Cher.e.s voyageur.e.s
Aujourd’hui c’est un extrait d’un recueil de nouvelles jeunesses Ueno Park d’Antoine Dole, certaines m’ont prises à la gorge. Il donne de la voix à ses adolescents mal dans leur peau en perte de repère. Pour un autre extrait un podcast et un extrait écrit.
– Non, merci à vous. Vous m’avez fait rêver encore un peu, ça faisait bien longtemps.
Je prends ces mots. Je les laisse infuser mes larmes, en changer la saveur. Il suffirait de si peu pour que chacun ait sa place. Un peu d’amour, de compassion, d’empathie, de tolérance. La vieille dame s’éloigne et Shigeru attrape mon épaule. Il me ramène à lui. Il sait que c’est ce quotidien qui m’attend. Une vie de bousculades et de caresses, de coups qui cognent et de gestes tendres.
– Ne les laisse pas t’atteindre, Sora, ce sont des idiots.
– Oui, je sais.
– Moi, ton petit ami ? Tu as vu ma tête ? Je n’ai aucune chance de sortir avec une merveille comme toi !
Et nous rigolons à nouveau, au milieu de cette foule de solitudes étranges. La plupart pensent que je devrais me cacher, ne pas sortir de ma chambre. Cela n’arrivera pas. Il faudra qu’ils me regardent passer devant eux, vivre autour d’eux, faire partie de leur quotidien. J’aime m’habiller comme bon me semble, qu’ils gardent leurs préjugés. Je ne veux pas me définir. Je ne veux pas qu’on m’enferme dans une minuscule boîte. Je veux être plus que ça.

J’espère que ça vous aura plu.
Bonne écoute et bonne lecture !