
Fragment de livre en guise de mise en bouche :
J« — Dans ce cas, le Hezbollah aurait plutôt frappé les États-Unis, non ? suggéra le ministre.
— La France est une cible plus facile et tout aussi coupable à leurs yeux. L’Iran a peut-être décidé de durcir le ton, et le Hezbollah est sans doute ravi de lui rendre ce service…
— J’entends beaucoup de « peut-être », monsieur Dartan, rétorqua finalement Joxe. C’est loin de constituer une preuve. Nous avons six blessés entre la vie et la mort au service des grands brûlés de l’hôpital Percy, on ne peut pas se contenter de suppositions.
— J’entends bien. Et pour l’instant, moi, je vous parle de pistes, pas de preuves…
— Malheureusement, ce dont j’ai besoin, c’est de preuves tangibles ! Nous n’allons pas faire trembler la France entière sur de simples conjectures ! Tant que nous ne lui aurons pas prouvé le contraire, le gouvernement préfère rester sur la thèse d’un déséquilibré.
— Un déséquilibré très doué. J’ai bien compris, ironisa l’officier de la DGSE.
Le ministre se leva, visiblement agacé, et fit un geste qui laissait entendre que la réunion était terminée.
— Messieurs, il ne vous reste plus qu’à vous mettre sérieusement au boulot. »
Mon avis :
Ce début est assez lent et manque de peps. Je me suis immergée petit à petit sans vraiment le voir. Le début a un petit côté descriptif, voire contemplatif. Nous voyageons avec Marc Masson à travers l’Amérique du Sud. En parallèle, nous suivons Olivier Dartan de la DGSE _ Direction Générale de la Sécurité Extérieure _ en poste à Beyrouth. Ces deux hommes sont deux personnes droites dans leur botte. Ils n’hésitent pas à faire le sale boulot de l’État, mais un peu de droiture dans ce monde de brute, ce n’est pas trop demandé. Olivier Dartan affronte des attentats à Paris et cherche des informations pour pouvoir déjouer les prochains attentats. Après avoir déserté, Marc Masson vagabonde en Amérique du Sud, sauve une petite fille et tue des trafiquants. Il a accepté différents contrats sans jamais réussir à se poser dans le marché privé, mais là il est grillé partout.
Il se fait rattraper par ses vieux démons. Olivier Dartan lui propose un marché « travailler pour eux sans passer par la case prison ». Marc Masson accepte avec joie. Quelles seront ses missions ? Auront-elles un lien avec les différents attentats ?
À travers ce roman d’espionnage et de tueur à gages, c’est le climat géopolitique des années 80 que l’on explore à travers les ficelles internes… Qu’est-ce qui est derrière tout ça la religion, les idéaux, le pouvoir ou encore l’argent ? De grands politiciens apparaissent aussi, notamment François Mitterrand et Jacques Chirac. Les deux s’opposent et se rejoignent. Ils sont la preuve qu’une coalition peut marcher si elle est basée sur le respect.
C’est un gros pavé, et pourtant découvrir cet univers est plaisant et tellement prenant. Je n’ai pas arrêté de m’interroger. La faute à qui ? Henri Loevenbruck a aiguillé mon esprit avec sa préface. Il nous révèle que cette histoire est inspirée des faits réels, seule la date a changé. J’ai essayé de deviner quand elle a eu lieu. Cette question m’a taraudée tout du long. Cependant, en vrai, cela n’a pas vraiment d’importance si ce n’est que l’on a l’impression que le monde n’a pas tellement évolué. L’intrigue est géniale pour cela.
J’ai retrouvé la plume de Henri Loevenbruck de son roman « Le loup des cordeliers ». La plume est simple, fluide et recherchée.
Une réponse à “J’irai tuer pour vous de Henri LOEVENBRUCK”
[…] avec joie. Quelles seront ses missions ? Auront-elles un lien avec les différents attentats ?J’irai tuer pour vous de Henri LOEVENBRUCKC’est une belle histoire que nous livre Ninon Amey. Les échos du passé avec un […]