Cher(e) loulou,

Mon avis

Ce livre est une lignée de femmes noires obligées de compter que sur elle-même. Les hommes ne sont pas interdits, mais ils ont une affreuse tendance à s’éloigner. 

Tout commence avec Miriam au volant d’une voiture. Ses deux filles sont sur les sièges passagers. Miriam a pris le trésor de son mari, son petit bijou, sa belle voiture. Elle fuit, elle rentre chez elle, auprès de sa sœur. Elle espère qu’August a une place pour elle et ses filles, Joan et Mya. Miriam est prête à mettre la main à la pâte. August vit seul avec son fils, elle a sa propre entreprise. Le père de l’enfant ne fait pas partie du décor. Quand sa sœur débarque, elle prend peur. Elle ne gagne pas assez pour nourrir tout le monde, mais elle ouvre les bras à sa sœur. Advienne que pourra ! 

Pourquoi Miriam a-t-elle quitté la maison ? Son mariage avait commencé sur les meilleurs auspices. Tout a commencé par un regard, le coup de foudre. Les premières années ont été idylliques. Son mari partait pour des missions dans l’armée, puis il a changé de visage. Joan a commencé à avoir peur. Elle a pris cette décision pour ses filles et elle. Joan et Mya ne comprennent pas totalement les motivations de leur mère, mais elles ne pleurent pas tellement sur l’absence de leur père.

Comment se réinventer après une telle séparation ? Que faire quand l’on a interrompu ses études pour être mère au foyer ? Revenir à la maison de son enfance est-il une régression ou une renaissance ? August et Miriam ont une relation fusionnelle, elles s’entraident, se consolent, mais s’engueulent aussi. Ses deux sœurs sont tellement touchantes à travers elle et des flashbacks, le lecteur apprend à connaître leur mère, cette femme qui les a grandis seule. Hazel vivait le parfait amour avec Myron. Un homme respectueux est un des premiers flics noirs. Ils ont filé de douces années, puis Myron a été tué en mission sans que ses collègues blancs ne lèvent pas un pouce. Il est mort dans l’indifférence, laissant sa tendre aimée seule… 

Les femmes North n’ont pas eu de chance en amour, mais elles sont fortes et à chaque épreuve, elles se reconstruisent et font face. La mort de Myron en est une, mais d’autres incidents suivront. Le destin sera cruel avec Miriam, August, mais leurs liens sont forts. Cet esprit de famille m’a tellement plu et touché. 

L’auteure est cruelle avec ses personnages. Effectivement, les femmes North ont un beau lot d’épreuves, mais ce n’est pas non plus surdosé. La vie des femmes noires dans les années 50 et 70 en Amérique était loin d’être un fleuve tranquille. Ce récit est vraisemblable. Cependant, cher lecteur, je te préviens, ce livre n’est pas facile à lire, car parfois cru dans la violence et dans les injustices, mais jamais dans l’exagération ou le sanglant.  

En résumé

Tara M. Stringfellow a une plume simple et crue, parfaite pour un récit engagé à propos de la condition féminine. La famille North est une famille marquante qui ne vous laissera pas indifférent. Si ce roman est tragique, il ne manque pas de petites éclaircies et de scènes douces et tendres.

Note

Note : 4.5 sur 5.

Citation

« Miriam porta une main à son visage pour cacher son rire, main qui fut aussitôt tirée vers le bas, délicatement, par celle de Jax.
— Ne faites plus jamais ça, dit-il d’un ton sérieux. Ne cachez jamais ce sourire. Je crois qu’il serait bien capable de lancer mille navires.
Miriam se sentit rougir de plus belle, et cela se propagea partout tel un feu. Elle le sentit jusque dans ses orteils.
— Venez, dit-il en se levant.
— Où allons-nous ?
Jax lui offrit sa main.
Miriam la considéra quelques instants. Elle céda, posa sa main dans la sienne.
— Allons dans le centre. Montrez-moi votre ville. »

Synopsis

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Temps de lecture

3–4 minutes

Bonne lecture !

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