Boy’s Abyss T4 de Ryo MINENAMI

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Mon avis

J’avais bien aimé le tome 3, je l’avais trouvé plus léger. Tchako venait ajouter une petite note de douceur. Elle arrivait à surprendre Reiji et à le ramener sur le droit chemin.

Malheureusement dans le tome 4, tout le monde plonge dans la noirceur. C’est assez décevant, parce que Tchako aussi a un côté obscur, de la méchanceté et de l’égoïsme en elle. Certes, ses parents lui ont brisé ses rêves, mais est-ce que pour autant ça excuse tout ? Cher lecteur, que ferais-tu si l’on t’avait coupé les ailes ? Il y aurait de quoi être désespéré et être prêt à toutes les extrémités. 

C’est un peu décevant parce qu’on se dit finalement dans ce trou perdu où tout va mal, il n’y a personne qui ne rattrape personne. Tout le monde a des défauts, et c’est la vie.

Cher Lecteur, j’avais réussi à m’attacher à Tchako à son enthousiasme et son optimisme. Les larmes, la déception ainsi que la frustration ne lui vont pas très bien. Elle est exploitée par ses parents sans échappatoire. Les petits vieux sont loin d’être mignons, mais plutôt lubriques et crades. Si son obésité est source de moquerie de la part des autres, elle est aussi source de fantasmes chez ses vieillards.

Cher lecteur en t’écrivant, je me rends compte que plus que Tchako, c’est sa génération qui déchante sur les adultes, en somme, une grosse désillusion. Où sont les personnes intègres ? N’y a-t-il aucun adulte qui se sauve ? Est-ce seulement plausible?

Tchako semblait la super héroïne. Elle était dans sa bulle, dans son monde, et le reste ne semblait pas l’atteindre. Avec Reiji, elle laissait entrevoir sa sensiblerie et peut-être une fêlure dans sa bulle de bonne humeur. Sa passion pour les romans gothiques est à l’image de cette fêlure. Elle a notamment un auteur fétiche qui a écrit l’histoire des 2 amants qui se suicident ensemble. Elle est fascinée et attirée par cette histoire. C’est peut-être un signe que Tchako ne va pas forcément très bien dans sa tête. Cette âme gentille, douce, joyeuse et pleine de vie, elle est prête à donner du sien pour ses amis. Est-ce toujours un geste désintéressé ? Tchako n’aurait-elle pas un faible pour Reiji ? 

Même si Tchako m’a déçue, j’avoue que je continue d’espérer que Reiji ouvrira les yeux, car elle reste une chouette fille. Elle est ce qui pourrait lui arriver de mieux. Reiji a le don pour se laisser porter soit par des relations toxiques, soit malsaines. Au vu de son environnement familial, cela peut se comprendre. Tchako était prête à recevoir ce qu’il lui donnait, cependant, elle se fait plus sournoise et revendicative. Elle est déçue par la vie et elle en a marre d’attendre. Elle est décidée à se servir, le consentement ou le respect deviennent une option. C’est l’élément qui m’a le plus gênée. 

Je ne sais si j’attends le tome suivant ou abandonner maintenant. J’avoue que cette noirceur et ce désespoir me font penser à Zola « une génération peinte à l’acide sans échappatoires » ! L’ambiance franchement pesante et la critique en toile de fond commencent à devenir très répétitives. Si je lis la suite, j’espère que les thématiques se renouvelleront. 

En résumé

Le tome 3 nous paraissait plus léger, Tchako a beau avoir l’aspect d’une gothique, elle a le sourire et des espoirs. Dans ce tome, le pire est à venir. Cher lecteur, la vie est déjà très injuste et terrible, a-t-on besoin de livres qui la dépeignent encore plus sombres et sans issue. Est-ce que le couteau doit toujours couper au même endroit ? Si j’avais trouvé certains arguments de l’auteur et mangaka judicieux, j’aimerais également qu’ils se renouvellent dans ses thématiques. La désillusion, l’abus des adultes et les espoirs professionnels déçus commencent à me lasser.

Note

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