Coucou tout le monde,
Aujourd’hui je vous offre deux extrait de Le paris des Merveilles tome 1 : Les Enchantements d’Ambremer de Pierre Pevel. Ce sont des passages qui m’ont beaucoup fait rire.
Sur scène, une diva plus que dodue n’en finissait pas de pleurer la mort d’un énorme ténor qui, avant de rendre l’âme, avait lui-même longuement chanté son désespoir et s’efforçait à présent de ne point trop bouger, une main sur le cœur et la tête sur les solides genoux de sa bien-aimée. L’orchestre jouait une mélodie aussi mielleuse que pompeuse, censée exprimer tout le tragique de l’instant. Le décor figurait la cour d’une forteresse ; il y avait au fond un rempart du haut duquel la tonitruante esseulée finirait par se jeter.
Azincourt, je t’aime
— Azincourt ? Une tête féline et renfrognée apparut de derrière un accoudoir, paupières mi-closes, front plissé et oreilles froissées.
— Mmmh ?
— Bonjour, Azincourt.
— Good morning, Griffont.
— Belle journée, n’est-ce pas ?
— Vous ne diriez pas ça si vous deviez porter un manteau de fourrure par 27° à l’ombre. La tête disparut.
— Bien sûr…, reconnut Griffont. Cependant, il y a un service que vous pourriez me rendre.
— Quand ça ? Le magicien se gratta la tempe de l’index.
— Maintenant, à vrai dire.
— C’est aujourd’hui dimanche, Griffont…
— Et alors ? Pas de réponse.
Griffont réfléchit et reprit :
— J’ignorais que les chats avaient des semaines de fonctionnaire…
Toujours caché au creux de son fauteuil, Azincourt répondit d’une voix lasse, où pointait cependant l’agacement :
— D’une, nous n’aurions pas cette conversation si j’appartenais au règne animal, comme vous l’avez maladroitement laissé entendre. De deux, il me semble que vous avez un domestique pour faire vos commissions. Et de trois, vous savez que j’ai un déjeuner tous les dimanches. Sur ce…
Ces extraits vous ont-ils plu ?
