Cher(e) loulou,

Catherine, une jeune femme pauvre et insignifiante, se retrouve au cœur d’une disparition mystérieuse. L’enquête policière se déroule lentement dans un petit village où les tensions sociales et les préjugés affluent.

Excellente lecture !

Mon avis

Catherine est une petite sale. Elle est pauvre, encore plus pauvre que les pauvres. Elle est une moins que rien. Personne ne la regarde. Elle est invisible pour les yeux. Catherine a emmené la petite Demest dans la grange voir les chatons, puis un des métayers l’a embêté pour la énième fois. Le temps de repousser ses avances et la petite Sylvie Demest avait disparu. 

Comme la petite Sylvie disparaît sous sa surveillance, sera-t-elle la première à être suspectée ? C’est toujours plus facile de s’attaquer à la plus faible. Celle qui n’a pas d’argent pour se défendre. Mais peut-être qu’au contraire comme le reste du temps, elle demeurera invisible. Elle est tellement insignifiante la petite sale, Catherine. Jamais elle n’aurait pu enlever Sylvie Demest, elle est pauvre et pas assez futée. Des préjugés me diriez-vous ? Oui ! Ce ne sont pas les miens. Simplement, certains le pensent, c’est comme si la pauvreté rimait avec stupidité. Depuis quand seul un riche peut être intelligent. 

La famille Demest est une famille qui a eu du flair. L’actuel dirigeant Demest tient les rênes d’une main de maître, toute décision doit passer par lui, son argent donc sa responsabilité. Alors pourquoi a-t-il un contremaître ? Radier a-t-il le rôle du figurant ? 

Cette famille a tellement d’influence que Paris mandate deux fonctionnaires de police sur cette affaire : 

Gabriel, un lieutenant et son commandant, Dassieux. La police locale est soulagée, les Demest ne sont pas n’importe qui. Puis, cela fait maintenant plusieurs jours que la petite Sylvie a disparu. L’enquête est au point mort. La petite est-elle encore en vie ? Est-ce que quelqu’un en veut aux Demest ? Un ancien employé ? Est-ce un assassinat ou un enlèvement ? Chaque témoin a la même histoire. De plus, il ne manque pas un seul employé. L’enquête est au point mort. 

La coïncidence veut que je visionne l’inspecteur Maigret en parallèle de cette écoute. J’y ai vu des ressemblances. L’ambiance du petit village, des histoires cachées, des rancœurs, mais aussi l’esprit communautaire. Le commandant Dassieux et le lieutenant Gabriel bougent leur pion avec une lenteur angoissante et frustrante, pourtant tellement plus réaliste. Effectivement, ce sont des étrangers, leur faire confiance relève du défi. Tous ses éléments se rapprochent de l’ambiance de la série Maigret. 

Le but de ce roman n’était pas tant découvrir le coupable selon moi, mais l’ambiance et la société dépeinte. Le portrait est loin d’être glorieux, mais il est riche, profond et l’analyse de Louise Mey est poussée. Je pourrais décrire ce roman policier comme un policier sociétal, car on explore autant l’enquête que la société autour. 

La narratrice a une diction hachée, tantôt ironique tantôt tranchante. La lecture est vivante et acide. Quand elle parle de Gabriel, elle emploie la mélancolie, la passion, mais aussi la frustration. Ce personnage est parfois hanté, je l’ai ressenti avec une vive émotion en écoutant l’audio. Marie du Bled n’a pas forcément une tonalité de voix que j’apprécie d’emblée, mais elle convient parfaitement à ce récit. 

En résumé

J’ai beaucoup aimé ce roman, entre polar et roman social. L’ambiance m’a fait penser à la série de l’inspecteur Maigret avec l’acteur Bruno Cremer, posée et misant énormément sur l’ambiance et la fresque sociale. Je me suis attachée au jeune lieutenant Gabriel, très à l’écoute des autres, parfois naïf et en même temps un homme respectueux des femmes. Je me note l’auteure et la narratrice qui m’ont toutes les deux fait bonne impression. 

Note

Note : 4.5 sur 5.

Citation

— Pour ceux ici qui n’ont jamais travaillé la terre, dompté la terre, ça ne veut pas dire grand-chose. Ce n’est que ça, de la terre. De la boue, dit encore Aubreuil, et il s’empêche, Gabriel le voit, de regarder précisément les deux flics venus de Paris.
— Pour ceux qui connaissent bien la région ou ceux qui ont, comme moi, des racines paysannes, reprend Aubreuil, la terre n’est jamais seulement de la terre. C’est une conquête, un combat, c’est une fierté. On vous la donne, c’est un honneur. On vous l’arrache et c’est une défaite, une dépossession. Un soulagement peut-être… mais aussi une humiliation. Augustin Demest, son Domaine, sa production valent désormais trente-cinq millions de nouveaux francs. Et ces noms, sur les terres qui sont devenues celles de Demest, ce sont les noms des gens qui peuvent lui en vouloir.

Synopsis

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