
Citation :
« – Lui aussi. Toutefois, mon plan devrait pouvoir me débarrasser des deux à la fois.
Rhouben frappe la boule, s’ensuivent une série de claquements quand elle heurte d’autres boules de couleur qui s’entrechoquent.
– Ce n’est pas à moi qu’il faut vous adresser, dit-il en se levant. Si je savais comment me débarrasser d’une attention que je ne désire pas, je ne serais pas fiancé à Melita. Mais mon père a menacé de me déshériter si je ne me conformais pas à ses souhaits.
– Parlez de ces dandys au Roi, me conseille Petros. Une menace de l’homme le plus puissant du monde vous en débarrassera.
Je ne peux absolument pas faire ça. Si Kallias affronte Myron, celui-ci n’hésitera pas à parler. »
Mon avis :
Je l’ai lu à vitesse grand V. Je peux vous dire que j’en ai fait qu’une seule bouchée. Je l’ai dévoré. Une véritable addiction ! L’auteure a une plume efficace, simple et fluide. Les mots, les pages défilent. Et pourtant, les premières pages de ce roman m’avaient révolté. J’avais clairement eu envie de le poser après deux pages, car Alexandra est juste exécrable. Non, mais d’où on tue son petit ami, car il ne partage pas nos sentiments. À la limite, je peux comprendre la colère, la claque qui part, mais le coup de poignard. Bref, je me suis dit : « Ouh là ! Ça commence mal. » Alessandra m’est antipathique de façon viscérale.
Et pourtant, je ne l’ai pas lâché. Sa méchanceté avait quelque chose de magnétique, détestable et hypnotique. Dans les pages suivantes, quand elle expose son plan pour ravir le cœur du roi des ombres et puis l’éliminer pour régner, ma curiosité était piquée. Je me demandais si son plan allait réussir d’autant que sa sœur avait échoué avant elle. Son père était tout aussi curieux que moi, car sa cadette est un fardeau pour lui, une moins que rien. Et pourtant, il ne peut que se réjouir de son ambition, si sa cadette réussit, il voit déjà les dollars comme Picsou. Si Alexandra est méchante et antipathique, son père est abject. J’ai compati avec elle. Elle n’a jamais trouvé grâce aux yeux de son père. Elle était invisible et l’être à nouveau pour un homme lui est intolérable. Cet événement c’est le déclic, elle avait cette noirceur, cette jalousie, mais encore un peu de retenue. Il la largue comme un vieux déchet après s’être amusé tout son saoul. Son geste sonne comme une revanche et un cri de guerre. Il l’a considéré comme un objet, elle s’en débarrasse avec la même considération. Horreur ! C’est un choc pour nous, lecteurs au cœur tendre.
Et son plan dans tout cela, Alessandra est envoyée à la cour. Elle se démarque tout de suite, car au lieu de suivre le mouvement moutonnier et de chercher l’attention du Roi des ombres, elle l’ignore. Son père fulmine. Alessandra est confiante. Son attention attire les regards. Cependant seules deux mains se tendent… deux femmes hors du lot, Hestia est une douce et ingénue et Rhoda pétillante, sans faux semblants, mais avec ses petites contradictions. Hestia est pâle dans cette confrontation moins approfondie, comme si son manque d’expérience justifiait son manque de consistance.
Petro est le personnage secondaire masculin plus marquant. Il est fantasque, libre et comique. Il est tel un papillon, il butine et ne se pose que pour mieux repartir, néanmoins il est loyal en amour. Son comparse est comme Hestia moins profond, moins marquant.
Mon engouement du début a tenu jusqu’au trois quarts, puis Alessandra a perdu de sa magnificence et de son magnétisme. Elle est devenue moins méchante et plus banale. Certes, ce roman est une romance, mais Alessandra y perd au change, son côté théâtral et machiavélique s’efface au profit de quelqu’un de plus plan-plan. Cependant, entendons-nous bien, j’ai adoré le couple qu’elle forme avec Kallias. Tricia Levenseller nous offre une relation saine et respectueuse des limites de nos deux protagonistes. Simplement, j’aurais aimé qu’Alessandra conserve son petit brin de folie et son goût du sang et de la scène.
Le rebondissement final ne m’a pas surprise. C’est un schéma assez classique même si quand l’auteure détricote et explique, l’on sent une intrigue réfléchie et travaillée.
En bref, j’ai adoré qu’Alessandra assume son côté maléfique. J’accroche à l’histoire et au personnage assez sombre qu’est Alessandra. L’auteure n’excuse en rien cette méchanceté. Je me demande si cet esprit machiavélique réussira à atteindre son but. Le développement et l’évolution d’Alessandra ont perdu en magnétisme malgré cela, cette lecture reste très bonne.
Lu dans le cadre du #pumpkinautumnchallenge pour le menu #automnedouceurdevivre catégorie #chantemoiunechansonsassenach !
12 réponses à “La Reine des Ombres de Tricia LEVENSELLER”
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[…] lui ont mis 5 ⭐: Souffle moi une histoire Ils lui ont mis 4 ⭐: Les paravers de Millina – La bibliothèque de MellOphé – Phoenix LittéraireIls lui ont mis 3 ⭐ : […]
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Il est dans ma PAL et je sais déjà que je devrai revoir mes attentes en terme de worldbuildind! J’espère autant accroché que toi au perso principal (en tout cas être aussi à fond malgré son côté machiavélique!). C’est un one-shot en fait? Je ne sais plus!
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J’ai accroché à son côté machiavélique m’a plu malgré moi 😀
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oui c’est un one shot !
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Je t’avoue que je n’ai pas accroché ayant trouvé l’intrigue plate et la romance sans émotion, mais je suis ravie d’avoir découvert ton avis qui va à l’opposé du mien 🙂 COmme quoi, les goûts…
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Oui après je n’avais pas d’attente, je n’ai lu aucun avis et donc aucune attente.
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Ce livre a rejoint ma WL ! Merci pour la découverte !
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hoho top 😀
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Dommage que l’héroïne perd son p’tit brin de folie, mais ça m’intrigue quand même 🙂
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Oui car bien que détestable, il est savoureux ! tant mieux !
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Ravi de ton enthousiasme que je ne partage pas, sauf pour la fluidité de la plume de l’auteure. Pour le reste, j’ai trouvé l’univers bien trop peu développé et les personnages bien trop stéréotypés.
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Je comprends. Effectivement, si le personnage principal est travaillé (selon moi) les autres un peu moins en comparaison !
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