Coucou tout le monde,
Aujourd’hui, c’est un fragment du démoniaque Misery de Stephen King, le cauchemar d’un écrivain :

Paul regarda la machine à écrire ; la machine le regarda. Les n ! Jamais il n’avait songé qu’il pût y avoir tant de n dans une ligne de texte moyenne.
Je croyais que tu passais pour avoir du talent, lui dit la machine à écrire. Dans sa tête, il lui avait attribué une voix immature et ricanante : celle d’un brandisseur de revolver encore adolescent dans un western hollywoodien, un gosse n’ayant qu’un désir : se tailler rapidement une réputation de tueur au pays des cow-boys. Tes pas si terrible que ça, vieux. Bon Dieu, t’es même pas foutu de faire plaisir à une ancienne infirmière obèse et complètement givrée. Peut-être ta bosse de l’écriture en a-t-il pris un coup, dans cet accident de voiture… sauf qu’elle n’a pas l’air de repousser.
et autre extrait :
S’il en sortait vivant, il aurait plaisir à envoyer un petit mot à Christopher Hale, songea-t-il. Hale assurait la critique littéraire du New York Times. Il y dirait: “Chaque fois que mon éditeur m’appelait pour me dire que vous prépariez un compte rendu de l’un de mes livres pour votre quotidien, j’en avais les genoux qui faisaient des castagnettes ; vous m’avez fait quelques bonnes critiques, mais vous m’avez aussi étrillez plus d’une fois, comme vous le savez très bien. Bref, je voulais simplement vous dire de continuer et de vous en donner à cœur joie – j’ai découvert une manière de critiquer radicalement nouvelle, mon ami. On pourrait appeler ça l’école de pensée Colorado Barbecue ou Seau d’Eau Savonneuse. Du coup, les trucs que vous faites, en comparaison, paraissent aussi effrayants qu’un tour sur les chevaux de bois.”
Tout cela, c’est très amusant, mon petit Paul. Très bon pour le moral d’adresser des billets doux fiel aux critiques ; mais il serait temps de trouver un chaudron et de quoi y préparer la tambouille, tu ne crois pas ?
Et voilà pour aujourd’hui !!!