Sorcières d’or de Ciannon SMART

Mon avis

C’est mon deuxième bouquin de cette maison d’édition. Le premier n’avait pas été terrible. Ce deuxième, il a de très bons points positifs et de gros nuages noirs. Pour autant, ce n’est pas une lecture mitigée, simplement une bonne lecture. Ça s’améliore. Je croise les doigts pour que le prochain soit encore meilleur. Premier conseil, ne faites pas comme moi, ne pas lire la quatrième de couverture. Chaque fois que je fais une incartade, je me spoile la moitié de l’intrigue. C’est dommage, vous l’avouerez, surtout que le suspense rajoute du croustillant. Quand une partie de l’intrigue repose sur une allégeance potentielle, mais incertaine et que dans le résumé vous avez la réponse. Ce n’est pas très judicieux. Cela gâche le suspense. D’autant que vous vous attendez à ce que l’événement ait lieu plutôt et donc l’attente est longue. Mon rythme s’en est ressenti. C’était plus compliqué de m’y remettre.

Le deuxième point, c’est un reproche que vous verrez souvent dans mes chroniques, il y a un manque d’émotion. Aucune émotion ne transparaît. On ne s’attache pas vraiment aux personnages. Pourtant, c’est tragique, dramatique. Finalement, on sent la volonté de l’auteure d’essayer de les transmettre, mais rien n’y fait. On ne s’attache ni à l’une ni à l’autre des deux personnages principaux. Du coup, on n’est pas 100 % dedans. C’est difficile de se replonger dans l’histoire et elle est complexe.

Concrètement, de quoi ça parle ? C’est deux clans ennemis qui ont été en lutte pour le pouvoir. On suit la fille de l’ex-impératrice, Iraya et la fille de la nouvelle impératrice, Jazmyne. Elles sont comme les faces d’une médaille ; l’une vit cachée attendant son heure et l’autre sous le feu des projecteurs espérant être plus clémente que sa mère. La nouvelle impératrice est sanguinaire, c’est-à-dire que chaque année, elle fait des sacrifices rituels de jeunes de différentes classes sociales. Il n’y a pas vraiment de favoritisme dans les sacrifices. Sa fille n’est pas d’accord avec sa manière de régner et d’avoir accès à la magie. Elle veut donc détrôner sa mère. Tandis que sa mère, c’est une tête qui a pris le trône par la force et le bain de sang. Elle a tué la précédente impératrice et assassiné ses bras droits.

Sa fille seule ne sera pas suffisante pour renverser, elle en est consciente. Elle cherche donc des alliés. Elle ne peut se tourner vers personne à la cour. Peut-être pourrait-elle se tourner vers une ancienne ennemie ? Cependant, Iraya est-elle prête à risquer sa vie en complotant dans le dos de l’impératrice ? Sa vie ne tient qu’à un fil, mais si elle continue de vivre silencieusement, elle vit. Néanmoins, est-ce une vie, ne veut-elle pas se venger ? Pourraient-elles faire abstraction du passé et renverser la mère de Jazmyne ? Jazmyne est une Alumbrar et Iraya est une Obeah. La rivalité n’est pas juste au sein du pouvoir, mais aussi culturelle. L’une se croit supérieure à l’autre.

J’y ai vu une volonté de transposer les conflits entre les différentes populations africaines, avec cette violence, cette envie de balayer la culture de l’autre sans la comprendre. Cette lutte est acharnée pour un sentiment d’appartenance que parfois, ils ne comprennent pas tout à fait eux-mêmes comme dans « Petit pays de Gaël Faye ». Ciannon Smart a fait le choix de mettre ce conflit dans un univers fantasy pour garder allégé le sujet et aussi explorer une autre forme de magie, une magie tournée vers la terre, les sacrifices et les poupées vaudou. C’est intelligent, car le conflit est plus à portée de main. Cette magie est originale pour de la fantasy, toutefois j’aurais bien aimé avoir plus d’explications sur le fonctionnement des sorts et l’apprentissage. Il faut dire que je n’ai aucune notion en vaudou.

Pourtant, dès le début on est dans l’action réaction, c’est mouvementé sans être perdu simplement dans l’attente de réponse. L’identité de chacun est claire et définie. La rivalité est évidente, mais aucune des deux parties n’est prenante, attachante entraînant un certain détachement de la part du lecteur.

En résumé

Ça a été une bonne lecture, mais avec des ombres au tableau. L’intrigue cherche à fouiller une thématique importante sur la suprématie des cultures et sociale. Cette lecture pâtit d’une quatrième de couverture trop détaillée et du manque d’émotion.

Note

Note : 3 sur 5.

Synopsis

Citation

 J’ai entendu dire que la doyenne en personne était à la recherche d’une nouvelle égide. Tu t’imagines bosser avec l’usurpatrice ? »

Si j’avais les oreilles inquisitrices d’un rôdeur des lianes, elles se serraient dressées au son du patwah derrière moi. Notre dialecte rapide exige de moi plus d’attention que je ne devrais accorder à cet exercice, mais je ne peux pas m’empêcher d’écouter la suite.

« Elle en a demandé une nouvelle il y a un an ! s’exclame la seconde. Elle ne peut quand même pas en avoir déjà besoin d’une autre !

— Elle en a demandé deux, mon ! réplique la première. Apparemment, aucune d’entre elles n’a été à la hauteur de l’entraînement auquel on les soumet au domaine. La prochaine devra être plus puissante que deux d’entre nous réunies. Tu sais qui en serait capable, toi ? »

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Je ne suis pas sûre de le lire.

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Temps de lecture

5 minutes

Bonne lecture

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