Cher(e) loulou,
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Mon avis
Est-ce que je t’ai déjà parlé de mes manies de lectrice, cher lecteur ? Je n’aime pas m’arrêter entre les chapitres, en quoi est-ce un inconvénient ? Quand les chapitres sont longs de 80 pages, difficile d’attendre la fin d’un chapitre pour s’arrêter. Je suis alors légèrement frustrée.
Si au début, ce livre a bousculé ma petite manie, l’histoire a vite pris le dessus. Orsola est une femme de la famille Rosso. Les Rosso vivent à Murano et sont verriers de génération en génération. Cependant, c’est un travail d’homme, les femmes n’y sont pas admises. Elle regarde de loin et avec envie ses deux frères aînés Marco et Giovanni Rosso faire leur premier récipient de verre tout bosselé. Elle les regarde avec envie et sans espoir. Elle ne pourra malheureusement pas les rejoindre. Les femmes n’ont pas leur place dans l’Atelier. Son père meurt laissant sa femme enceinte et un atelier qui tourne difficilement, car si son bras droit, Pablo, est doué, son fils, Marco est difficile à canaliser et ne prend pas toujours les bonnes décisions.
L’atelier Rosso irait-il droit dans le mur ? Ou est-ce une simple impression ? Murano, les Rosso n’ont pas dit leur dernier mot. Marco est une tête brûlée, mais il a des idées et du talent. Giovanni est plus canalisé, mais il est aussi moins doué. Il exécute bien, mais ce n’est pas de l’art. Il a l’esprit plus pratique que son frère. Marco fait de jolies coupes, mais celles — ci sont plus décoratives qu’utiles. Enfin, c’est l’avis d’Orsola. Elle a essayé d’y boire, mais ça a été un échec total.
Pourtant, quelques années plus tard, Murano voit sa première maîtresse verrière faire son entrée. C’est une femme d’une famille rivale. Cependant, elle n’aura de cesse d’encourager Orsola dans son émancipation. Celle-ci la pousse à essayer de faire du verre son métier. Orsola lui doit de voir éclore une passion et surtout un avenir moins fait de linge et de pleurs et plus d’un travail satisfaisant à accomplir.
Une femme verrière, c’est donc possible. Son frère et nouveau chef de famille sera bien trop étriqué pour l’accepter. Malheureusement, elle s’entraîne de son côté et elle espère un jour pouvoir arrêter de le faire en douce.
Tracy Chevalier invente un temps qui s’étire propre à Murano et mille et une aventures pour les Rosso. Ceux-ci ne sont ni épargnés par la guerre ni par la maladie. Comme s’il ne suffisait pas de perdre le Maître Rosso en plein apprentissage. Pourtant, elle leur permet de souffler, de trouver des moments de plénitude, de se laisser emporter par leur tempérament passionné. Orsola est finalement une femme qui se rebelle contre les attentes sociales, mais qui en est aussi prisonnière. Elle est belle dans son ambivalence, douce et dure à la fois. Son portrait est drôlement réussi prenant et émouvant.
Je craque pour cette fille un peu gauche, pour sa curiosité et surtout ses interrogations. Les événements la poussent à grandir vite et pourtant, elle ose ses rêves à côté de ses obligations filiales et de femmes.
En résumé
Tracy Chevalier a une plume descriptive, immersive. C’est une belle alliance et équilibre entre description et dialogue. Les pages défilent vite. Elle s’autorise quelques libertés narratives et de temporalité. C’est désarçonnant et tellement original. J’ai tellement aimé ses portraits approfondis et la construction de ses personnages que j’ai déjà craqué pour un autre de ses livres « La jeune fille à la perle ».
Note
Citation
Après le calme de l’hiver, à mesure que le temps se réchauffait, la peste recommença à gronder à Venise. Orsola apprit la nouvelle là où elle s’informait le plus souvent : au marché, cette fois à l’étal de légumes de la mère de Bruno.
Elle était en train de soupeser des artichauts – ils devaient être compacts mais pas trop gros – lorsqu’une cliente se pencha vers la mère de Bruno et lui chuchota assez fort pour que tout le monde entende : « Deux morts dans le Dorsoduro!
– Morts de quoi?
– Vous savez bien ! La peste! »
Toutes les personnes présentes se signèrent.
Une semaine plus tard on déplorait cinq morts, puis cinq autres dans le Castello, un quartier qui n’était même pas limitrophe du Dorsoduro. Après quoi, la peste prit bel et bien possession de la ville.
Synopsis

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Résumé en image


Temps de lecture
Bonne lecture !





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