Tsubaki love T6 de Kanan MINAMI

Mon avis :

Ce tome est plus doux et tendre. Hibino Tsubaki est jalouse, elle montre ses sentiments. Elle veut partager son premier Noël avec Tsubaki. Cependant, Kyota ne montre pas le même entrain qu’elle. 

​​Ce manga comme vous le savez, je le lisais jeune adolescente. J’étais alors surtout emballé par la romance et j’en étais venue à apprécier Kyota petit à petit. À cette relecture avec un regard plus adulte, mature et peut-être aussi sensibilisé à la cause féminine, je trouve parfois le comportement de Kyota moyen, voire irrespectueux envers les femmes. Il s’impose, il est un tombeur et il n’est pas habitué à ce qu’on lui dise « non ». Hibino le met au pas, lui apprend à respecter l’autre. Elle n’a pas d’expérience amoureuse, mais ses tâtonnements et ses hésitations sont touchants. Elle ne se renie pas pour lui. Elle s’impose. Son corps, son rythme. Kyota est-il prêt à cela ? Si au début il avait envie de l’envoyer balader. Ses sentiments l’ont poussé à accepter ses temps. Il évolue en bien au contact d’Hibino. Elle lui ouvre les yeux sur son comportement et sa façon de se comporter avec les femmes. Il se rend compte que c’est méchant, gratuit et dégradant. Les émotions ne sont pas qu’une affaire de femme. Cela n’empêche pas son air bravache et ses gros sabots de continuer à faire quelques apparitions.  

Finalement, cette romance montre que l’on peut en tant que femme respecter son corps et ses envies sans pour autant être rejeté par l’homme. C’est aussi une manière de dire que l’homme peut-être romantique. Il peut lui aussi avoir envie de bougies et de lumières tamisées sans pour autant perdre en virilité. Hibino va passer son premier Noël en couple. Elle a des projets. Kyota semble n’y prêter aucune attention. Elle est vexée. Elle a l’impression qu’elle s’investit plus que lui. 

Et si tout cela ne suffisait pas, sa mère lui interdit de sortir et de se consacrer à autres choses qu’à ses devoirs et révision. Kyota sera content. Il n’a pas à se farcir sa copine. Hibino est frustrée, mais en même temps, cela l’arrange que Kyota n’y accorde pas autant d’importance. Elle sera la seule à être déçue. Elle boude dans son coin en faisant ses devoirs. Sa sœur, quant à elle, peut sortir voir du monde, car elle est acceptée dans le lycée d’Hibino. Hibino est l’aînée. Elle subit des pressions familiales intenses. Si elle est le parfait petit soldat, la seconde peut déconner un peu. Elle doit être la meilleure, des bonnes notes ne suffisent pas. Cependant, sa relation avec Kyota a fait baisser ses notes, sa mère la sermonne. Elle attend d’elle qu’elle donne tout ce qu’elle a quitte à ne plus sortir ni avoir de vie sociale. Sa mère ne sait rien pour Kyota. Elle doit rester dans l’ignorance. 

À travers Hibino, Kanan Minami parle de la pression familiale, une pression de performance et de réussite. Elle doit être une jeune fille parfaite. Elle n’a pas le droit de raccourcir son uniforme comme toutes les autres. Si elle le fait, elle le cache à sa mère. Pourtant, elle a tellement assimilé ses règles familiales, que l’idée même de désobéir ne lui vient pas à l’esprit. Kyota est son contraire, son père et sa mère sont aux abonnés absents, il n’a de comptes à rendre à personne. Il l’aide à penser plus par elle-même. Leur relation n’est pas non plus à sens unique. 

Est-ce que sortir s’amuser va à l’encontre de bons résultats ? Nous pouvons également nous demander si un enfant qui ne sort pas, qui se voit imposer une telle pression de performance, ne grandit pas avec ensuite des phobies et des angoisses présentes et pressantes ?

Heureusement, ces moments durs psychologiquement sont contrebalancés par des moments tendres, des scènes mignonnes et même l’initiation de Miss Showa à l’ère numérique. Là aussi, nous aurons des petites scènes drôles et croustillantes.  

En bref,

j’ai encore aimé ce tome. Il est plus doux, plus sensible, tout en abordant un sujet difficile, celui des pressions de performances. La famille peut être aimante, mais parfois elle s’impose dans nos choix et nous empêche de faire ce que l’on aime. Je n’ai finalement pas du tout la même lecture qu’en étant jeune ado. Mon regard a évolué. Hibino est pétrie de contradictions. Elle apporte beaucoup à Kyota et lui réveille sa rébellion. Ils sont mimi tout plein.

Evaluation :

Note : 8 sur 10.

Synopsis :

Tsubaki love

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