusak arrive à y mettre du piquant pour nous faire douter de ce personnage qui sait tout ou à vouloir qu’elle se trompe. Qu’est-ce qu’elle peut être agaçante ? Néanmoins, sa philosophie et ses réflexions sur la race humaine m’ont tellement fait réfléchir. Elles m’ont retourné. C’est plein de beaux messages et d’espoir, n’est-ce pas un comble ? Quels événements de la Seconde Guerre mondiale, on pu lui faire garder espoir ? La résistance peut-être ? Non, sa route a seulement croisé celle de Liesel. Une jeune fille qui perd son frère, se retrouve dans une nouvelle famille le même jour.

QUELQUES INFORMATIONS SUR HANS HUBERMANN

Il aimait fumer.

Ce qu’il préférait dans les cigarettes, c’était les rouler. Il exerçait la profession de peintre en bâtiment et jouait de l’accordéon. C’était très utile, notamment en hiver, quand il pouvait se faire un peu d’argent en se produisant dans les bistrots de Molching, comme le Knoller.

Il m’avait déjà échappé lors de la Première Guerre mondiale, et il se retrouverait plus tard mêlé à la Seconde (par une forme perverse de récompense), où il s’arrangerait pour m’éviter de nouveau.

Elle est accueillie par un couple Rosa et Hans Huberman. Il devient très vite un père pour Liesel. Il s’attache à cette petite-fille perdue et seule. Il l’accompagne dans sa tristesse et la soulage. Il l’écoute et l’aide à avancer. Rosa est une femme assez carrée, tout en angle et elle jure comme un charretier. Son cœur est très beau à découvrir.

A peine arrivée, Liesel se chamaille dans la rue. Elle ne se laisse pas faire. Elle se bat bec et ongle. Ce spectacle force l’admiration. Rudy est touché par la jeune fille. Il y voit une camarade de jeu à la hauteur. Leur duo est très attachant. Ils font les quatre cents coup, ensemble. Ils partagent leurs rêves.

«Saumensch, du dreckiges!» La mère nourricière de Liesel hurla cette phrase le premier soir, lorsque la fillette refusa de prendre un bain. « Espèce de cochonne, pourquoi tu ne te déshabilles pas ?» Côté colère, elle était imbattable. À vrai dire, Rosa Hubermann portait en permanence la rage sur son visage. C’est comme ça que les rides avaient creusé leurs sillons dans la texture cartonnée de son teint.

Et Max <3 !

«Quand la Mort viendra me prendre, se jura Max, je lui enverrai mon poing dans la figure.»

Personnellement, j’apprécie. Cette stupide bravoure.

Oui.

J’apprécie beaucoup.

L’auteur accompagne son récit d’illustration et j’ai adoré. Il y en a plusieurs. Elles se fondent dans le récit. Elles l’enrichissent, le rendent plus poignant et peut-être aussi un peu plus triste.

Pour avoir lu plusieurs livres sur la Seconde Guerre mondiale, le point de vue de la mort ici est très intéressant. Elle n’a pas de camp à proprement parler. L’Allemagne n’est plus un amalgame, elle est vue via son peuple qui était composé comme en France de collabo, résistant et spectateur. Certes, elle a laissé Hitler monté au pouvoir, mais il est simple de se laisser berner, mais beaucoup moins de le chasser du trône une fois installé. Ce récit rend justice à cette difficulté. Ici, on ne juge pas, on raconte et on espère apprendre de nos erreurs, ne plus se laisser berner.

En résumé : quel coup de cœur comme la première fois ! Ce livre est poétique, dramatique et bouleversant. Les larmes me viennent.

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