
En guise d’avant-goût :
– Mais passons, reprit Danglard. Gauchelin dit : Tous se lamentaient et s’exhortaient à aller plus vide. Le prêtre reconnut dans ce cortège plusieurs de ses voisins morts depuis peu et il les entendit se plaindre des grands tourments qu’ils subissaient en raison de leurs méfaits. Il vit aussi, et nous nous approchons tout près de votre Lina, il vit aussi Landri. Dans les affaires et les séances judiciaires, il jugeait d’après ses caprices et, selon les présents reçus, il modifiait ses jugements. Il était plus au service de la cupidité et de la tromperie qu’à celui de l’équité. Et c’est pourquoi Landri, vicomte d’Ordebec, fut saisi par l’Armée furieuse. Rendre mauvaise justice était alors aussi grave qu’un crime de sang. Au lieu qu’aujourd’hui, on s’en fout.
Mon avis :
Une bonne lecture !
C’est une bonne lecture. J’ai mis beaucoup de temps à rentrer dans l’histoire. Il y a plusieurs enquêtes en parallèle. Je m’y suis un peu perdue, surtout qu’au final ces deux enquêtes sont indépendantes. Il n’y a pas de réel plus.
C’est un thriller totalement déjanté. Si vous avez déjà lu des livres de l’auteure, vous êtes peut-être un(e) habitué(e) de ses personnages un peu (beaucoup) loufoques. Personnellement, c’est mon deuxième livre d’elle, je savais donc à quoi m’attendre. Seulement, je conçois que ça puisse être un peu déroutant.
Qu’est-ce qui m’a attirée vers ce livre ?
L’auteure car j’avais adoré Ceux qui vont mourir te saluent, une enquête rondement menée, avec un humour décalé et des personnages aux tendances mégalomanes. J’avais envie de me replonger dans un livre de l’auteure, dans cette atmosphère caractéristique. J’ai été servie au niveau loufoquerie même s’il y avait moins de mégalomanie dans ce tome. Ce roman lie enquête et légende locale. Ce mélange avait déjà bien marché sur moi avec Les âmes englouties lu plus tôt cette année. L’ambiance du roman semblait bien se prêter à la période automnale : froide et inquiétante. Je n’ai pas été déçue de ce côté là.
Des enquêtes ?
Comme vous l’aurez compris, la pluralité des enquêtes m’a particulièrement déroutée. Au tout début du roman, on découvre le commissaire Adamsberg convié sur le lieu du meurtre d’une femme. Le mari attend calmement la police avant l’arrivée du commissaire. Ils étaient prêts à conclure à un accident. Seulement le commissaire arrive à point nommé… Une fois ce meurtre résolu, une femme se présente sur son chemin, elle lui parle d’un meurtre probable et le coupable est tout désigné: L’armée furieuse. Là, ma curiosité était à son comble…
Seulement voilà, un peu de longueur, mais…
Si les deux enquêtes m’ont légèrement perdue, les longueurs ont rendu ma lecture un peu plus difficile. Comment se fait-il que j’ai continué ma lecture ? Les personnages, c’est le point fort de Fred Vargas, ils sont fous, bizarres et atypiques. Il y a du mouvement dans cette brigade de bras cassés : un hypersomniaque, un lieutenant à la mémoire eidétique seulement quand il boit, une femme guérisseuse, un homme qui déclame des vers…
Un peu trop de loufoquerie pour moi, j’ai bien ri.